VARIETES

Les deux ans de travaux forcés infligés à ce pauvre Oscar Wilde par la justice anglaise clôturent d’une façon banale et, si je l’ose dire, quelque peu attristante la carrière d’un des plus magnifiques snobs qui aient épanoui leur néant sous le soleil enchifrené du Royaume-Uni. L’inexorable humeur des juges britanniques, tout emperruqués d’hypocrisie, arrête en plein épanouissement le drolatique porte-fanion des esthètes, retranche de nos plaisirs un ridicule assez neuf encore et qui aurait pu servir à nous égayer longtemps. En effet, avant de s’afficher comme protecteur des éphèbes à sexualité mal définie et d’initier aux petits jeux socratiques le suave lord Alfred, Oscar Wilde fut une manière de dandy sur les gestes duquel se modelèrent la plupart de ses jeunes compatriotes.

Les deux ans de travaux forcés infligés à ce pauvre Oscar Wilde par la justice anglaise clôturent d’une façon banale et, si je l’ose dire, quelque peu attristante la carrière d’un des plus magnifiques snobs qui aient épanoui leur néant sous le soleil enchifrené du Royaume-Uni. L’inexorable humeur des juges britanniques, tout emperruqués d’hypocrisie, arrête en plein épanouissement le drolatique porte-fanion des esthètes, retranche de nos plaisirs un ridicule assez neuf encore et qui aurait pu servir à nous égayer longtemps. En effet, avant de s’afficher comme protecteur des éphèbes à sexualité mal définie et d’initier aux petits jeux socratiques le suave lord Alfred, Oscar Wilde fut une manière de dandy sur les gestes duquel se modelèrent la plupart de ses jeunes compatriotes.

Les deux ans de travaux forcés infligés à ce pauvre Oscar Wilde par la justice anglaise clôturent d'une façon banale et, si je l'ose dire, quelque peu attristante la carrière d'un des plus magnifiques snobs qui aient épanoui leur néant sous le soleil enchiffrené du Royaume-Uni. L'inexorable humeur des jugés britanniques, tout emperruqués d'hypocrisie, arrête en plein épanouissement le drolatique porte-fanion des esthètes, retranche de nos plaisirs un ridicule assez neuf encore et qui aurait pu servir à nous égayer longtemps. En effet, avant de s'afficher comme protecteur des éphèbes à sexualité mal définie et d'initier aux petits jeux socratiques le suave lord Alfred, Oscar Wilde fut une manière de dandy sur les gestes duquel se modelèrent la plupart de ses jeunes compatriotes.

L'Angleterre eut de tout temps le privilège de fabriquer ainsi des grotesques emphatiques dont la mode impose les comportements à la cohue des badauds. Swift les rencontrait à Lilliput, et Thackeray fixa pour jamais leur histoire naturelle. Le favori de George III, Brummel,— dont Barbey d’Aurevilly, gobe-mouche-né de toute pasquinade aristocratique, s’évertua à imiter les élégances, — Brummel fut certainement le parangon de ces muguets professionnels. Outre l’invention du frac noir en queue de pie et Part exquis dont il nouait son ample cravate de batiste, I’amitié du souverain lui conféra toute maîtrise sur les choses de la fashion. Mais un jour la disgrâce royale s’appesantit sur sa tête et Brummel, délaissé, fut réduit à traîner sa vieillesse nécessiteuse dans une petite ville normande, exilé du Chanaan de ses triomphes, moins encore par l’espace que par l’oubli.

L'Angleterre eut de tout temps le privilège de fabriquer ainsi des grotesques emphatiques dont la mode impose les comportements à la cohue des badauds. Swift les rencontrait à Lilliput, et Thackeray fixa pour jamais leur histoire naturelle. Le favori de George III, Brummel,— dont Barbey d’Aurevilly, gobe-mouche-né de toute pasquinade aristocratique, s’évertua à imiter les élégances, — Brummel fut certainement le parangon de ces muguets professionnels. Outre l’invention du frac noir en queue de pie et Part exquis dont il nouait son ample cravate de batiste, I’amitié du souverain lui conféra toute maîtrise sur les choses de la fashion. Mais un jour la disgrâce royale s’appesantit sur sa tête et Brummel, délaissé, fut réduit à traîner sa vieillesse nécessiteuse dans une petite ville normande, exilé du Chanaan de ses triomphes, moins encore par l’espace que par l’oubli.

