LE MÉPHISTOPHÉLISME
PAR PAUL GINISTY

Etrange impression ! Lire un livre d'élégalme hautaine, de suprême impertinence, où tout ce qui est misère humaine est regardé « comme une chose laide » — et penser que l'homme qui l'a écrit, réduit à une situation affreuse, est aujourd'hui an des êtres les plus malheureux qui soient, déshonoré, perdu, accablé, destiné peut-être à ne pas sortir vivant d'une geôle où la vieille rudesse britannique accumule les horreurs avec une barbarie indigne de ce temps-ci !...

Ah ! pendant qu'il tourne, épuisé, haletant, forcé pourtant de ne point s'arrêter, sous peine de mort immédiate, l'absurde et hideux » moulin a de travail », se souvient-il, Oscar Wilde, de ce mot qu'il prêtait à un de ses personnages :

» Je puis sympathiser avec n'importe quoi, excepté avec la souffrance. Non, je ne puis sympathiser avec cela. C'est trop laid,trop horrible, trop affligéant. Il y a quelque chose deterriblement maladif dans la pitié moderne ... Le dix-neuvième siècle va à la banqueroute avec sa dépense exagérée de sympathie ! »

Quelle ironie !... Nous ne refusons pas notre pitié cependant, nous autres, au prisonnier qui expie présentement dans le hard labour ses fantaisies passionnelles, quelque répugnantes qu'elles aient été, et sur lequel s'est acharnée l'hypocrisie anglaise, sans que les juges voulussent chercher s'il n'y avait pas en lui des symptômes de démence. J'avoue que, pour moi,en lisant ce Portrait de Dorian Gray, dont la traduction est due, sans doute, au récent scandale que ton sait, je n'ai pu détacher ma pensée de l'atroce déchéance de l'écrivain qui — égarements à part — se plut au goût du rare, du précieux, du compliqué. Ce roman abonde en paradoxes, quelquefois agaçants, car on les sent assez laborieux, et ils ne sont pas, ceux-là, des « vérités en avance », mais des sophismes de dilettante. Ils sont pourtant payés terriblement cher en ce moment.

Le conte est étrange, avec un vague ressouvenir de la Peau de chagrin. Un peintre a fait le portrait d'un jeune homme, admirablement beau, Dorian Gray. L'œuvre vient d'être achevée, signée par un maître, destinée à braver le temps, et, pendant des siècles peutêtre, cette toile conservera l'image d'un visage accompli et de la jeunesse triomphante. « Quelle chose profondément triste, s'écrie Dorian, oh ! oui, profondément triste! Je deviendrai vieux, horrible, affreux. Mais cette peinture rastera toujours jeune ; elle ne sera jamais plus vieille que ce jour même de juin... Ah ! si cela pouvait changer ! Si c'était moi qui, toujours, devais rester jeune, et si cette peinture pouvait vieillir! Pour cela, pour cela, je donnerais tout! »

Ce vœu singulier est exaucé. L'âge n'a point de prise sur Dorian Gray, et c'est son effigie qui se ride. Mais ce portrait ne fait pas que « vieillir ». Alors qu'il fut exécuté, Dorian Gray était d'âme candide, parfaitement innocente. Or son être moral se transforme : iî devient, dans sa soif de sensations bizarres, dur, cynique, méchant. Le portrait prend les expressions qui correspondent à ces métamorphoses psychiques. Tandis que le visage de Dorian Gray, tout corrompu qu'il soit, demeure pur, charmant, le visage de l'image peinte se plisse, se contracte, semble ravagé par les passions. Et Dorian Gray finit par avoir peur du tableau qui reflète implacablement ce qui se passe en lui ; il en a peur comme de sa conscience. La conscience, quoi que fasse l'homme, ne s'abolit point en lui, et c'est là l'idée du conte, qui est, en fait, une idée morale, et même parfaitement morale.

