Previous report Le Courrier de Paris - Monday, June 10, 1895
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CHRONIQUE

La question Oscar Wilde est de nouveau à l’ordre du jour. Plusieurs littérateurs, poètes et prosateurs de Royaume-Uni, de France et d’autres pays européens, ont pris en effet l’initiative d’une pétition à la très grande majesté Victoria, pour demander la grâce de l’Esthète infortuné, qui subit, dans les prisons anglaises les pires supplices. Entre autres on lui fait tourner la roue, tout comme à un cheval; et ce peuple anglais, qui se pâme d’horreur en lisant le récit de la captivité des Juifs chez les Egyptiens, en voyant les honteux traitements que faisaient subir les vainqueurs aux opprimés — les forçant par exemple à pousser les meubles afin de moudre le grain — trouve tout naturel qu’on applique à un de ses compatriotes ces tortures physiques et morales, dignes des peuples de l’antiquité ou des tribus africaines, mais absolument méprisables et iniques chez un peuple se donnant pour le plus civilisé, le plus correct de la terre entière. Ecoutez-les ces Anglais pousser leurs « schoking » et se voiler la face quand on leur parle d’Oscar Wilde! Pour eux ce nom est désormais synonyme des pires abominations. L’Enfer même, avec tous ses tourments, n’est pas capable de punir un crime tel que le sien. Pensez donc il a manqué à toutes les règles de la « respectability » en faisant ouvertement une chose que bon nombre de ses concitoyens accomplissent en secret. C’est pourquoi, irrités, blessés dans leur amour propre, dans leurs sentiments de pudeur, de sainteté, ceux-ci n’ont pas hésité à le charger de tous les péchés d’Israël, et, comme l’â de La Fontaine, de lui faire supporter les fautes de centaines et de centaines d’individus.

Or je vous réponds qu’ils n’y vont pas de main morte ces puritains orgueilleux, fourbes et hypocrites; ils auront quelques mots d’encouragement pour des voleurs, des pillards, des assassins même, mais pour un monsieur qui compromet leur bon renom de pièté, nulle peine assez dure n’existe, nul châtiment assez terrible ne fut inventé. Ils lui font faire les besognes les plus viles, les plus dégradantes, les plus ignobles dont on puisse souffleter un homme intelligent. Et celui-ci l’était; écrivain hors ligne, poète charmant, conteur émérite, il fut l’un des meilleurs auteurs d’Outre-Manche en ces dernières années. C’est pourquoi ces rigides gentlemen ne lui pardonneront pas. Wilde aurait été un débardeur, un ouvrier, nul n’aurait fait attention à lui. Mais un gentlemen...pensez donc, que dirait-on à l’étranger de la vieille Angleterre, qui passe à tort ou à raison — plutôt à tort — pour le peuple le plus religieux, le plus confit en l’Evangile du monde chrétien.

En somme cette condamnation absurde ne fait que confirmer une opinion assez répandue, sur le compte de ces jésuites — plus jésuites et plus salement jésuites que ceux de la rue des Postes — c’est que les habitants de la perfide Albion sont les plus lâches, les plus fourbes des habitants de notre globe terrestre.

