Le Gaulois - Thursday, May 23, 1895

Londres, 22 mai.

L'affaire Oscar Wilde a commencé ce matin devant la cour d'assises.

Oscar Wilde est beaucoup plus pâle qu'hier. On dirait que le résultat du procès Taylor l'a sérieusement affecté. Le ministère public a développé l'accusation avec une grande précision. Après l'audition de quelques témoins, la suite des débats a été renvoyée à demain.

MAITRE Z...

Le Petit Parisien - Saturday, April 27, 1895

L'affaire d'Oscar Wilde et de Taylor a commencé hier devant la Cour d'assises de Londres.

Aussitôt que les portes de la Cour sont ouvertes, une foule énorme de curieux se précipite pour envahir la salle.

Mais on n'entre que sur la présentation de cartes spéclales.

M. Horace Avory et M. Gill remplissent l'office de Ministère public.

Wilde est défendu par sir Edward Clarke et deux autres avocats.

Taylor a deux défenseurs.

Oscar Wilde parait plus amaigri encore que lors de sa dernière comparution à Bow-Street.

Il porte les cheveux plus courts. Il écoula la lecture de l'acte d'accusation mais parait d'abord assez indifférent.

Sir Edward Clarke soulève au début quelques points de droit.

Ensuite M. Gill commence à développer les accusations qui pèsent sur Oscar Wilde et sur Taylor.

Lea faits criminels sur lesquels se base l'accusation sont au nombre de vingt-cinq.

A mesure que M. Gill parle, Oscar Wilde parait de plus en plus abattu; il cache sa flgure dans ses mains.

Taylor semble beaucoup moins ému.

On appelle les témoins qui ont déjà défilé à Bow Street. Ils racontent de nouveau les répugnantes histoires entendues plusieurs fois déjà; mais, sur l'ordre du juge et sur la demande du Ministère public, ils entrent dans tous lés détails des faits sadiques auxquels Wilde se livrait.

Le témoin Parker, dans un long interrogatoire, avoue qu'il a reçu 750 francs de deux individus qui ont extorqué de 8 à 10,000 francs à un personnage avec lequel lui Parker avait commis dès actes d'indécence.

Les interrogatoires continuent.

Les avocats des accusés cherchent à faire tomber les témoins dans des contradictions et à montrer qu'ils ne méritent aucune confiance; mais les faits n'en restent pas moins accablants pour les accusés.

L'affaire est ajournée à aujourd'hui.

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