L'Echo de Paris - Thursday, May 30, 1895

On a beaucoup parlé ces jours-ci de M. Oscar Wilde et de sa récente condamnation. Dans les commentaires qu'on a faits sur le cas de l'esthète anglais, on n'a pas manqué de faire remarquer ce qu'il entrait de littérature et de civilisation trop raffinée. Mais ce qu'on n'a pas dit assez à mon gré, c'est combien cette condamnation était inique et surtout combien le châtiment appliqué à ce détraqué était barbare. Quels que soient les droits que la société prétende avoir sur l'individu, ces droits, chez un peuple véritablement civilisé, doivent avoir une limite. Il me paraît que lorsqu'un homme ne fait de tort à personne, n'use vis-à-vis du prochain ni de ruse ni de violence, n'est enfin pas même une cause de scandale par ses actes qui restent secrets, nul n'a le droit de s'enquérir de ses goûts en matière de mœurs, pas plus qu'il n'aurait le droit de le faire en matière d'opinions philosophiques ou religieuses. Plus que quiconque, je trouve déplaisantes et ridicules les pratiques de l'amour unisexuel, et j'ai mené avec quelque vigueur une campagne contre les intellectuels qui, sous prétexte de rechercher l'absolu dans la plastique et dans le sentiment, s'écartent trop volontiers des vieilles et bonnes lois de la nature. C'est justement pour cela que j'ai le droit de dire bien haut que la condamnation de M. Wilde est tout simplement une iniquité. C'est une iniquité en soi, car il n'a offensé personne ; et c'est encore une iniquité parce que les actes pour lesquels il est condamné lui sont communs avec un grand nombre de personnes que l'on connaît et qu'on laisse tranquilles. La plus juste des lois devient une loi injuste quand elle n'est pas également appliquée. Les fâcheuses habitudes qu'on parait avoir établies au compte de M. Wilde sont tout à fait ordinaires dans la société anglaise, triomphalement avouées par quelques-uns de ses membres, établies par des rapports de police qui ont transpiré dans le public, affirmés par des journaux qu'on n'a ni démentis ni poursuivis. Nous sommes donc en présence d'un acte arbitraire, abominable, inspiré par la pire hypocrisie. Et j'avoue sans embarras que le dégoût que pouvait me causer l'esthète, je l'éprouve aujourd'hui pour ceux qui l'ont condamné.

Encore pourrait-on dire que la société anglaise a été effarée à la pensée que Londres devenait une Sodome sans soleil et une Gomorrhe sans parfum, que les juges n'ont pas voulu être des juristes, mais des censeurs de la moralité publique et qu'en condamnant M. Wilde, ils avaient voulu surtout avertir les esthètes et leur faire savoir que désormais ils ne resteraient pas impunis. C'est toujours une chose grave et dangereuse que la loi intervienne dans les questions de mœurs, lorsqu'il n'y a ni violence ni scandale en jeu, car, pour une philosophie un peu élevée, les questions de mœurs et les questions de conscience sont une seule et même chose. Mais enfin cette intervention est un système qui peut se défendre. Seulement, il paraîtra à tous les hommes raisonnables que la violation d'une loi morale ne peut guère comporter d'autre châtiment qu'un châtiment presque exclusivement moral.

Ainsi l'avait compris la société romaine. La note d'infamie dont les censeurs flétrissaient les débauchés trop cyniques n'avait pas de sanction pénale. Elle suffisait à disqualifier dans la société le citoyen qui en avait été l'objet. Une fois établi que M. Wilde n'était plus un gentleman qu'on pût recevoir, il suffisait d'un emprisonnement de quelques jours pour consacrer sa déchéance, d'ailleurs aggravée par sa ruine, car son nom a disparu des affiches de théâtre et ses livres ne sont plus mis en vente chez les libraires.

