DEPECHES
Télégraphiques.
TRANSMISES A L'ABEILLE.
Nouvelles Européennes.
Le Procès d'Oscar Wilde
Presse Associée du Sud.

Londres, 1er mai - La cour d'assises d'Old Bailey était comblée de spectateurs ce matin à l'ouverture de l'audience.

Les conversations allaient leur train sur la façon dont le juge soumettrait l'affaire au juri; le résumé de l'opinion semblait que le verdict dépendrait plus de la cour que de l'opinion des jurés.

Wilde était fatigué et anxieux, tandis que Taylor gardait l'air d'indifference qui a caractérisé son maintien pendant tout le procès.

Le juge Charles, en commençant son résumé des débats, a déclaré que les témoignages n'avaient pas prouvé l'accusation de conspiration, et, en conséquence, il conseille au jurés d'acquitter les accusés de ce chef.

Le juge procède ensuite à l'analyse des témoignages ayant trait spécialement à Wilde; il a demandé au juri d'effacer de leur esprit tout les commentaires de la Presse et toutes les autres opinions exprimées.

C'est une règle formelle, a-t-il ajouté, de ne pas accepter tout témoignage de complice non corroboré. Il est d'opinion, cependant, qu'il y a corraboration, de tous les témoignages des complices, dans le sens que requiert la loi.

Elle ne va pas, toutefois, jusqu'à démontrer l'acte, mais elle montre les relations et la conduite générale des parties. Les jeunes gens qui ont été appelés en témoignage étaient non seulement des complices, mais Parker et Atkins ont été reconnus comme maîtres chanteurs.

De plus, Atkins a dit au juri des mensonges délibérés. En pesant la valeur des dépositions de ces témoins, les jurés ne peuvent perdre de vue qu'ils sont d'un caractère reconnu par eux-mêmes. Le juge procède ensuite à l'historique du procès Queensbury.

Au sujet des oeuvres littéraires de Wilde, il ne pense pas qu'un juri, dans une affaire criminelle, puisse faire intervenir d'une façon défavorable l'oeuvre de Wilde: Dorian Grey; en ce qui concerne l'histoire "Priest and Acolyte", parue dans le Chameleon, il considère qu'il serait absurde de jeter blâme sur Oscar Wilde.

Les sonnets de lord Alfred Douglass, que Wilde a approuvés, étaient bien plus matériels, comme les lettres de Wilde que M. Carson, au cours du procès Queensbury, a décrites comme horriblement indécentes. Ces missives étaient écrites en termes d'amour passionné, mais Wilde déclare qu'elles ne contiennent rien de honteux.

Le juri, dit le juge, doit exercer son propre jugement sur ces lettres. Il s'étend ensuite longuement sur le cas du jeune Shelly qui, déclare-t-il, n'est pas maître chanteur.

Les lettres de Shelley démontrent que son esprit est excité.

A propos des témoignages des domestiques et autres employés de l'hôtel, le juge dit que ce qu'ils ont pu apercevoir en répondant à l'appel d'un timbre sonné par Wilde.

Une preuve de cette circonstance est le témoignage d'une femme de chambre qui a juré avoir vu un jeune homme dans la chambre de Wilde, mais qui a admis que Wilde avait appelé le jeune garçon dans la chambre pour allumer le feu.

En terminant son résumé, le juge a dit que le cas était d'une grande importance à la communauté. Si les jurés croient que les accusations portées contre les prisonniers sont fondées, ils doivent le dire sans crainte.

Le juri s'est retiré dans la salle des délibérations à une heure et demie.

DISPATCHES
Telegraphs.
TRANSMITTED TO THE BEE.
European News.
The Trial of Oscar Wilde
Southern Associated Press.

London, May 1 - The Old Bailey Assize Court was packed with spectators this morning as the hearing opened.

Conversations were going on about how the judge would take the case to the jury; the summary of the opinion seemed that the verdict would depend more on the court than on the opinion of the jurors.

Wilde was tired and anxious, while Taylor maintained the air of indifference that characterized his demeanor throughout the trial.

Judge Charles, beginning his summary of the case, declared that the evidence did not prove the charge of conspiracy, and, therefore, he advised the jury to acquit the defendants on this count.

The judge then proceeds to the analysis of the testimonies relating specifically to Wilde; he asked the juror to erase from their minds all the comments of the Press and all the other opinions expressed.

It is a formal rule, he added, not to accept any uncorroborated accomplice testimony. He is of opinion, however, that there is corroboration, of all the testimony of the accomplices, in the sense that the law requires.

It does not, however, go so far as to prove the act, but it shows the relations and the general conduct of the parties. The young people who were called into testimony were not only accomplices, but Parker and Atkins were found blackmailers.

Moreover, Atkins told the juror deliberate lies. In weighing the value of the depositions of these witnesses, the jurors cannot lose sight of the fact that they are of a character recognized by themselves. The judge then proceeds to the history of the Queensbury trial.

On the subject of Wilde's literary works, he does not think that a judge in a criminal case can bring Wilde's work into play adversely: Dorian Grey; regarding the story "Priest and Acolyte", which appeared in the Chameleon, he considers it absurd to lay the blame on Oscar Wilde.

The sonnets of Lord Alfred Douglass, which Wilde approved, were far more material, like the letters of Wilde which Mr. Carson, during the Queensbury trial, described as horribly indecent. These missives were written in terms of passionate love, but Wilde says they contain nothing shameful.

The juror, says the judge, must exercise his own judgment on these letters. He then dwells at length on the case of young Shelly who, he declares, is not a blackmailer.

Shelley's letters show that her spirit is excited.

About the testimonies of the servants and other employees of the hotel, the judge says that what they could see while answering the call of a bell rung by Wilde.

Evidence of this circumstance is the testimony of a maid who swore she saw a young man in Wilde's room, but admitted that Wilde had called the young boy into the room to start the fire.

In closing his summary, the judge said the case was of great importance to the community. If the jurors believe the charges against the prisoners are true, they should say so without fear.

The juror retired to the deliberation room at half past one.

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