Que de preuves ne pourrait-on invoquer? Ils ont tout le temps les versets de la Bible à la bouche, les citent à tout bout de champ, mais accomplissent en même temps les plus vilaines actions. Il n’existe pas de plus égoïstes; leur moi doit passer avant toutes choses; en politique, en affaires, il faut qu’ils soient les premiers, à moins pourtant que leurs adversaires ne montrent par trop les dents, auquel cas ils s’esquivent prudemment, la bravoure et le courage n’étant pas leur fort. Ils s’attaqueront toujours aux faibles, mais ne s’aviseront jamais de chercher querelle à un plus puissant qu’eux; ou alors ils porteront leurs coups de façon détournée, et en protestant de leur dévouement et de leur amitié à celui qu’ils s’efforcent de détruire par tous les moyens possibles, hormis les pratiques franches et loyales. Sous prétexte de convertir les Peaux-Rouges, ils enverront des missionnaires qui arriveront cauteleusement une Bible d’une main et une bouteille de gin de l’autre. Et quand les malheureux Indiens seront absolument abrutis par l’eau-de-vie, alors ils entonneront des hosannahs et des louanges interminables à l’adresse du Seigneur, sous prétexte d’avoir converti des malheureux païens égarés au christianisme, mais en réalité les opprimeront et les persécuteront. Chez les Chinois ils ont mis en œuvre les mêmes moyens. Voyant qu’ils ne pouvaient pénétrer dans ce pays pour y écouler leurs produits, ils ont imaginé d’y introduire l’opium, ce poison si violent et si subtil ; et quand les malheureux Célestes furent imprégnés complètement des vapeurs malsaines des pavots indiens, ils profitèrent de leur abêtissement pour leur dicter leurs conditions et les forcer à accomplir toutes leurs volontés. — Un autre exemple mais d’un genre différent. Il est absolument interdit en Angleterre de travailler à quoi que ce soit, le dimanche. On doit passer cette journée en lecture spirituelle, sous prétexte qu’il est dit quelque part dans la Bible: tu ne feras aucune œuvre en ce jour-là. Les cafés sont donc fermés naturellement. Que fait notre puritain? A peine rentré du temple, il s’enferme hermétiquement chez lui et s’étant bien assuré que nul regard humain ne peut le surprendre, il se met à absorber des quantités de whisky, de gin et d’autres liqueurs fortes, jusqu’à ce qu’il roule sous sa table, saoûl comme trente-six Polonais. On ne l’a pas vu, il n’a rien à se reprocher. Du moment qu’on ignore ce qu’il fait, il peut accomplir les plus ignobles saletés, et le lendemain il déclarera carrément qu’il a médité l’Ecriture Sainte pendant toute la journée.

Les pratiques qui ont motivé l’arrestation et la condamnation d’Oscar Wilde sont très communes dans ce pays, — le plus pieux de tous — Lords, négociants, ouvriers ne dédaignent nullemement d’attirer chez eux les petits télégraphistes et les jeunes garçons. Seulement ils prennent leurs précautions. Ils ont soin de ne pas attirer l’attention, et ce sont justement ceux-là qui se sont acharnés contre le pauvre esthète.

Ces actes contre nature — puisqu’il est le terme consacré — ne sont pas le privilège des habitants d’Outre-Manche. Ils existent également en France et dans toute la vieille Europe. En Orient notamment ils sont très en honneur. Nous n’avons pas à les discuter ici. Qu’il nous soit permis seulement de nous étonner du tolle général qui fut soulevé lorsque les journaux annoncèrent le fameux procès de Londres. Notez-bien que nous n’approuvons nullement ces actes, plus ou moins propres. Mais enfin si on veut aller au fond des choses trouvez-vous plus convenable l’acte de la génération. . . C’est certainement une des choses les plus viles de l’homme, une de celles qui le rapproche le plus de la bête, qui l’abaissent le plus. Et comme cet acte est toujours identiquement le même, que votre concierge ou votre domestique l’accomplit identiquement comme vous, on pourrait jusqu’à un certain point comprendre que Wilde ait voulu changer, ne voulant pas en ce cas ressembler à tout le monde. Personne n’ignorant que ces faits existent et beaucoup plus fréquemment qu’on ne le pense, on aurait bien mieux fait d’étouffer cette répugnante affaire, au lieu de l’ébruiter par une condamnation absolument inique et ridicule. Mais la respectabilité britannique était en jeu. . . F. MAY.

