La Patrie - Saturday, May 25, 1895

L’affaire Oscar Wilde a recommencé hier devant la Cour centrale criminelle de Londres.

L'accusé était beaucoup plus pâle ; on dirait que le résultat du procès Taylor l'a sérieusement affecté. Le ministère public développe l'accusation avec une grande précision.

Pendant l'audition des témoins, le marquis de Queensberry est entré dans la salle ; son visage ne portait pas la moindre trace d'émotion, malgré sa récente rencontre avec son fils.

Dans l’audience d'avant-hier, un certain nombre de domestiques d'hôtel, garçons et femmes de chambre ont été entendus. Lecture a été faite des déclarations d'Oscar Wilde dans l'affaire de diffamation intentée par l’accusé actuel au marquis de Queensberry.

Un nouvel incident, qui cause à Londres une sensation très grande, s'est produit au cours de cotte audience.

Le juge a écarté la principale charge pesant sur l’accusé, par suite du manque de preuves, quant aux déclarations d’un témoin important.

En conséquence, la cause a été remise.

Le Petit Parisien - Saturday, April 27, 1895

L'affaire d'Oscar Wilde et de Taylor a commencé hier devant la Cour d'assises de Londres.

Aussitôt que les portes de la Cour sont ouvertes, une foule énorme de curieux se précipite pour envahir la salle.

Mais on n'entre que sur la présentation de cartes spéclales.

M. Horace Avory et M. Gill remplissent l'office de Ministère public.

Wilde est défendu par sir Edward Clarke et deux autres avocats.

Taylor a deux défenseurs.

Oscar Wilde parait plus amaigri encore que lors de sa dernière comparution à Bow-Street.

Il porte les cheveux plus courts. Il écoula la lecture de l'acte d'accusation mais parait d'abord assez indifférent.

Sir Edward Clarke soulève au début quelques points de droit.

Ensuite M. Gill commence à développer les accusations qui pèsent sur Oscar Wilde et sur Taylor.

Lea faits criminels sur lesquels se base l'accusation sont au nombre de vingt-cinq.

A mesure que M. Gill parle, Oscar Wilde parait de plus en plus abattu; il cache sa flgure dans ses mains.

Taylor semble beaucoup moins ému.

On appelle les témoins qui ont déjà défilé à Bow Street. Ils racontent de nouveau les répugnantes histoires entendues plusieurs fois déjà; mais, sur l'ordre du juge et sur la demande du Ministère public, ils entrent dans tous lés détails des faits sadiques auxquels Wilde se livrait.

Le témoin Parker, dans un long interrogatoire, avoue qu'il a reçu 750 francs de deux individus qui ont extorqué de 8 à 10,000 francs à un personnage avec lequel lui Parker avait commis dès actes d'indécence.

Les interrogatoires continuent.

Les avocats des accusés cherchent à faire tomber les témoins dans des contradictions et à montrer qu'ils ne méritent aucune confiance; mais les faits n'en restent pas moins accablants pour les accusés.

L'affaire est ajournée à aujourd'hui.

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