WILDE-SCANDALE
Une nouvelle démarche de sir Edward Clarke

Londres, 23 avril. — C'est par erreur que les journaux ont annoncé qu'une demande de mise en liberté sous caution (application, for bail) avait été faite au nom de l'acccusé Oscar Wilde, à l’audience d’hier. Pareille démarche ne pouvait être faite en l'absence de sir Edward Clarke, l’avocat du poète, qui est en ce moment hors ville.

Il sera rentré demain ; une conférence aura lieu entre lui et son client, et d’autres hommes de loi, afin d'examiner s'il convient que le procès vienne devant les assises de la prochaine session, ou si on admettra qu’il soit introduit immédiatement.

Si on prend cette dernière mesure, Wilde comparaîtra probablement vendredi prochain devant le tribunal d’Old Bailey, et cela comme prisonnier.

Même si l’affaire suit son cours en la présente session, une demande de mise en liberté sous caution sera introduite par sir Edward Clarke. Mais si cette demande était accueillie favorablement, Wilde ne pourrait, en tout cas, être remis en liberté avant mercredi, car, avant de prendre une décision à cet égard, le magistrat est tenu de demander l’avis de la police, qui a quarante-huit heures pour se prononcer, pour présenter les raisons qui s'opposent à une mise en liberté ou pour approuver la mesure projetée.

Les amis d’Oscar Wilde, et ils sont fort nombreux encore, entretiennent grand espoir que la caution sera acceptée, le délit dont est accusé le poète notant plus, comme je vous le disais hier, que celui pour lequel les Anglais ont trouvé cet euphémisme : misdemeanor.

Une conférence a aussi été tenue hier à Scotland Yard par les représentants de la police et les fonctionnaires du Trésor, mais aucune mesure nouvelle n’a été prise et il paraît qu’on a renoncé en haut lieu à arrêter un nouvel inculpé dans cette scandaleuse affaire.

WILDE-SCANDAL
A new approach by Sir Edward Clarke

London, April 23. — It was by mistake that the newspapers announced that a request for release on bail (application, for bail) had been made in the name of the defendant Oscar Wilde, at the hearing yesterday. Such a step could not be taken in the absence of Sir Edward Clarke, the poet's lawyer, who is now out of town.

He will be back tomorrow; a conference will take place between him and his client, and other lawyers, in order to examine whether it is proper for the lawsuit to come before the assizes of the next session, or whether it will be admitted that it be introduced immediately.

If this last step is taken, Wilde will probably appear in Old Bailey court next Friday as a prisoner.

Although the case is proceeding in the present session, an application for release on bail will be made by Sir Edward Clarke. But if this request were accepted, Wilde could not, in any case, be released before Wednesday, because, before taking a decision in this respect, the magistrate is obliged to seek the opinion of the police, who have forty - eight hours to decide, to present the reasons which are opposed to a release or to approve the proposed measure.

Oscar Wilde's friends, and they are still very numerous, entertain great hopes that the bail will be accepted, the offense of which the poet is accused noting more, as I told you yesterday, than that for which the English found this euphemism : misdemeanor.

A conference was also held yesterday at Scotland Yard by representatives of the police and the Treasury officials, but no further action has been taken and it seems that the idea of arresting a new accused in this scandalous affair.

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