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Original paragraph in
Le Mot d'ordre - Sunday, April 7, 1895
Le Mot d'ordre - Sunday, April 7, 1895
Most similar paragraph from
Le Jour - Friday, April 5, 1895
Le Jour - Friday, April 5, 1895
Difference
Londres, 4 avril.
M. Carson continue à interroger M. Oscar Wilde ; celui-ci reconnaît qu'il s’est rendu dans la chambre occupée par Taylor (Taylor est
l’individu qui servit d’intermédiaire entre Wood et M. Wilde pour le rachat de la fameuse lettre du poète à lord Alfred Douglas) :
M. Carson continue à interroger M. Oscar Wild; celui-ci reconnaît s'est rendu dans la chambre occupée par Taylor (Taylor est l'individu
qui servit d'intermédiaire entre Wood et M. Wilde pour le rachat de la fameuse lettre du poke à lord Alfred Douglas):
M. Carson.— Avez-vous rencontré dans la chambre un jeune homme nommé Mavor ?
M. Carson.—Avez-vous rencontré dans la chambre un jeune homme nommé Mayor?
M. Wilde. — Oui.
M. Carson. — Savez-vous où il se trouve maintenant ?
M. Carson.—Savez-vous où il se trouve maintenant?
M. Wilde.— Je l’ignore.
M. Carson. — Savez-vous qu’il a disparu depuis les derniers jours ?
M. Carson.—Savez-vous qu'il a disparu depuis les derniers jours?
M. Wilde. —Non.
M. Carson cherche à élucider les motifs qui poussaient M. Wilde à se rapprocher d’un homme comme Taylor et demande :
M. Carson cherche à élucider les motifs qui poussaient M. Wilde à se rapprocher d'un homme comme Taylor et demande:
— Avez-vous discuté avec lui des sujets littéraires.
—Avez-vous discuté avec lui des sujets littéraires.
M. Wilde. — Il avait l’habitude d’écouter l’exposition que je lui faisais.
M. Wilde.—Il avait l'habitude d'écouter sition que je lui faisais.
M. Carson. — Et c’était pour lui un régal intellectuel.
M. Carson.—Et c'était pour lui un régal intellectuel.
M. Wilde, — Certainement.
Répondant aux questions serrées de l’avocat, M. Wilde déclare qu’il a rencontré cinq jeunes hommes dans la chambre de Taylor, qui lui
furent présentés par celui-ci. Il se comporta amicalement avec eux, car il aime la société des jeunes gens.
Répondant aux questions serrées de l'avocat, M. Wilde déclare qu'il a rencontré cinq jeunes hommes dans la chambre de Taylor, qui lui
furent présentés par celui-ci. Il se comporta amicalement avec eux, car il aime la société des jeunes gens.
Il a donné de l’argent ou des cadeaux à chacun des cinq. L’un d’eux était un nommé Charles Parker, valet de chambre sans place. M.
Wilde ignorait cette particularité ; d’ailleurs il n’y aurait pas attaché d’importance. Il ne fait aucune différence dans les conditions sociales. Ce qui
l’a séduit dans la société des jeunes gens en question, c’est qu’ils étaient jeunes, brillants, heureux, insouciants et originaux !
Il a donné de l'argent ou des cadeaux à chacun des cinq. L'un d'eux était un nommé Charles Parker, valet de chambre sans place. M. Wilde
ignorait cette particularité; d'ailleurs n'y aurait pas attaché d'importance. Il ne fait aucune différence dans les conditions sociales. Ce qui l'a séduit
dans la société des jeunes gens en question, c'est qu'ils étaient jeunes, brillants, heureux, insouciants et originaux!
Barker est venu voir M. Wilde cinq ou six fois dans sa chambre et a reçu de lui un porte-cigarettes en argent et cinq ou six livres
:
Barker est venu voir M. Wilde cinq ou six fois dans sa chambre et a reçu de lui un porte-cigarettes en argent et cinq ou six livres:
M. Carson. — Que pouvait-il y avoir de commun entre vous et ce jeune homme ?
M. Carson.—Que pouvait-il y avoir de commun entre vous et ce jeune homme?
M. Wilde. — J’aime la société des gens beaucoup plus jeunes que moi. Le simple effet de la jeunesse est si extraordinaire que
j’aimerais mieux parler avec un jeune homme pendant une demi-heure qu’être interrogé devant la cour. (Rires.)