CHRONIQUE

La question Oscar Wilde est de nouveau à l’ordre du jour. Plusieurs littérateurs, poètes et prosateurs de Royaume-Uni, de France et d’autres pays européens, ont pris en effet l’initiative d’une pétition à la très grande majesté Victoria, pour demander la grâce de l’Esthète infortuné, qui subit, dans les prisons anglaises les pires supplices. Entre autres on lui fait tourner la roue, tout comme à un cheval; et ce peuple anglais, qui se pâme d’horreur en lisant le récit de la captivité des Juifs chez les Egyptiens, en voyant les honteux traitements que faisaient subir les vainqueurs aux opprimés — les forçant par exemple à pousser les meubles afin de moudre le grain — trouve tout naturel qu’on applique à un de ses compatriotes ces tortures physiques et morales, dignes des peuples de l’antiquité ou des tribus africaines, mais absolument méprisables et iniques chez un peuple se donnant pour le plus civilisé, le plus correct de la terre entière. Ecoutez-les ces Anglais pousser leurs « schoking » et se voiler la face quand on leur parle d’Oscar Wilde! Pour eux ce nom est désormais synonyme des pires abominations. L’Enfer même, avec tous ses tourments, n’est pas capable de punir un crime tel que le sien. Pensez donc il a manqué à toutes les règles de la « respectability » en faisant ouvertement une chose que bon nombre de ses concitoyens accomplissent en secret. C’est pourquoi, irrités, blessés dans leur amour propre, dans leurs sentiments de pudeur, de sainteté, ceux-ci n’ont pas hésité à le charger de tous les péchés d’Israël, et, comme l’â de La Fontaine, de lui faire supporter les fautes de centaines et de centaines d’individus.

Or je vous réponds qu’ils n’y vont pas de main morte ces puritains orgueilleux, fourbes et hypocrites; ils auront quelques mots d’encouragement pour des voleurs, des pillards, des assassins même, mais pour un monsieur qui compromet leur bon renom de pièté, nulle peine assez dure n’existe, nul châtiment assez terrible ne fut inventé. Ils lui font faire les besognes les plus viles, les plus dégradantes, les plus ignobles dont on puisse souffleter un homme intelligent. Et celui-ci l’était; écrivain hors ligne, poète charmant, conteur émérite, il fut l’un des meilleurs auteurs d’Outre-Manche en ces dernières années. C’est pourquoi ces rigides gentlemen ne lui pardonneront pas. Wilde aurait été un débardeur, un ouvrier, nul n’aurait fait attention à lui. Mais un gentlemen...pensez donc, que dirait-on à l’étranger de la vieille Angleterre, qui passe à tort ou à raison — plutôt à tort — pour le peuple le plus religieux, le plus confit en l’Evangile du monde chrétien.

En somme cette condamnation absurde ne fait que confirmer une opinion assez répandue, sur le compte de ces jésuites — plus jésuites et plus salement jésuites que ceux de la rue des Postes — c’est que les habitants de la perfide Albion sont les plus lâches, les plus fourbes des habitants de notre globe terrestre.

Que de preuves ne pourrait-on invoquer? Ils ont tout le temps les versets de la Bible à la bouche, les citent à tout bout de champ, mais accomplissent en même temps les plus vilaines actions. Il n’existe pas de plus égoïstes; leur moi doit passer avant toutes choses; en politique, en affaires, il faut qu’ils soient les premiers, à moins pourtant que leurs adversaires ne montrent par trop les dents, auquel cas ils s’esquivent prudemment, la bravoure et le courage n’étant pas leur fort. Ils s’attaqueront toujours aux faibles, mais ne s’aviseront jamais de chercher querelle à un plus puissant qu’eux; ou alors ils porteront leurs coups de façon détournée, et en protestant de leur dévouement et de leur amitié à celui qu’ils s’efforcent de détruire par tous les moyens possibles, hormis les pratiques franches et loyales. Sous prétexte de convertir les Peaux-Rouges, ils enverront des missionnaires qui arriveront cauteleusement une Bible d’une main et une bouteille de gin de l’autre. Et quand les malheureux Indiens seront absolument abrutis par l’eau-de-vie, alors ils entonneront des hosannahs et des louanges interminables à l’adresse du Seigneur, sous prétexte d’avoir converti des malheureux païens égarés au christianisme, mais en réalité les opprimeront et les persécuteront. Chez les Chinois ils ont mis en œuvre les mêmes moyens. Voyant qu’ils ne pouvaient pénétrer dans ce pays pour y écouler leurs produits, ils ont imaginé d’y introduire l’opium, ce poison si violent et si subtil ; et quand les malheureux Célestes furent imprégnés complètement des vapeurs malsaines des pavots indiens, ils profitèrent de leur abêtissement pour leur dicter leurs conditions et les forcer à accomplir toutes leurs volontés. — Un autre exemple mais d’un genre différent. Il est absolument interdit en Angleterre de travailler à quoi que ce soit, le dimanche. On doit passer cette journée en lecture spirituelle, sous prétexte qu’il est dit quelque part dans la Bible: tu ne feras aucune œuvre en ce jour-là. Les cafés sont donc fermés naturellement. Que fait notre puritain? A peine rentré du temple, il s’enferme hermétiquement chez lui et s’étant bien assuré que nul regard humain ne peut le surprendre, il se met à absorber des quantités de whisky, de gin et d’autres liqueurs fortes, jusqu’à ce qu’il roule sous sa table, saoûl comme trente-six Polonais. On ne l’a pas vu, il n’a rien à se reprocher. Du moment qu’on ignore ce qu’il fait, il peut accomplir les plus ignobles saletés, et le lendemain il déclarera carrément qu’il a médité l’Ecriture Sainte pendant toute la journée.