Mais les Anglais ne se sont pas contentés à si bon marché. Ils ont condamné M. Wilde à deux ans de « hard labour ». S'ils ne l'ont pas condamné à une peine plus longue, c'est qu'au bout de deux ans de dur travail le condamné meurt. Le « hard labour » doit être, j'en jurerais, une invention de philanthrope et un coup de génie de l'esprit protestant. Il combine en effet le régime de la cellule, excellent, nous dit-on, pour, la guérison des âmes, avec un supplice permanent fait pour mortifier les corps. Ce supplice, un correspondant anglais du Temps nous l'a décrit par le menu. Le condamné doit se suspendre par les mains à des anneaux et peser avec les pieds sur les palettes d'une roue qui tourne devant sa cellule. S'il hésite, un gardien placé derrière lui lui allonge un coup de fouet. S'il s'arrête, la roue l'atteint et le blesse au pied. S'il trébuche, il risque de se casser la jambe.

S'il refuse, on lui applique la peine du fouet avec le chat à neuf queues qui, du prémier coup, emporte la peau et fait une plaie vive sur les reins du patient. Comme le travail du moulin tuerait celui qui le fait s'il se prolongeait plus de deux ou trois heures par jour, le reste du temps doit être employé par le condamné à faire de l'étoupe avec de vieux cordages goudronnés. Ceci paraît d'abord un travail facile, comparable à la confection des chaussons de lisière ou des chapeaux de paille qu'on fabrique dans nos prisons. Mais, étant donnée la quantité d'étoupe qu'on exige et la dureté des cordages, l'effort nécessaire est tel que la peau s'use, que les poignets enflent et que les doigts ne deviennent qu'une plaie. Sur quoi, la science étant une belle chose aux mains des hommes, on envoie le prisonnier à l'infirmerie, on le cautérise et par un traitement ingénieux et rapide on le met en état de recommencer à souffrir. Que si le malheureux, à force d'adresse, arrivait à fournir la quantité réglementaire d'étoupe, ceci ne lui servirait de rien ; en ce cas, on augmente cette quantité, jusqu'à ce qu'on ait obtenu le résultat voulu qui est de briser les bras du prisonnier à l'établi, comme on lui a brisé les jambes au moulin. Il va de soi que la nourriture de la prison est telle qu'elle suffit tout juste au condamné pour ne pas mourir de faim. Et, comme il faut en tout mêler un peu de comique à la cruauté la plus atroce, le condamné tondu et rasé, couché d'ailleurs sur une planche sans couverture, est revêtu d'un costume de clown blanc sur lequel sont peints des trèfles noirs. Tel est le traitement auquel les juges d'un pays civilisé et civilisateur ont condamné un simple nigaud qui, la tête tournée par des théories littéraires, s'est avisé de faire l'amour d'une façon non conformiste, suivant en cela l'exemple des trois quarts des gens bien élevés de la société anglaise qui font la fête.

Ainsi donc la torture abolie, alors qu'elle avait pour excuse la nécessité d'arracher des aveux au coupable, existe encore dans la loi anglaise. Les Anglais diront ce qu'ils voudront. Les faits parlent et les plaies saignent et ce sang, nous pouvons le leur jeter à la face. Il s'agit tellement ici d'une torture préméditée et voulue, que, lorsque le condamné entre dans la prison, on le pèse et il faut qu'il maigrisse. S'il ne maigrissait pas, on augmenterait la durée de son travail. En songeant à ces horreurs, ma pensée se reporte vers l'admirable tableau que Flaubert a tracé de la barbarie carthaginoise. Il me semble que je revois ces suffètes gorgés de nourriture et bouffis de graisse pour qui l'obésité était comme la marque extérieure de la richesse et qui regardaient maigrir et mourir de faim les mercenaires et les esclaves prisonniers. Les becs de gaz, les chemins de fer et les sonneries électriques ne changent pas l'âme des hommes.

