La Gazette de France - Friday, May 24, 1895

L’affaire Wilde est reprise devant la cour d’assises. L’accusé, qui est toujours en liberté sous caution, arrive de très bonne heure à la cour.

Le premier témoin interrogé est William Barker qui raconte de nouveau la scène du restaurant Saint James.

L’avocat de Wilde demande à William Parker :

— Avez-vous compris que votre frère allait au Savoy-Hotel dans un but coupable.

— Oui, répond le témoin.

D. Et vous n’êtes pas intervenu.

R. Non.

D. N’étiez vous pas résolu à faire comme lui ?

— Oui, répond Parker.

On commence après les interrogatoires des témoins concernant les faits qui se sont passés au Savoy-Hôtel.

Tous ces témoignages font ressortir la façon immorale dont Wilde se comportait.

Pendant les interrogatoires accablants pour lui, Wilde regarde fréquemment l’heure comme un homme simplement ennuyé de ce qu'il entend ; mais de temps à autre sa main se porte à sa figure. Dans la paume se trouve caché un flacon de sels qu’il respire.

Sir Edward Clarke demande au juge de ne pas poser au jury la question d’inconvenances coupables à l’hôtel Savoy parce que l’accusation n’était pas suffisamment justifiée.

Le ministère public s’y oppose. Le juge déclare que cette accusation doit rester devant le jury.

L’affaire est renvoyée à aujourd’hui.

Paris - Saturday, May 25, 1895

Londres, 28 mai.

L’affaire est reprise et le témoin William Parker raconte de nouveau la scène du restaurant de Saint-James et celle du dîner chez Kettner.

C'est après le dîner dans ce dernier en droit que Wilde passant son bras autour de la taille du frère de Parker, s’écria : Voilà un Boy pour moi ! Et il lui demanda d'aller avec lui au Savoy-Hôtel.

L'avocat de Wilde demanda au témoin :

Avez-vous compris que voire frère allait au Savoy-Hotel dans un but immoral ? — Oui, répond le témoin. D. Et vous n'ètes pas intervenu? R. Non ! D. N’aviez-vous pas le désir de faire la même chose vous-mème ? — Oui, répond Parker à voix basse.

Parmi les témoins suivants, citons la femme de chambre, Marguerite Cottar qui raconte que le troisième jour du séjour de Wilde, elle monta chez ce dernier qui venait de sonner et lui demanda de faire du feu dans sa chambre. Elle vit dans le lit de Wilde un jeune garçon qui paraissait dormir. Il était brun et avait environ 18 à 19 ans.

Une autre femme de chambre, Alice Saunders, confirme sur plusieurs points la déclaration précédente.

Puis vient la déposition du masseur qui, venu comme d’habitude pour masser Wilde trouva un jeune homme dans sa chambre.

Un garçon du Savoy-Hôtel déclare avoir servi des boissons et à souper dans l’appartement de Wilde qui avait chez lui un jeune homme.

Pendant ces interrogatoires, Wilde écoute avec une sorte d'indifférence. Il regarde fréquemment l’heure comme un homme simplement ennuyé de ce qu’il entend ; mais de temps à autre sa main se porte à sa figure. Dans la paume se trouve caché un flacon de sels qu’il respire.

On donne ensuite lecture du procès Quensbury, puis sir Edward Clarke se lève et demande au juge de ne pas poser au jury la question d’indécence à l’hôtel Savoy, parce que l’accusation n’était pas suffisamment justifiée.

Le ministère public s’y oppose. La juge déclare que cette accusation doit rester devant le jury.

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