L'Angleterre eut de tout temps le privilège de fabriquer ainsi des grotesques emphatiques dont la mode impose les comportements à la cohue des badauds. Swift les rencontrait à Lilliput, et Thackeray fixa pour jamais leur histoire naturelle. Le favori de George III, Brummel, — dont Barbey d'Aurevilly, gobe-mouche-né de toute pasquinade aristocratique, s'évertua à imiter les élégances, — Brummel fut certainement le parangon de ces muguets professionnels. Outre l'invention du frac noir en queue de pie et l'art exquis dont il nouait son ample cravate de batiste, l'amitié du souverain lui conféra toute maîtrise sur les choses de la fashion. Mais un jour la disgrâce royale s'appesantit sur sa tête et Brummel, délaissé, fut réduit à traîner sa vieillesse nécessiteuse dans une petite ville normande, exilé du Chanaan de ses triomphes, moins encore par l'espace que par l'oubli.

Le destin d’Oscar Wilde, pour n’être pas aussi tragique, manque pourtant de confortable et d’aménité. Non seulement la honte bue et ces mortelles audiences où la pharisaïque méchanceté du tribunal aggravait de détails sans fin « la question » du misérable esthète ont fait expier à Wilde la spécialité fâcheuse de ses goûts, mais voici qu’il lui faut renoncer aux pompes de jadis, remiser — tel un vieil accessoire de cotillon — le tournesol préraphaélite et symbolique dont il éberlua si longtemps l’oisiveté de la gentry. Ce tournesol, complaisamment brodé sûr les robes à taille plate, il flamboyait parmi le désert séraphique des corsages à la Boticelli ! Les apprentis poètes le suspendaient aux interminables redingotes où s’épieraient leurs cheveux plats, et les vieilles dames tressaient avec d’effroyables diadèmes.

Le destin d’Oscar Wilde, pour n’être pas aussi tragique, manque pourtant de confortable et d’aménité. Non seulement la honte bue et ces mortelles audiences où la pharisaïque méchanceté du tribunal aggravait de détails sans fin « la question » du misérable esthète ont fait expier à Wilde la spécialité fâcheuse de ses goûts, mais voici qu’il lui faut renoncer aux pompes de jadis, remiser — tel un vieil accessoire de cotillon — le tournesol préraphaélite et symbolique dont il éberlua si longtemps l’oisiveté de la gentry. Ce tournesol, complaisamment brodé sûr les robes à taille plate, il flamboyait parmi le désert séraphique des corsages à la Boticelli ! Les apprentis poètes le suspendaient aux interminables redingotes où s’épieraient leurs cheveux plats, et les vieilles dames tressaient avec d’effroyables diadèmes.

Le destin d'Oscar Wilde, pour n'être pas aussi tragique, manque pourtant de confortable et d'aménité. Non seulement la honte bue et ces mortelles audiences où la pharisaïque méchanceté du tribunal aggravait de détails sans fin « la question » du misérable esthète ont fait expier à Wilde la spécialité fàcheuse de ses goûts, mais voici qu'il lui faut renoncer aux pompes de jadis, remiser — tel un vieil accessoire de cotillon — le tournesol préraphaélite et symbolique dont il éberlua si longtemps l'oisiveté de la gentry. Ce tournesol, complaisamment brodé sur les robes à taille plate, il flamboyait parmi le désert séraphique des corsages à la Boticelli ! Les apprentis poètes le suspendaient aux interminables redingotes où s'éploraient leurs cheveux plats, et les vieilles dames tressaient avec d'effroyables diadèmes.

Il semble que la profonde cocasserie de ses manières eût dû sauver Oscar Wilde, tourner en sa faveur l’esprit de Messieurs les jurés. Ce traducteur infatigable dont tout l’art était fait de plagiat, ce mauvais poète qui n’avait guère autre chose à son actif que le démarchage d'auteurs connus et qui amalgamait, pour ses lecteurs, Verlaine, Mallarmé, Villiers, tous ceux que Bernard Lazare appelle ceux de demain, n’a pas laissé une page, un mot vraiment à lui. Pourquoi faut-il qu’il se soit trop fidèlement rappelé non ceux d’hier, non ceux d’avant-hier, mais les morts d’il y a vingt siècles, les Grecs lyriques et les conteurs romains? Si au lieu de commenter pour Wood et Taylor