C'est la commune erreur de croire que le progrès scientifique est adéquat à ce qu'on appelle la civilisation. Celle-ci est constituée tout entière par l'état des âmes, par le plus ou moins de bonté et d'équité qui sont en elles. Un Arya des temps védiques étaient cent fois plus civilisé dans sa hutte que nous ne le sommes dans nos palais. Le bien-être physique risque d'être tout au contraire une source de barbarie en développant outre mesure la nécessité et par là, le goût et la puissance de la richesse. On a pu dire que le goût de la propriété était un aliment nécessaire à l'activité humaine, mais ce qui ne peut se nier, c'est que ce goût conduit à l'abaissement des cœurs et à la férocité des lois. L'esprit punique, si caractéristique à ce point de vue et qui s'allie d'ailleurs avec le génie du négoce poussé jusqu'à l'héroïsme, est devenu non seulement l'esprit de la Carthage londonienne, mais encore il envahit toute notre civilisation. La loi française, pour rentrer chez nous, est une loi absolument barbare. La disproportion est effroyable entre les châtiments qu'on inflige à ceux qui ont porté atteinte aux personnes et les traitements auxquels sont exposés ceux qui, même involontairement, ont porté atteinte à la divinité de l'argent. Ces jours-ci, on a condamné aux travaux forcés à perpétuité deux hommes qui avaient fabriqué deux ou trois pièces de cent sous en plomb. Il coûte moins cher de calomnier les gens, de les insulter et même de les frapper et de les tuer. On peut être mauvais citoyen, manquer à sa parole, commettre journellement cent méfaits qui violent la loi morale la plus élémentaire, il en coûtera moins que de ne pouvoir payer une dette.

Aussi je tiens que nous vivons en pleine barbarie, que notre état moral est des pires, que l'esprit punique, avoué ou hypocrite, nous domine et nous corrompt de toutes parts, et cette barbarie à aspect civilisé est devenue féroce à ce point que je rève sans ennui à cette grande loi de l'histoire qui veut que, lorsque les civilisations sont arrivées à un prétendu degré d'ordre qui n'est que l'expression d'une dureté sauvage, elles disparaissent devant une barbarie réelle qui conserve au moins quelques bons instincts de l'humanité.

NESTOR.

Le Mot d'ordre - Friday, May 31, 1895

On a beaucoup parlé ces jours-ci de M. Oscar Wilde et de sa récente condamnation. Dans les commentaires qu’on a faits sur le cas de l’esthète anglais, on n’a pas manqué de faire remarquer ce qu’il entrait de littérature et de civilisation trop raffinée. Mais ce qu’oh n’a pas dit assez à mon gré, c’est combien cette condamnation était inique et surtout combien le châtiment appliqué à ce détraqué était barbare. Quels que soient les droits que la société prétende avoir sur l’individu, ces droits, chez un peuple véritablement civilisé, doivent avoir une limite. Il me parait que lorsqu’un homme ne fait de tort à personne, n’use vis-à-vis du prochain ni de ruse ni de violence, n’est enfin pas même une cause de scandale par ses actes qui restent secrets, nul n’a le droit de s’enquérir de ses goûts en matière de moeurs, pas plus qu’il n’aurait le droit de le faire en matière d’opinions philosophiques ou religieuses. Plus que quiconque, je trouve déplaisantes et ridicules les pratiques de l’amour unisexuel, et j’ai mené avec quelque vigueur une campagne contre les intellectuels qui, sous prétexte de rechercher l’absolu dans la plastique et dans le sentiment, s’écartent trop volontiers des vieilles et bonnes lois de la nature. C’est justement pour cela que j’ai le droit de dire bien haut que la condamnation de M. Wilde est tout simplement une iniquité. C'est une iniquité en soi, car il n’a offensé personne ; et c’est encore une iniquité parce que les actes pour lesquels il est condamné lui sont communs avec un grand nombre de personnes que l’on connaît et qu’on laisse tranquilles. La plus juste des lois devient une loi injuste quand elle n’est pas également appliquée. Les fâcheuses habitudes qu’on parait avoir établies au compte de M. Wilde sont tout à fait ordinaires dans la société anglaise, triomphalement avouées par quelques-uns de ses membres, établies par des rapports de police qui ont transpiré dans le public, affirmés par des journaux qu’on n’a ni démentis ni poursuivis. Nous sommes donc en présence d’un acte arbitraire, abominable, inspiré par la pire hypocrisie. Et j’avoué sans embarras que le dégoût que pouvait […] l’esthète, je l’éprouve aujourd’hui pour ceux qui l’ont condamné.

