DEPECHES
Télégraphiques.
TRANSMISES A L'ABEILLE.
Nouvelles Européennes.
Père et Fils.
Presse Associée.

Londres, 22 mai - A la cour de police de la rue Marlborough, le marquis de Queensbury et son fils, lord Alfred Douglas of Hawick, ont été, ce matin, mis sous caution de 500 livres sterling chacun pour maintenir la paix. Leur comparution en cour est le résultat de leur dispute hier, dans Piccadilly.

Le marquis de Queensbury et son fils étaient très élégamment habillés.

Le père avait une rose à la boutonnière et ne portait aucune trace de la bataille d'hier. D'un autre côté son fils avait à l'oeil les traces évidentes d'un coup de poing. Le marquis n'avait pas de défenseur, mais les intérêts de lord Douglass étaient défendus par un avocat.

Les témoignages de la police au sujet de la bataille entre le père et le fils, dans Picaddilly, ont d'abord été entendus. Elle a eu lieu près de l'angle de la rue Bond. Quelques mots seulement ont été échangés, et un court mais sérieux pugilat a suivi. Les combattants ont été vite séparés par les policemen qui les ont conduits au bureau de police le plus proche, où on a porté contre eux une accusation de désordre: le père et fils refusant de s'accuser l'un l'autre.

Dans sa défense, le marquis de Queensbury a dit qu'au moment où il se promenait dans Piccadilly, son fils, lord Douglass of Hawick, s'est précipité sur lui et l'a poussé contre une vitrice de magasin, en parlant avec animation. Le marquis a ajouté qu'il n'avait frappé son fils que pour se défendre.

L'avocat de lord Douglass dit que son client marchait avec un ami dans Piccadilly, ne pensant pas au marquis de Queensbury, lorsque la rencontre entre le père et le fils a eu lieu. L'avocat ajoute que lady Douglass a reçu hier le télégramme suivant: Je dois vous féliciter sur le résultat, mais je ne puis vous féliciter en apparence.

Il y a trop de méchanceté dans les baisers. Taylor est coupable; ce sera le tour de Wilde demain."

Il a été aussi déclaré que le marquis de Queensbury a écrit à Lady Douglass de fausses accusations contre son mari et des membres de la famille, et il n'a pas cessé d'écrire malgré sa promesse de ne plus le faire.

Lord Douglass a demandé hier au marquis, dit-on, de cesser d'écrire ces letters obscènes et dégoûtantes à sa femme. C'est alors que son père l'a frappé à la figure et que la bataille s'est engagée.

D'autres témoignages démontrent que le marquis a été l'agresseur. L'affaire a été réglée par la mise sous caution de 500 livres-sterling chacun de Queensbury et de son fils.

DISPATCHES
Telegraphs.
TRANSMITTED TO THE BEE.
European News.
Father and son.
Associated Press.

London, May 22 - At Marlborough Street Police Court, the Marquess of Queensbury and his son, Lord Alfred Douglas of Hawick, were this morning placed on bail of £500 each to keep the peace. Their court appearance is the result of their argument yesterday in Piccadilly.

The Marquess of Queensbury and his son were very elegantly dressed.

The father had a rose in his buttonhole and bore no trace of yesterday's battle. On the other hand, his son had the obvious marks of a punch in his eye. The Marquess had no defender, but the interests of Lord Douglass were defended by a lawyer.

Police testimony about the battle between father and son, in Picaddilly, was heard first. It took place near the corner of Bond Street. Only a few words were exchanged, and a short but serious fistfight ensued. The fighters were quickly separated by the policemen who took them to the nearest police station, where they were charged with disorder: the father and son refusing to accuse each other.

In his defence, the Marquess of Queensbury said that as he was walking through Piccadilly, his son, Lord Douglass of Hawick, lunged at him and pushed him against a shop window, talking animatedly . The Marquis added that he only hit his son in self-defense.

Lord Douglass' solicitor says his client was walking with a friend through Piccadilly, not thinking of the Marquess of Queensbury, when the meeting between father and son took place. The lawyer adds that Lady Douglass received the following telegram yesterday: I must congratulate you on the result, but I cannot congratulate you on the surface.

There is too much meanness in kisses. Taylor is guilty; it will be Wilde's turn tomorrow."

It has also been stated that the Marquess of Queensbury wrote Lady Douglass of false accusations against her husband and members of the family, and he has not stopped writing despite his promise not to do so again.

Lord Douglass asked the Marquess yesterday, it is said, to stop writing these obscene and disgusting letters to his wife. It was then that his father punched him in the face and the battle began.

Other testimonies show that the Marquis was the aggressor. The case was settled by posting bail of £500 each of Queensbury and her son.

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