Il semble que la profonde cocasserie de ses manières eût dû sauver Oscar Wilde, tourner en sa faveur l’esprit de Messieurs les jurés. Ce traducteur infatigable dont tout l’art était fait de plagiat, ce mauvais poète qui n’avait guère autre chose à son actif que le démarchage d'auteurs connus et qui amalgamait, pour ses lecteurs, Verlaine, Mallarmé, Villiers, tous ceux que Bernard Lazare appelle ceux de demain, n’a pas laissé une page, un mot vraiment à lui. Pourquoi faut-il qu’il se soit trop fidèlement rappelé non ceux d’hier, non ceux d’avant-hier, mais les morts d’il y a vingt siècles, les Grecs lyriques et les conteurs romains? Si au lieu de commenter pour Wood et Taylor

Il semble que la profonde cocasserie de ses manières eût dû sauver Oscar Wilde, tourner en sa faveur l'esprit de Messieurs les jurés. Ce traducteur infatigable dont tout l'art était fait de plagiat, ce mauvais poète qui n'avait guère autre chose à son actif que le démarquage d'auteurs connus et qui amalgamait, pour ses lecteurs, Verlaine, Mallarmé, Villiers, tous ceux que Bernard Lazare appelle ceux de demain, n'a pas laissé une page, un mot vraiment à lui. Pourquoi faut-il qu'il se soit trop fidèlement rappelé non ceux d'hier, non ceux d'avant-hier, mais les morts d'il y a vingt siècles, les Grecs lyriques et les conteurs romains ? Si au lieu de commenter pour Wood et Taylor

Des vers d’Anacréon, d’Orphée ou de Sapho ;

si, au lieu de mettre en prose les sonnets de Shakespeare qui s’en serait bien passé, il eût borné ses ambitions à la royauté mondaine, nul n’aurait pu lui reprocher d’enseigner à ses élèves un grec qui ne figure pas dans les programmes d’Oxford ou de Cambridge. Mais, arbitre des élégances comme le divin Pétrone, il n’a pas su résister à la tentation d’ajouter quelques chapitres aux amours d’Encolpe. Il a voulu revivre les gaietés de Trimalcion et s’est lui-même englué dans le mirage. (En France, il eût remplacé Douglas par le premier frère Yves venu et l’Académie n’aurait pas tardé à lui ouvrir toutes grandes ses portes.) Et, de fait, puisque j’ai nommé Pétrone, c’est un imbroglio digne du Satyricon que cette aventure sans nom.

si, au lieu de mettre en prose les sonnets de Shakespeare qui s'en serait bien passé, il eût borné ses ambitions à la royauté mondaine, nul n'aurait pu lui reprocher d'enseigner à ses élèves un grec qui ne figure pas dans les programmes d'Oxford ou de Cambridge. Mais, arbitre des élégances comme le divin Pétrone, il n'a pas su résister à la tentation d'ajouter quelques chapitres aux amours d'Encolpe. Il a voulu revivre les gaietés de Trimalcion et s'est lui-même englué dans le mirage. (En France, il eût remplacé Douglas par le premier frère Yves venu et l'Académie n'aurait pas tardé à lui ouvrir toutes grandes ses portes.) Et, de fait, puisque j'ai nommé Pétrone, c'est un imbroglio digne du Satyricon que cette aventure sans nom.

si, au lieu de mettre en prose les sonnets de Shakespeare qui s’en serait bien passé, il eût borné ses ambitions à la royauté mondaine, nul n’aurait pu lui reprocher d’enseigner à ses élèves un grec qui ne figure pas dans les programmes d’Oxford ou de Cambridge. Mais, arbitre des élégances comme le divin Pétrone, il n’a pas su résister à la tentation d’ajouter quelques chapitres aux amours d’Encolpe. Il a voulu revivre les gaietés de Trimalcion et s’est lui-même englué dans le mirage. (En France, il eût remplacé Douglas par le premier frère Yves venu et l’Académie n’aurait pas tardé à lui ouvrir toutes grandes ses portes.) Et, de fait, puisque j’ai nommé Pétrone, c’est un imbroglio digne du Satyricon que cette aventure sans nom.

Les mauvais garçons et les portefaix de Suburre eussent fait le coup de poing avec ce marquis de Queensberry qui porte une âme de boxeur, tout pêle-mêle avec un des grands noms de l’armorial d’Angleterre, tandis que son dernier-né eût soupé chez l’ennemi de Tigellin avec la fine fleur des courtisanes et le « gratin » des débauchés. Ces violences paternelles, ces pugilats sans nom, l’aisance de ces gens à se gourmet dans la crotte, tout cela passe l’imagination et ne semble point appartenir à l’âge où nous vivons. On se sent, comme dit Jules Lemaitre, de l'autre côté de la croix, pour mieux dire, en pleine folie, parmi de hideux fantoches et des maniaques sans pitié.