Le peintre du portrait a aimé, oui, vraiment aimé — et, quoique cet amoui fût chaste, la confession n'en est pas moins assez brûlante — Dorian Gray. Il s'est désolé, avec de torturantes jalousies, de le voir livré à des influences perverses. Le jour où, après des années, il lui révèle les sentiments qu'il éprouva pour lui, il lui reproche sa vie de folies et de coupables excentricités, et, mystiquement (c'est un monsieur un peu baroque que ce peintre!) il l'invite au repentir, à l'humilité, à l'expiation. Mais ce petit sermon ne fait qu'exaspérer Dorian, éperdu, au reste, de la pensée qu'un autre connaît son secret, car l'artiste aperçut le portait, hideusement dégradé maintenant. Dorian, en un instant de colère furieuse, tue le peintre. Aux mains du portrait, il y a maintenant des taches de sang, et, après la Peau de chagrin, c'est à présent le souvenir de lady Macbeth qui haute la fin du livre. Ah! détruire ce tableau, ce tableau odieux, effrayant témoin ! Dorian Gray s'arme d'un couteau — le couteau même qui a tué ! — pour le lacérer. Son bras retombe sans force. Il est mort. Et voici, quand on accourt au cri d'angoisse qu'if a poussé, qu'on le trouve vieilli, flétri, repoussant à ce point qu'on ne le reconnaît qu'à ses bagues. Quant au portrait, il a reconquia sa jeunesse.

Mais il y a autre chose que cette histoire fantastique, et c'est pour cette « autre chose », vraisemblablement, que fut écrit le roman. A ce point de vue, le Portrait de Dorian Gray apparaît comme une manifestation de la littérature « méphistophélique ». Le « diable » d'Oscar Wilde est un gentleman exquis de manières et infiniment curieux de psychologie et d'analyse. Il éprouve sur Dorian Gray, âme encore vierge au moment de sa première rencontre avec lui, le pouvoir de certains mots tentateurs ; il sait les chutes progressives du jeune homme avec délices ; il l'observe avec une vanité d'artiste lorsqu'il constate sur lui le succès de ses perverses expériences. « On ne peut jamais payer trop cher, dit-il, de telles sensations ! » Ce n'est qu'avec des mots qu'il l'a poussé à fermer son cœur aux bons sentiments naturels, à se laisser envahir par les passions, à être implacable pour une jeune fille qu'il avait d'abord aiméenaïvément, à ne plus poursuivre que des satisfactions égoïstes. Il s'amuse férocement de la déchéance morale de son élève, ayant eu raison de ses révoltes et de ses ojections.

« Le but de la vie, lui dit-il en substance, est le développement de la psrsonnalité. Avant tout, réaliser sa propre nature. Vivez la merveilleuse vie qui est en vous; n'en laissez rien perdre; cherchez de nouvelles sensations, toujours!. Les hommes sont effrayés d'eux-mêmes aujourd'hui. Ils ont oublié le plus haut de tous les devoirs : le devoir que l'on se doit à soi même!. Ah ! si un homme voulait vivre sa vie pleinement et complètement, voulait donner une forme à chaque sentiment, une expression à chaque pensée, une réalité à chaque rêve, je crois que le monde subirait une poussée nouvelle de joie ! Mais le plus brave d'entre nous est épouvanté de lui-même ; le reniement de nos vies est tragiquement semblable à la mutilation des fanatiques. Nous sommes punis pour nos refus ! »

Ce sont là les théories qu'il développe, ce Satan en habit noir, avec son dédain de l'altruisme et de la pitié, où l'on retrouve un écho de la hautaine philosophie de Nietzsche...qui a, d'ailleurs, mené à la folie cet Allemand révolté, ennemi personnel du Christ. Mais Nietzsche est sérieux, parce que les Allemands sont toujours sérieux, et le dilettantisme est manifestement l'attitude d'esprit d'Oscar Wilde.