Les pratiques qui ont motivé l’arrestation et la condamnation d’Oscar Wilde sont très communes dans ce pays, — le plus pieux de tous — Lords, négociants, ouvriers ne dédaignent nullemement d’attirer chez eux les petits télégraphistes et les jeunes garçons. Seulement ils prennent leurs précautions. Ils ont soin de ne pas attirer l’attention, et ce sont justement ceux-là qui se sont acharnés contre le pauvre esthète.

Ces actes contre nature — puisqu’il est le terme consacré — ne sont pas le privilège des habitants d’Outre-Manche. Ils existent également en France et dans toute la vieille Europe. En Orient notamment ils sont très en honneur. Nous n’avons pas à les discuter ici. Qu’il nous soit permis seulement de nous étonner du tolle général qui fut soulevé lorsque les journaux annoncèrent le fameux procès de Londres. Notez-bien que nous n’approuvons nullement ces actes, plus ou moins propres. Mais enfin si on veut aller au fond des choses trouvez-vous plus convenable l’acte de la génération. . . C’est certainement une des choses les plus viles de l’homme, une de celles qui le rapproche le plus de la bête, qui l’abaissent le plus. Et comme cet acte est toujours identiquement le même, que votre concierge ou votre domestique l’accomplit identiquement comme vous, on pourrait jusqu’à un certain point comprendre que Wilde ait voulu changer, ne voulant pas en ce cas ressembler à tout le monde. Personne n’ignorant que ces faits existent et beaucoup plus fréquemment qu’on ne le pense, on aurait bien mieux fait d’étouffer cette répugnante affaire, au lieu de l’ébruiter par une condamnation absolument inique et ridicule. Mais la respectabilité britannique était en jeu. . . F. MAY.

CHRONIC

The Oscar Wilde question is once again on the agenda. Several writers, poets and prose writers from the United Kingdom, France and other European countries, have indeed taken the initiative of a petition to the very great majesty Victoria, to ask for the pardon of the unfortunate Esthete, who suffers , in the English prisons the worst tortures. Among other things, he is made to turn the wheel, just like a horse; and those English people, who swoon with horror on reading the account of the captivity of the Jews among the Egyptians, on seeing the shameful treatment which the victors inflicted on the oppressed — forcing them, for example, to push the furniture in order to grind the grain — finds it quite natural that one applies to one of his compatriots these physical and moral tortures, worthy of the peoples of antiquity or of the African tribes, but absolutely contemptible and iniquitous among a people who claim to be the most civilized, the most correct of the whole earth. Listen to these English people push their “schoking” and hide their faces when someone talks to them about Oscar Wilde! For them this name is now synonymous with the worst abominations. Even Hell, with all its torments, is not capable of punishing a crime such as his. Just think he broke all the rules of "respectability" by openly doing something that many of his fellow citizens do in secret. This is why, irritated, wounded in their self-esteem, in their feelings of modesty, of holiness, they did not hesitate to charge him with all the sins of Israel, and, like the â de La Fontaine , to make him bear the faults of hundreds and hundreds of individuals.