Les mauvais garçons et les portefaix de Suburre eussent fait le coup de poing avec ce marquis de Queensberry qui porte une âme de boxeur, tout pêle-mêle avec un des grands noms de l’armorial d’Angleterre, tandis que son dernier-né eût soupé chez l’ennemi de Tigellin avec la fine fleur des courtisanes et le « gratin » des débauchés. Ces violences paternelles, ces pugilats sans nom, l’aisance de ces gens à se gourmet dans la crotte, tout cela passe l’imagination et ne semble point appartenir à l’âge où nous vivons. On se sent, comme dit Jules Lemaitre, de l'autre côté de la croix, pour mieux dire, en pleine folie, parmi de hideux fantoches et des maniaques sans pitié.

Les mauvais garçons et les portefaix de Suburre eussent fait le coup de poing avec ce marquis de Queensberry qui porte une âme de boxeur, tout pêle-mêle avec un des grands noms de l'armorial d'Angleterre, tandis que son dernier-né eût soupé chez l'ennemi de Tigellin avec la fine fleur des courtisanes et le « gratin » des débauchés. Ces violences paternelles, ces pugilats sans nom, l'aisance de ces gens à se gourmer dans la crotte, tout cela passe l'imagination et ne semble point appartenir à l'âge où nous vivons. On se sent, comme dit Jules Lemaitre, de l'autre côté de la croix, pour mieux dire, en pleine folie, parmi de hideux fantoches et des maniaques sans pitié.

* * *

Le subtil Oscar Wilde a succombé sous leurs coups. Avec le marquis triomphent la morale traditionnelle, et la famille et la vertu. Une tache de boue placarde l’écusson des Douglas, auprès du cœur sanglant : mais le temps effacera sans doute la souillure et peut-être même le cœur.

Le subtil Oscar Wilde a succombé sous leurs coups. Avec le marquis triomphent la morale traditionnelle, et la famille et la vertu. Une tache de boue placarde l'écusson des Douglas, auprès du cœur sanglant : mais le temps effacera sans doute la souillure et peut-être même le cœur.

Le subtil Oscar Wilde a succombé sous leurs coups. Avec le marquis triomphent la morale traditionnelle, et la famille et la vertu. Une tache de boue placarde l’écusson des Douglas, auprès du cœur sanglant : mais le temps effacera sans doute la souillure et peut-être même le cœur.

En attendant, un sceptre enviable, le sceptre du «raffinement», s’offre aux bonnes volontés. Les générations nouvelles de poétereaux demandent qu’on leur enseigne les belles manières et le « to-to », et les complexions distinguées. Ne siérait-il point d’arracher à l’envieuse Albion cette suprématie? Il me parait que la France compte de nombreux enfants d’un esseintisme accompli, le Sâr Joséphin, par exemple, ou bien encore le volumineux poète des Odeurs suaves, qui, tout grand seigneur qu'il est, daigne faire des vers à l’instar de Jean Rameau ?

En attendant, un sceptre enviable, le sceptre du « raffinement », s'offre aux bonnes volontés. Les générations nouvelles de poétereaux demandent qu'on leur enseigne les belles manières et le « to-to », et les complexions distinguées. Ne siérait-il point d'arracher à l'envieuse Albion cette suprématie ? Il me parait que la France compte de nombreux enfants d'un esseintisme accompli, le Sâr Joséphin, par exemple, ou bien encore le volumineux poète des Odeurs suaves, qui, tout grand seigneur qu'il est, daigne faire des vers à l'instar de Jean Rameau ?

En attendant, un sceptre enviable, le sceptre du «raffinement», s’offre aux bonnes volontés. Les générations nouvelles de poétereaux demandent qu’on leur enseigne les belles manières et le « to-to », et les complexions distinguées. Ne siérait-il point d’arracher à l’envieuse Albion cette suprématie? Il me parait que la France compte de nombreux enfants d’un esseintisme accompli, le Sâr Joséphin, par exemple, ou bien encore le volumineux poète des Odeurs suaves, qui, tout grand seigneur qu'il est, daigne faire des vers à l’instar de Jean Rameau ?