Son Méphistophélès, lord Henry Wotton, a des opinions sur tout et à propos de tout, et il n'épargne aucun de ses paradoxes au faible Dorian Gray. « Chaque impulsion que nous essayons d'anéantir germe en nous et nous empoisonne. Le seul moyen de se débarrasser d'une tentation est d'y céder ». Ainsi expose-t-il, assez curieusement d'ailleurs, cette opinion que l'action du péché est un mode de parification. Le romancier lui-même fait en ce moment l'épreuve que ce genre de purification peut coûter assez cher, tout de même !

Lord Henry Wotton (disons,pour nous débarrasser de la hantise de vilaines choses, qu'entre lui et Dorian il n'y qu'un attachement intellectuel) jouit de l'empreinte que laissent ses paroles sur l'âme du jeune homme. « Vous m'aimerez toujours, Doriau, lui dit-il : je vous représente tous les péchés que vous n'avez pas eu le courage de commettre.»

Le péché, la joie du péché est un mot qui revient trop souvent pour qu'on ne sente pas une sorte d'effort de la part de l'écrivain dans le factice : « Un homme civilisé ne regrette jamais un plaisir. Je m'imagine que le côté vraiment tragique de la vie des pauvres est qu'ils peuvent offrir autre chose que le renoncement d'eux-mêmes. Les beaux péchés, comme toutes les choses belles, sont le privilège des riches. »

Et sans cesse revient sa théorie générale de la vie. Il n'y a de vie gâtée que celle dont la croissance est arrêtée. Aussi est-il absurde de tenter de réformer un caractère. Etc. Sur ce thème, pour un écrivain qui connaît son métier, le développement est assez facile, sn somme. Il en découle ces divers « axiomes »: Chaque fois qu'un homme fait une chose stupide, il est certainement poussé à la faire par les plus nobles motifs. —- La raison pour laquelle nous pensons du bien des autres est que nous sommes effrayés pour nous-mêmes: la base de l'optimisme est la terreur. Le plaisir est le caractère distinctif de la Nature, sonsigne d'approbation. -- Etre en harmonie avec soi-même, c'est être bon. —- Devenir le spectateur de sa propre vie, c'est échapper aux souffrances terrestres...

Il va de soi que lord Méphisto Wotton jette avec autant de prodigalité ses aphorismes sur les femmes, sur l'amour, sur l'art. Les femmes, professe-t-il, sont un sexe décoratif. Elles représentent le triomphe de la matière sur l'intelligence, de même que les hommes représentent le triomphe de l'intelligence sur les mœurs. Leur mémoire en amour ne révèle que leur stagnation intellectuelle. La fidélité est a la vie sentimentale ce que la stabilité est à la vie intellectuelle : un simple aveu d'impuissance. Une grande passion est le lot de ceux qui n'ont rien à faire. N'insistons pas : il y a désormais quelque chose de cruel à parler des opinionsa Oscar Wilde sur les femmes. En art, son porte-parole, lord Henry,estime surtout les poetes inférieurs. « Ils vivent le poème qu'ils ne peuvent écrire ; les autres, les grands, écrivent le poème qu'ils n'osent réaliser. Les seuls artistes que j'aie connus et qui étaient personnellement délicieux étaient de mauvais artistes. »

Quelle débauche d'artificiel ! Cela est curieux un moment, la forme du talent littéraire d'Oscar Wilde n'étant pas niable, a ce qu'il semble; mais quelle œuvre vaine! quel fond de puérilité, même, il peut y avoir dans ce jeu du « méphistophélisme », qui est peut-être assez aisé, après tout, car il consiste a peu près à prendre le contre-pied des vérités universellement admises. On arrive vite à être aussi poncif dans ce jeu-là !... Un brin d'émotion, de la simplicité et de la sincérité, et, a côté de cela,combien paraissent peu de chose ces prétendus raffinements de la pensée !...

PAUL GINISTY

MEPHISTOPHELISM
BY PAUL GINISTY

Strange impression! To read a book of haughty elegance, of supreme impertinence, where all that is human misery is regarded "as an ugly thing" - and to think that the man who wrote it, reduced to a dreadful situation, is today one of the most unfortunate beings, dishonored, lost, overwhelmed, destined perhaps not to come out alive from a jail where the old British harshness accumulates horrors with a barbarity unworthy of this time!...

