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Next report La Cravache parisienne - Saturday, April 13, 1895

Les beux jours continuent!

La semaine sainte expire doucement, discrètement, sans bruit, ne laissant pour tout héritage, que la monotonie de son existence bourgeoise peu friande d'incidents et de scandales.

Les plumes fureteuses et papoteuses en ont le bec cloué. Le budget en perd au Sénat ses plus extraordinaires crédits. Jaurès, lui-même, en restemuet, si, pour un tel orateur, discourir pendant un quart d’heur, temps de l’inénarrable petite course, n’est pas parler.

C’est désespérant!

De Blowitz, qui prévoyait cette accalmie décevante pour la vie nationale penchée dangereusement sur le gouffre du calme oú gît le bon sens, e’était préparé à réagir contre cette demi-mort.

Tentative aussi intéressante que le personnage, dont on n’a apprécié les effets bienfaisants que sur les bords de la Tamise oú s’étalent les splendeurs du Times et du brouillard.

Mais en quoi consistait cette bonne action?

Dans l’expansion d’un de ces sentiments de reconnaissance dont M. de Blowitz se nourrit à Paris et qu’il nourrit envers la France, depuis que notre patrie l’adopta pour compléter l’arc-en-ciel de ses autres nationalités.

Il nous traita de pas grand'choses, dans le journal des compatriotes d'Oscar Wilde, et nous en fûmes touchés á la pensée qu'on n'aime bien que lorsqu'on châtie meiux.

Là, seulement, s’arrêta notre doux émoi, pour retomber dans la monotonie.

Quelle tristesse, si le pays n’avait pas sa Chambre ardente en imprévu, dont la moindre des surprises vaudra à la vie active de la nation de nouvelles discussions d’où jailliront, pour toute lumière, de nouveaux douzièmes provisoires, qui ne s’arrêteront vraisemblablement qu’à douze!

Mais, pour que la France ne s'ennuie pas trop, il faut que le suffrage universel veille sur l’existence de son Parlement actuel.

Son esprit tant éveillé y veillera, ne serait-ce que pour affirmer que les beaux jours continuent, malgré le train-train monotone de la semaine sainte.

RENÉ SALLES.

Les beux jours continuent!

La semaine sainte expire doucement, discrètement, sans bruit, ne laissant pour tout héritage, que la monotonie de son existence bourgeoise peu friande d'incidents et de scandales.

Les plumes fureteuses et papoteuses en ont le bec cloué. Le budget en perd au Sénat ses plus extraordinaires crédits. Jaurès, lui-même, en restemuet, si, pour un tel orateur, discourir pendant un quart d’heur, temps de l’inénarrable petite course, n’est pas parler.

C’est désespérant!

De Blowitz, qui prévoyait cette accalmie décevante pour la vie nationale penchée dangereusement sur le gouffre du calme oú gît le bon sens, e’était préparé à réagir contre cette demi-mort.

Tentative aussi intéressante que le personnage, dont on n’a apprécié les effets bienfaisants que sur les bords de la Tamise oú s’étalent les splendeurs du Times et du brouillard.

Mais en quoi consistait cette bonne action?

Dans l’expansion d’un de ces sentiments de reconnaissance dont M. de Blowitz se nourrit à Paris et qu’il nourrit envers la France, depuis que notre patrie l’adopta pour compléter l’arc-en-ciel de ses autres nationalités.

Il nous traita de pas grand'choses, dans le journal des compatriotes d'Oscar Wilde, et nous en fûmes touchés á la pensée qu'on n'aime bien que lorsqu'on châtie meiux.

Là, seulement, s’arrêta notre doux émoi, pour retomber dans la monotonie.

Quelle tristesse, si le pays n’avait pas sa Chambre ardente en imprévu, dont la moindre des surprises vaudra à la vie active de la nation de nouvelles discussions d’où jailliront, pour toute lumière, de nouveaux douzièmes provisoires, qui ne s’arrêteront vraisemblablement qu’à douze!

Mais, pour que la France ne s'ennuie pas trop, il faut que le suffrage universel veille sur l’existence de son Parlement actuel.

Son esprit tant éveillé y veillera, ne serait-ce que pour affirmer que les beaux jours continuent, malgré le train-train monotone de la semaine sainte.

RENÉ SALLES.

The beautiful days continue!

Holy Week expires slowly, discreetly, noiselessly, leaving as its only legacy the monotony of its bourgeois existence, not very fond of incidents and scandals.

Ferretful and chattering feathers have their beaks nailed. The budget loses its most extraordinary credits to the Senate. Jaurès himself remains mute, if, for such an orator, discoursing for a quarter of an hour, time for the indescribable little race, is not speaking.

It is hopeless!

De Blowitz, who foresaw this disappointing lull for national life bent dangerously over the abyss of calm where common sense lies, was prepared to react against this half-death.

An attempt as interesting as the character, whose beneficial effects have only been appreciated on the banks of the Thames where the splendours of the Times and the fog are spread out.

But what did this good deed consist of?

In the expansion of one of those feelings of gratitude which M. de Blowitz nourishes in Paris and which he nourishes towards France, since our country adopted him to complete the rainbow of its other nationalities .

He called us very little, in Oscar Wilde's journal des compatriotes, and we were touched by the thought that one loves only when one punishes better.

There, only, our sweet excitement stopped, to fall back into monotony.

What sadness, if the country did not have its Ardent Chamber in unforeseen circumstances, the least of whose surprises will be worth to the active life of the nation new discussions from which will spring, for all light, new provisional twelfths, which will not will probably stop at twelve!

But, so that France does not get too bored, it is necessary that universal suffrage watches over the existence of its current Parliament.

His mind, so alert, will take care of it, if only to affirm that the beautiful days continue, despite the monotonous routine of Holy Week.

RENÉ SALLES.

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