Paris - Friday, May 24, 1895

L’affaire Oscar Wilde est revenue hier devant les assises.

Oscar Wilde est très pâle. On croit que le résultat du procès Taylor l’a sérieusement affecté.

Le ministère public développe l'accusation.

Des preuves suffisamment précises seront présentées.

Le premier témoin appelé est Shelley, qui ne fait que raconter les faits que l'on connaît déjà.

La Justice - Friday, May 24, 1895

Nous avons relaté hier le verdict de culpabilité rendu contre Taylor, le complice présumé d'Oscar Wilde.

Ce verdict était à peine rendu depuis quelques minutes qu'une violente altercation se produisait, dans Piccadilly, entre ie marquis de Queensberry ot son fils aîné, le jeune lord Alfred Douglas. Tous deux venaient de quitter la cour, d'où ils remportaient, on le pense bien, des impressions fort différentes; à la vue l'un de l'autre ils parurent également exaspérés et échangèrent une première volée de coups de canne. Un policeman les sépara, -- non sans avoir, reçu pour sa peine, en pleine mâchoire, un coup qui lui cassa plusîeurs dents. Quelques pas plus loin, nouvelle scène de boxe, au cours de laquelle le pére offensé pocha l'oeil de son fils. On alla se calmer dans la station de police de Vine Street, ou le premier marquis d'Ecosse et le futur chef de la famille des Douglas furent formellement accusés d'avoir causé du désordre daus la rue. Remis en liberté, ils ont comparu hier devant le tribunal de police pour désordre dans la rue et ont été condamnés à fournir caution de 500 livres garantissant leurs bons rapports en public pendant six mois.

Battu et content

D'après une interview qu'il a accordée à un représentant de New-York Herald, le marquis de Queensberry serait très satisfait de sa rencontre avec le jeune lord Alfred: « Mon fils et moi (aurait-il déclaré) nous nous étions fait pas mal de mauvais sang l'un contre l'autre... Eh! bien il a coulé, nous en avons perdu une partie! En tous cas, je me sens incliné envers ce garçon à plus de bienveillance que je n'en avais éprouvé depuis des années et j'imagine qu'il a aussi meilleure opinion de moi. »

Le marquis fait observer au journaliste que ie jeune lord a été deux fois agresseur: « C'est que, dit-il pour l'excuser, le verdict du jury l'a irrité. Et puis il a mal pris une innocente plaisanterie que je m'étais permise. » Le marquis exhibe alors une illustration représentant un ignanodon, dont l'image, irrésistiblement comique, avait paru dans une revue hebdomadaire; et il confesse en avoir envoyé un exemplaire à la mère de lord Alfred Douglas (sa femme divorcée), avec ces mots; « Un possible ancêtre d'Oscar Wilde. »

Le procès Oscar Wilde Londres, 22 mai.

L'affaire Oscar Wilde a commencé ce matin devant la cour d'assises.

Oscar Wilde entre à dix heures et demie. Il est beaucoup plus pâle qu'hier. On dirait que le résultat du procès Taylor l'a sérieusement affecté.

Le ministère public développe l'accusation avec une grandie précision.

Bien que les faits reprochés à Oscar Wilde soient de ceux qui s'accomplissent dans la solitude la plus absolue, des preuves suffisamment précises seront présentées.

Le premier témoin appelé est Shelley. Le témoin raconte les faits que nous connaissons déjà.

Pendant qu'il parle, le marquis de Queensberry entre dans la salle. Sa figure ne porte aucune trace d'émotion, malgré sa récente rencontre avec son fils.

Alfred Wood donne son témoignage qui est déjà connu.

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