Ah! while he turns, exhausted, panting, yet forced not to stop, on pain of immediate death, the absurd and hideous "working mill", he, Oscar Wilde, remembers this word that he lent to one of his characters:

I can sympathize with anything except pain. No, I cannot sympathize with that. It's too ugly, too horrible, too sad. There is something terribly sickly about modern pity... The nineteenth century is going bankrupt with its exaggerated expenditure of sympathy! »

What irony!... We do not refuse our pity, however, we others, to the prisoner who now expiates in hard labor his passionate fancies, however repugnant they may have been, and on whom English hypocrisy has raged, without the judges wanting to find out if there weren't symptoms of insanity in him. I admit that, for me, reading this Portrait of Dorian Gray, the translation of which is due, no doubt, to the recent scandal that you know, I could not detach my thoughts from the atrocious decline of the writer who — wanderings aside — pleased the taste of the rare, the precious, the complicated. This novel abounds in paradoxes, sometimes irritating, because one feels they are rather laborious, and these are not "truths in advance", but the sophisms of a dilettante. They are however paid terribly expensive at the moment.

The tale is strange, with a vague memory of la Peau de chagrin. A painter has painted a portrait of a young man, admirably handsome, Dorian Gray. The work has just been completed, signed by a master, destined to defy time, and for centuries perhaps this canvas will retain the image of an accomplished face and triumphant youth. “What a profoundly sad thing, exclaims Dorian, oh! yes, deeply sad! I will become old, horrible, dreadful. But this raster painting will always be young; she will never be older than this very day in June. Ah! if only that could change! If it were I who always had to stay young, and if this painting could grow old! For that, for that, I would give everything! »

This singular wish is granted. Age has no hold on Dorian Gray, and it is his image that wrinkles. But this portrait does not only “age”. When he was executed, Dorian Gray was candid, perfectly innocent. But his moral being is transformed: he becomes, in his thirst for bizarre sensations, hard, cynical, wicked. The portrait takes on the expressions that correspond to these psychic metamorphoses. While Dorian Gray's face, however corrupted, remains pure, charming, the face of the painted image wrinkles, contracts, seems ravaged by passions. And Dorian Gray ends up being afraid of the painting which implacably reflects what is going on in him; he is afraid of it as of his conscience. Conscience, whatever man does, is not abolished in him, and that is the idea of the tale, which is, in fact, a moral idea, and even a perfectly moral one.

The painter of the portrait loved, yes, really loved — and, although this love was chaste, the confession is none the less quite burning — Dorian Gray. He was sorry, with agonizing jealousies, to see him given over to perverse influences. The day when, after years, he reveals to her the feelings he had for him, he reproaches her for her life of madness and culpable eccentricities, and, mystically (this painter is a bit of a baroque gentleman!) he invites him to repentance, to humility, to expiation. But this little sermon only exasperates Dorian, distraught, moreover, at the thought that someone else knows his secret, for the artist saw him wearing it, hideously degraded now. Dorian, in a moment of furious anger, kills the painter. In the hands of the portrait, there are now stains of blood, and, after the Peau de chagrin, it is now the memory of Lady Macbeth which high the end of the book. Ah! destroy this painting, this odious painting, frightening witness! Dorian Gray arms himself with a knife—the very knife that killed! — to lacerate it. His arm falls weakly. He is dead. And behold, when one hastens to the cry of anguish he has uttered, one finds him aged, withered, repulsive to such an extent that one recognizes him only by his rings. As for the portrait, it has reconquered its youth.

But there is something other than this fantastic story, and it is for this "something else", presumably, that the novel was written. From this point of view, the Portrait of Dorian Gray appears as a manifestation of “Mephistophelic” literature. Oscar Wilde's "devil" is a gentleman of exquisite manners and infinitely curious about psychology and analysis. He experiences on Dorian Gray, a soul still a virgin at the time of his first meeting with him, the power of certain tempting words; he knows the progressive falls of the young man with delight; he observes him with the vanity of an artist when he observes the success of his perverse experiments on him. “You can never pay too much, he says, for such sensations! It was only with words that he urged him to close his heart to natural good feelings, to allow himself to be overwhelmed by passions, to be implacable for a young girl whom he had first loved naively, to pursue only selfish satisfactions. He is ferociously amused by the moral decay of his pupil, having got the better of his revolts and his objections.