M. Wilde.—J'aime la société des gens beaucoup plus jeunes que moi. Le simple effet de la jeunesse est si extraordinaire que
j'aimerais mieux parler avec un jeune homme pendant une demi-heure qu' être interrogé devant la coat (Rires.)
M. Wilde est ensuite interrogé sur ses rapports avec certains autres jeunes gens dont on cite les noms et au sujet d’un voyage à Paris
avec un jeune homme nommé Atkins. Il fit ensuite la connaissance d’un nommé Mavor et demeura à l’hôtel avec lui, mais il ne se rappelle pas si leurs
chambres communiquaient. Il nie qu’un des garçons employés de l’hôtel ait été trouvé couché avec lui.
M. Wilde est ensuite interrogé sur ses rapports avec certains autres jeunes gens dont on cite les noms et au sujet d'un voyage à Paris
avec un jeune homme nommé Atkins. Il fit ensuite la connaissance d'un nommé Mayor et demeura à l'hôtel avec lui, mais il ne se rappelle pas si leurs
chambres communiquaient. Il nie qu'un des garçons employés de l'hôtel ait été trouvé couché avec lui.
Lecture est donnée de plusieurs lettres. Dans l’une, adressée par le marquis de Queensberry à son fils, se trouve le passage suivant
:
J’arrive maintenant à la partie la plus difficile de mon explication : votre intimité infamante avec cet homme (M. Wilde). Il faut
qu’elle cesse, ou je vous déshérite. Je ne porte pas d’accusations, mais je dis qu’avoir les apparences d’être coupable est aussi mauvais que de l'être
effectivement. Je vous ai vus tous deux, de mes propres yeux, dans les rapports les plus repoussante, qu’exprimaient vos façons et vos manières d’agir.
Jamais, dans ma longue expérience, je n'ai vu expression semblable à celle qui était peinte sur votre horrible physionomie. Si je pensais que mes
suppositions fussent établies, et que le fait devint notoire, je serais amplement justifié si je tuais cet homme dès que je l’apercevrais.
Cette lettre est signée :
Votre soi-disant père, plein de dégoût,
En réponse, lord Douglas télégraphia à son père en citant une phrase empruntée à une chanson de café-concert : « Quel drôle de petit
homme vous êtes ! »
Le marquis répliqua : « Vous êtes un impertinent coquin », et le menaça d’une correction.
Dans une autre lettre, le marquis se plaint que la marquise prenne le parti de son fils contre lui.
Lord Alfred Douglas écrit encore à son père :
Si vous vous portez à des voies de faits sur moi, je me défendrai avec un revolver chargé que je porte toujours, et si lui (M. Wilde)
ou moi vous tuons, nous pourrons alléguer le cas de légitime défense contre un violent et dangereux coquin. Je pense que si vous étiez mort il eu est bien
peu qui vous regretteraient.
L’examen de M. Wilde est terminé et M. Carson commence sa plaidoirie.
L'examen de M. Wilde est terminé et M. Carson commence sa plaidoirie.
Il affirme que le marquis a agi uniquement dans l’espérance de sauver son fils de l’influence de M. Wilde dont le personnage était
suffisamment connu. Il s’est en effet associé avec un certain nombre de jeunes gens dont quelques-uns ont les mœurs les plus scandaleuses. Le jury
entendra des témoins qui diront comment M. Wilde s’est comporté avec eux. Pourquoi M. Wilde a-t-il donne à Wood 15 livres pour une lettre soi-disant sans
importance ? C’est qu’il était anxieux de le voir quitter le pays. Mais Wood comparaîtra devant la cour et le jury l’entendra.
Il affirme que le marquis a agi uniquement dans l'espérance de sauver son fils de l'influence de M. Wilde dont le personnage était
suffisamment connu. Il s'est en effet associé avec un certain nombre de jeunes gens dont quelques-uns ont les mœurs les plus scandaleuses. Le jury
entendra des témoins qui diront comment M. Wilde s'est comporté avec eux. Pourquoi M. Wilde a-t-il donné à Wood 15 livres pour une lettre soi-disant sans
importance? C'est qu'il était anxieux de le voir quitter le pays. Mais Wood comparaîtra devant la cour et le jury l'entendra.
Les débats sont renvoyés à demain.
Les débats sont renvoyés à demain.
Le marquis est admis à fournir caution comme la veille.
Le marquis est admis à fournir caution comme la veille.