But I answer you that these proud, deceitful and hypocritical Puritans do not go with a dead hand; they will have a few words of encouragement for thieves, looters, even murderers, but for a gentleman who compromises their good reputation for piety, no punishment harsh enough exists, no punishment terrible enough has been invented. They make him do the vilest, most degrading, most ignoble jobs with which an intelligent man can be slapped. And this one was; offline writer, charming poet, storyteller, he was one of the best authors from across the Channel in recent years. That is why these rigid gentlemen will not forgive him. Wilde would have been a longshoreman, a workman, no one would have paid any attention to him. But a gentleman...think, what would one say to the stranger of old England, who is rightly or wrongly—rather wrongly—reputed to be the most religious, Gospel-confident people in the world? Christian.

In short, this absurd condemnation only confirms a fairly widespread opinion, on the account of these Jesuits - more Jesuits and dirtier Jesuits than those of the rue des Postes - that the inhabitants of perfidious Albion are the most cowardly, the most deceitful of the inhabitants of our terrestrial globe.

What proofs could we not invoke? They have Bible verses in their mouths all the time, quote them all the time, but at the same time do the nastiest things. There is no more selfish; their self must come before all things; in politics, in business, they must be the first, unless, however, their adversaries show their teeth too much, in which case they cautiously slip away, bravery and courage not being their forte. They will always attack the weak, but will never take it into their heads to seek a quarrel with someone more powerful than themselves; or else they will strike their blows in a roundabout way, and while protesting their devotion and their friendship with that which they endeavor to destroy by all possible means, except frank and honest practices. Under the pretext of converting the Redskins, they will send missionaries who will cautiously arrive with a Bible in one hand and a bottle of gin in the other. And when the unfortunate Indians are absolutely stupefied with brandy, then they will sing endless hosannahs and praises to the Lord, under the pretense of having converted unfortunate misguided pagans to Christianity, but in reality the oppress and persecute them. Among the Chinese they have implemented the same means. Seeing that they could not enter this country to sell their products there, they imagined introducing opium, this poison so violent and so subtle; and when the unfortunate Celestials were completely impregnated with the unhealthy vapors of the Indian poppies, they took advantage of their stupidity to dictate their conditions to them and force them to accomplish all their wills. — Another example, but of a different kind. It is absolutely forbidden in England to work at anything on Sundays. We must spend this day in spiritual reading, on the pretext that it is said somewhere in the Bible: you will do no work on this day. The cafes are therefore closed naturally. What does our Puritan do? Barely returned from the temple, he shuts himself up hermetically at home and having made sure that no human gaze can surprise him, he begins to drink quantities of whiskey, gin and other strong liquors, until what he rolls under his table, drunk as thirty-six Poles. We haven't seen him, he has nothing to reproach himself for. As long as we do not know what he is doing, he can do the most ignoble things, and the next day he will bluntly declare that he has meditated on the Holy Scriptures all day long.

The practices which led to the arrest and condemnation of Oscar Wilde are very common in this country—the most pious of all—Lords, merchants, workmen do not disdain to attract small telegraphers and young boys to their homes. Only they take their precautions. They are careful not to attract attention, and it is precisely those who have attacked the poor aesthete.

These acts against nature - since it is the established term - are not the privilege of the inhabitants of Across the Channel. They also exist in France and throughout old Europe. In the East especially they are held in high honour. We need not discuss them here. Let us only be permitted to marvel at the general outcry which was raised when the newspapers announced the famous London trial. Please note that we do not approve of these acts, more or less clean. But anyway, if we want to get to the bottom of things, do you find the act of generation more suitable? . . It is certainly one of the vilest things in man, one of those which brings him closer to the beast, which lowers him the most. And since this act is always identically the same, whether your concierge or your servant performs it identically like you, one could up to a certain point understand that Wilde wanted to change, not wanting in this case to resemble everyone else. No one is unaware that these facts exist and much more frequently than one would think, it would have been better to stifle this repugnant affair, instead of making it noise by an absolutely iniquitous and ridiculous condemnation. But British respectability was at stake. . F. MAY.

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