Encore pourrait-on dire que la société anglaise a été effarée à la pensée que Londres devenait une Sodome sans soleil et une Gomorrhe sans parfum, que les juges n’ont pas voulu être des juristes, mais des censeurs de la moralité publique et qu’en condamnant M. Wilde, ils avaient voulu surtout avertir les esthètes et leur faire savoir que désormais ils ne resteraient pas impunis. C’est toujours une chose grave et dangereuse que la loi intervienne dans les questions de mœurs, lorsqu’il n’y a ni violence ni scandale en jeu, car, pour une philosophie un peu élevée, les questions de mœurs et les questions de conscience sont une seule et même chose. Mais enfin cette intervention est un système qui peut se défendre. Seulement, il paraîtra à tous les hommes raisonnables que la violation d'une loi morale ne peut guère comporter d'autre châtiment qu’un châtiment presque exclusivement moral.

Ainsi l’avait compris la société romaine. La note d'infamie dont les censeurs flétrissaient les débauchés trop cyniques n’avait pas de sanction pénale. Elle suffisait à disqualifier dans la société le citoyen qui en avait été l’objet. Une fois établi que M. Wilde n’était plus un gentleman qu’on pût recevoir, il suffisait d’un emprisonnement de quelques jours pour consacrer sa déchéance, d’ailleurs aggravée par sa ruine, car son nom a disparu des affiches de théâtre et ses livres ne sont plus mis en ente chez les libraires.

Mais les Anglais ne se sont pas contentés à si bon marché. Ils ont condamné M. Wilde à deux ans de « hard labour». S’ils ne l'ont pas condamné à une peine plus longue, c'est qu'au bout de deux ans de dur travail le condamné meurt. Le « hard labour» doit être, j’en jurerais, une invention de philanthrope et un coup de génie de l'esprit protestant. Il combine en effet le régime de la cellule, excellent, nous dit-on, pour la guérison des âmes, avec un supplice permanent fait pour mortifier les corps. Ce supplice, un correspondant anglais du Temps nous l’a décrit par le menu. Le condamné doit se suspendre par les mains à des anneaux et peser avec les pieds sur les palettes d'une roue qui tourne devant sa cellule. S’il hésite, un gardien placé derrière lui lui allonge un coup de fouet. S’il s'arrête, la roue l’atteint et le blesse au pied. S’il trébuche, il risque de se casser la jambe.

S'il refuse, on lui applique la peine du fouet avec le chat à neuf queues qui, du premier coup, emporte la peau et fait une plaie vive sur les reins du patient. Comme le travail du moulin tuerait celui qui le fait s’il se prolongeait plus de deux ou trois heures par jour, le reste du temps doit être employé par le condamné à faire de l’étoupe avec de vieux cordages goudronnés. Ceci parait d’abord un travail facile, comparable à la confection des chaussons de lisière ou des chapeaux de paille qu’on fabrique dans nos prisons. Mais, étant donnée la quantité d’étoupe qu’on exige et la dureté des cordages, l’effort nécessaire est tel que la peau s’use, que les poignets enflent et que les doigts ne deviennent qu’une plaie. Sur quoi, la science étant une belle chose aux mains des hommes, on envoie le prisonnier à l’infirmerie, on le cautérise et par un traitement ingénieux et rapide on le met en état de recommencer à souffrir. Que si le malheureux, à force d’adresse, arrivait à fournir la quantité réglementaire d’étoupe, ceci relui servirait de rien; en ce cas, on augmente cette quantité, jusqu’à ce qu’on ait obtenu le résultat voulu qui est de briser les bras du prisonnier à l'établi, comme on lui a brisé les jambes au moulin. Il va de soi que la nourriture de la prison est telle qu’elle suffit tout juste au condamné pour ne pas mourir de faim. Et, comme il faut en tout mêler un peu de comique à la cruauté la plus atroce, le condamné tondu et rasé, couché d’ailleurs sur une planche sans couverture, est revêtu d’un costume de clown blanc sur lequel sont peints des trèfles noirs. Tel est le traitement auquel les juges d’un pays civilisé et civilisateur ont condamné un simple nigaud qui, la tête tournée par des théories littéraires, s’est avisé de faire l’amour d’une façon non conformiste, suivant en cela l'exemple des trois quarts des gens bien élevés de la société anglaise qui font la fête.