VARIETIES

The two years of hard labor inflicted on poor Oscar Wilde by the English courts bring to a banal and, if I may say so, somewhat saddening end the career of one of the most magnificent snobs who have blossomed out of their nothingness under the raging UK sun. The inexorable humor of the British judges, all wigged with hypocrisy, stops in full bloom the droll flag-bearer of the aesthetes, cuts off from our pleasures a ridiculousness still quite new and which could have served to amuse us for a long time. Indeed, before appearing as protector of ephebes with ill-defined sexuality and introducing the suave Lord Alfred to small Socratic games, Oscar Wilde was a kind of dandy on whose gestures most of his young compatriots modeled themselves.

England has always had the privilege of making emphatic grotesques in this way, the fashion of which imposes behavior on the throng of onlookers. Swift met them at Lilliput, and Thackeray fixed their natural history forever. George III's favourite, Brummel—whose elegance Barbey d'Aurevilly, a flycatcher born of all aristocratic pasquinade, strove to imitate—Brummel was certainly the paragon of these professional thrushes. In addition to the invention of the exquisite black tail coat with which he tied his ample cambric tie, the sovereign's friendship gave him total control over matters of fashion. But one day royal disgrace weighed on his head and Brummel, neglected, was reduced to dragging his needy old age to a small Norman town, exiled from the Canaan of its triumphs, less by space than by oblivion.

The destiny of Oscar Wilde, for not being so tragic, nevertheless lacks comfort and amenity. Not only did the drunken shame and those deadly hearings where the self-righteous wickedness of the court aggravated with endless details "the question" of the miserable aesthete made Wilde expiate the annoying specialty of his tastes, but now he had to give up the pomp of in the past, putting away — like an old petticoat accessory — the symbolic pre-Raphaelite sunflower with which he so long dumbfounded the idleness of the gentry. This sunflower, complacently embroidered on flat-waisted dresses, it blazed among the seraphic desert of boticelli bodices! The apprentice poets hung it from the interminable frock coats in which their flat hair was peeped, and the old ladies braided it with frightful diadems.

It seems that the profound comicality of his manners should have saved Oscar Wilde, turned the minds of the jurors in his favor. This indefatigable translator whose whole art was made up of plagiarism, this bad poet who had little else to his credit than canvassing well-known authors and who amalgamated, for his readers, Verlaine, Mallarmé, Villiers, all those whom Bernard Lazare calls those of tomorrow, has not left a page, a word really his. Why must he have remembered too faithfully not those of yesterday, not those of the day before yesterday, but the dead of twenty centuries ago, the lyrical Greeks and the Roman storytellers? If instead of commenting for Wood and Taylor

Verses from Anacreon, Orpheus or Sappho;

if, instead of putting into prose the sonnets of Shakespeare, who would have done well without it, he had limited his ambitions to worldly royalty, no one could have reproached him for teaching his pupils a Greek which does not figure in Oxford or Cambridge programs. But, arbiter of elegance like the divine Petronius, he could not resist the temptation to add a few chapters to the loves of Encolpe. He wanted to relive the joys of Trimalcion and got himself stuck in the mirage. (In France, he would have replaced Douglas by the first brother Yves to come along and the Academy would not have been long in opening its doors wide to him.) And, in fact, since I named Pétrone, it is a worthy imbroglio. of the Satyricon than this unnamed adventure.

The bad guys and porters of Suburre would have struck a blow with this Marquis of Queensberry who bears the soul of a boxer, all pell-mell with one of the great names of the armorial of England, while his last-born would have supped with the enemy of Tigellinus with the fine flower of courtesans and the "gratin" of debauchees. This paternal violence, these nameless fistfights, the ease with which these people eat their shit, all this passes the imagination and does not seem to belong to the age in which we live. One feels, as Jules Lemaitre says, on the other side of the cross, to put it better, in full madness, among hideous puppets and pitiless maniacs.

* * *

The subtle Oscar Wilde succumbed under their blows. With the marquis traditional morality triumphs, and family and virtue. A stain of mud plasters the crest of the Douglases, next to the bleeding heart: but time will doubtless erase the stain and perhaps even the heart.

In the meantime, an enviable scepter, the scepter of "refinement", is offered to those of goodwill. The new generations of poets demand that they be taught good manners and the "to-to", and distinguished complexions. Wouldn't it be fitting to snatch this supremacy from envious Albion? It seems to me that France has many children of an accomplished Esseintism, Sâr Joséphin, for example, or even the voluminous poet of Odeurs suaves, who, great lord as he is, deigns to write verses to the like Jean Rameau?