"The purpose of life," he told her in essence, "is the development of personality. Above all, realize one's own nature. Live the wonderful life that is within you; let none of it be lost; look for new sensations, always!. Men are afraid of themselves today. They have forgotten the highest of all duties: the duty that one owes to oneself!. Ah! If a man would live his life fully and completely, would give shape to every feeling, expression to every thought, reality to every dream, I believe the world would experience a new surge of joy! But the bravest among us is terrified of himself; the denial of our lives is tragically similar to the mutilation of fanatics. We are being punished for our refusals! »

These are the theories he develops, this Satan in a black coat, with his disdain for altruism and pity, in which we find an echo of the haughty philosophy of Nietzsche...who, moreover, has , led this rebellious German, personal enemy of Christ, to madness. But Nietzsche is serious, because the Germans are always serious, and dilettantism is obviously Oscar Wilde's attitude of mind.

His Mephistopheles, Lord Henry Wotton, has opinions on anything and everything, and he spares none of his paradoxes from weak Dorian Gray. “Every impulse that we try to annihilate germinates in us and poisons us. The only way to get rid of a temptation is to give in to it”. Thus he exposes, curiously enough, this opinion that the action of sin is a mode of parification. The novelist himself is currently experiencing that this kind of purification can cost quite a lot, all the same!

Lord Henry Wotton (let us say, to get rid of the dread of bad things, that between him and Dorian there is only an intellectual attachment) enjoys the imprint that his words leave on the soul of the young man. "You will always love me, Doriau, he said to him: I represent to you all the sins that you did not have the courage to commit."

Sin, the joy of sin is a word that comes up too often for us not to sense a kind of effort on the part of the writer in the dummy: "A civilized man never regrets a pleasure." I imagine that the really tragic side of the life of the poor is that they can offer something other than self-denial. Beautiful sins, like all beautiful things, are the privilege of the rich. »

And his general theory of life constantly returns. There is no life spoiled except that whose growth is arrested. So it is absurd to try to reform a character. Etc. On this theme, for a writer who knows his trade, the development is quite easy, sn sum. From this flow these various "axioms": Whenever a man does a stupid thing, he is certainly impelled to do it by the noblest motives. —- The reason we think well of others is that we are afraid for ourselves: the basis of optimism is terror. Pleasure is the distinctive character of Nature, its sign of approval. -- To be in harmony with oneself is to be good. —- To become the spectator of one's own life is to escape earthly suffering...

It goes without saying that Lord Mephisto Wotton throws out his aphorisms on women, on love, on art with as much prodigality. Women, he professes, are a decorative sex. They represent the triumph of matter over intelligence, just as men represent the triumph of intelligence over morals. Their memory in love only reveals their intellectual stagnation. Fidelity is to sentimental life what stability is to intellectual life: a simple admission of impotence. A great passion is the lot of those who have nothing to do. Let's not insist: there is now something cruel in speaking of Oscar Wilde's opinions on women. In art, its spokesman, Lord Henry, especially esteems poets inferior. “They live the poem they cannot write; the others, the grown-ups, write the poem they dare not perform. The only artists I've known that were personally delightful were bad artists. »

What a debauchery of artificiality! This is curious for a moment, the form of Oscar Wilde's literary talent being undeniable, it seems; but what a vain work! what depth of childishness, even, there can be in this game of "mephistophelianism", which is perhaps quite easy, after all, because it consists more or less of taking the opposite view of universally accepted truths. One quickly manages to be so cliché in this game!... A touch of emotion, simplicity and sincerity, and, compared to that, how little seem these so-called refinements of thought!. ..

PAUL GINISTY

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