Ainsi donc la torture abolie, alors qu’elle avait pour excuse la nécessité d’arracher des aveux au coupable, existe encore dans la loi anglaise. Les Anglais diront ce qu’ils voudront. Les faits parlent et les plaies saignent et ce sang, nous pouvons le leur jeter à la face. Il s’agit tellement ici d’une torture préméditée et voulue, que, lorsque le condamné entre dans la prison, on le pèse et il faut qu'il maigrisse. S’il ne maigrissait pas, on augmenterait la durée de son travail. En songeant à ces horreurs, ma pensée se reporte vers l’admirable tableau que Flaubert a tracé de la barbarie carthaginoise. Il me semble que je revois ces suffètes gorgés de nourriture et bouffis de graisse pour qui l’obésité était comme la marque extérieure de la richesse et qui regardaient maigrir et mourir de faim les mercenaires et les esclaves prisonniers. Les becs de gaz, les chemins de fer et les sonneries électriques ne changent pas l’âme des hommes.

C’est la commune erreur de croire que le progrès scientifique est adéquat à ce qu’on appelle la civilisation. Celle-ci est constituée tout entière par l’état des âmes, par le plus ou moins de bonté et d’équité qui sont en elles. Un Arya des temps védiques étaient cent fois plus civilisé dans sa hutte que nous ne le sommes dans nos palais. Le bien-être physique risque d’être tout au contraire une source de barbarie en développant outre mesure la nécessité et par là, le goût et la puissance de la richesse. On a pu dire que le goût de la propriété était un aliment nécessaire à l’activité humaine, mais ce qui ne peut se nier, c’est que ce goût conduit à l’abaissement des cœurs et à la férocité des lois. L’esprit punique, si caractéristique à ce point de vue et qui s’allie d’ailleurs avec le génie du négoce poussé jusqu’à l’héroïsme, est devenu non seulement l’esprit de la Carthage londonienne, mais encore il envahit toute notre civilisation. La loi française, pour rentrer chez nous, est une loi absolument barbare. La disproportion est effroyable entre les châtiments qu’on inflige à ceux qui ont porté atteinte aux personnes et les traitements auxquels sont exposés ceux qui, même involontairement, ont porté atteinte à la divinité de l’argent. Ces jours-ci, on a condamné aux travaux forcés à perpétuité deux hommes qui avaient fabriqué deux ou trois pièces de cent sous en plomb. Il coûte moins cher de calomnier les gens, de les insulter et même de les frapper et de les tuer. On peut être mauvais citoyen, manquer à sa parole, commettre journellement cent méfaits qui violent la loi morale la plus élémentaire, il en coûtera moins que de ne pouvoir payer une dette.

Aussi je tiens que nous vivons en pleine barbarie, que notre état moral est des pires, que l'esprit pudique, avoué ou hypocrite, nous domine et nous corrompt de toutes parts, et cette barbarie aspect civilisé est devenue féroce à ce point que je rêve sans ennui à cette grande loi de l’histoire qui veut que, lorsque les civilisations sont arrivées à un prétendu degré d’ordre qui n’est que l’expression d’une dureté sauvage, elles disparaissent devant une barbarie réelle qui conserve au moins quelques bons instincts de l’humanité.

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