L'Abeille de la Nouvelle-Orléans - Tuesday, April 30, 1895

Londres, 29 avril - Le débats du procès d'Oscar Wilde et d'Alfred Taylor ont continué aujourd'hui à la Cour d'Assises d'Old Bailey.

Plusieurs lettres écrites par les accusés au jeune Mayor ont été lues. Il a été donné également lecture des missives émanant d'auteurs distingués exprimant leur sympathie pour Wilde et l'espoir qu'il sortira indemne des accusations portées contre lui.

Mr C. F. Gillat, l'avocat qui assistait M. Carson, membre de la Chambre des Communes, dans la défense du marquis de Queensbury, a proposé de lire les témoignages relatifs aux relations de Wilde avec le jeune vendeur de journaux Alphonse Conway, entendus au cours du premier procès.

Sir Edward Clark, défenseur de Wilde, s'y est opposé, prétextant que ces témoignages n'avaient aucun rapport avec le procès actuel, mais la cour a refusé d'intervenir; elle a également refusé d'exclure les témoignages relatifs aux relations de Wilde avec son co-accusé Alfred Taylor.

La Lanterne - Sunday, April 28, 1895

Londres, 25 avril.-- L'affaire d'Oscar Wilde et de Taylor a commencé aujourd'hui devant la Cour d'assises.

Aussitôt que les portes de la Cour sont ouvertes, une foule énorme de curieux se précipite pour envahir la salle ; mais on n'entre que sur la présentation de cartes spéciales.

M. Horace Avory et M. Gill remplissent l'office de ministère public.

Wilde est défendu par sir Edward Clarke et deux autres avocats.

Taylor a deux défenseurs.

Oscar Wilde paraît plus amaigri encore que la dernière fois que nous l'avons vu à Bow-Street. Il porte les cheveux plus courts.

Il écoute la lecture de l'acte d'accusasation, mais paraît d'abord assez indifférent.

Sir Edward Clarke soulève, au début, quelques points de droit.

Ensuite M. Gill commence à développer les accusations qui pèsent sur Oscar Wilde et sur Taylor. Il entre dans les détails que l'on connaît déjà.

Les faits criminels sur lesquels se base l'accusation sont au nombre de 25.

A mesure que M. Gill parle, Oscar Wilde parait de plus en plus abattu; il cache sa figure dans ses mains.

Taylor semble beaucoup moins ému. On appelle les témoins que nous avons déjà vus défiler à Bow-Street. Ils racontent de nouveau les répugnantes histoires que nous avons entendues plusieurs fois déjà; mais, sur l'ordre du juge et sur la demande du ministère public, ils entrent dans tous les détails des faits sadiques auxquels Wilde se livrait.

Le témoin Parker, dans un long interrogatoire, avoue qu'il a reçu 750 francs de deux individus qui ont extorqué de 8 à 10,000 francs à un personnage avec lequel lui Parker avait commis des actes d'indécence.

Les interrogatoires continuent.

Les avocats des accusés cherchent à faire tomber les témoins dans des contradictions et à montrer qu ils ne méritent aucune confiance; mais les faits n'en restent pas moins accablants pour les accusés.

L'affaire est ajournée à demain.

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