En Famille.

Ce n’est pas à celui de ses fils qui a été mêlé à l’affaire Oscar Wilde, mais à son fils aîné, lord Douglas of Hawick, que le marquis de Queensbury a administré dans la rue une volée mémorable. Mon collaborateur Marsolleau vous en a parlé hier, d’après les premières dépêches. Mais les renseignements se complètent et se précisent. Ils sont d'une saveur réjouissante dans leur simplicité.

La cause de la querelle, d’abord. Le marquis de Queensbury écrivait à la femme de son fils aîné des lettres d’une obscénité et d’une grossièreté révoltantes. Lord Douglas rencontre son père dans Piccadilly, à l’angle de Bow-Street, lui reproche sa conduite et le menace de le châtier.

Ici la scène devient très anglaise. On voit les adversaires se camper en position de boxe. C’est ce que traduit bien une correspondance adressée de Londres aux Débats :

« Le marquis répondit qu’il était prêt à combattre son fils partout et en tout temps, mais qu’il désirait éviter une scène dans la rue.

» En même temps, le père et le fils levèrent leurs parapluies et, sans plus de paroles, le marquis porta soudain à lord Alfred un formidable coup. Une lutte s’ensuivit, et le jeune homme eut son chapeau renversé, tandis que le marquis, voulant éviter une violente attaque de son fils, allait tomber dans les bras d’un policeman.

» Comme c’est l’habitude en ces sortes d’incidents, le principal dommage a été infligé à la tierce-partie, à l’infortuné policeman, qui reçut un énorme soufflet sur la bouche et fut jeté à terre. A ce moment, cette partie de l’incident prit fin ; mais ce n’était pas tout.

» Quand le marquis traversa Bow-Street, il fut suivi par lord Douglas qui reprit les hostilités. Cette fois, l’assaut fut encore plus violent et furieux que le premier. Le marquis déploya beaucoup plus d’habileté que son fils et, en fin de compte, il s’en tira beaucoup mieux, car lord Alfred Douglas reçut une sérieuse volée et, sans parler d’autres blessures, il eut un oeil affreusement poché.

Quand le marquis traversa Bond-Street, il fut suivi par Lord Douglas qui reprit les hostilités. Cette fois, l'assaut fut encore plus furieux que le premier. Le marquis déploya beaucoup plus d'habileté que son fils et, en fin de compte, il s'en tira beaucoup mieux, car lord Alfred Douglas reçut une sérieuse volée et, sans parler d'autres blessures, il eut un oeil affreusement poché.

Quand le marquis traversa Bond-Street, il fut suivi par lord-Alfred Douglas qui reprit les hostilités. Cette fois, l'assaut fut encore plus furieux que le premier. Le marquis déploya beaucoup plus d'habileté que son fils et, en fin de compte, il s'en tira beaucoup mieux, car lord Alfred Douglas reçut une sérieuse volée et, sans parler d'autres blessures, il eut un oeil affreusement poché.

» Cependant, la police arriva en force et les combattants furent conduits au poste de police de Vine-Street, où le marquis exprima encore l’opinion que, malgré la différence d’âge, il aurait battu son fils sans difficulté. »

Cependant la police arriva en force et les combattants furent conduits au poste de police de Vine-Street, où le marquis exprima encore l'opinion que, malgré la différence d'âge, il aurait battu son fils sans difficulté.

Cependant la police arriva en force et les combattants furent conduits au poste de police de Vine-Street, où le marquis exprima encore l'opinion que, malgré la différence d'âge, il aurait battu son fils sans difficulté.

Vous voyez : le point de vue sportif, si j’ose m’exprimer ainsi, parait seul en cause ; le point de vue familial est secondaire. Qui a le mieux boxé ? That is the question. Aussi, le jeune Douglas, l’ami d’Oscar Wilde, qui est en ce moment à Rouen, en écrivant aux journaux, au Figaro et au Temps, pour rectifier la confusion faite entre son frère et lui, s’exprime ainsi :

« Ce n’est pas moi, malheureusement, qui s’est (sic) battu avec lord Queensbury... »

Et il ajoute qu’il regrette vivement de n’avoir pu « corriger » de sa main le marquis son père.

Au reste, le tribunal de police devant lequel ont comparu lord Queensbury et son fils aîné pour désordre dans la rue ne paraît pas se faire illusion sur l’esprit qui anime les membres de cette noble famille. Il a condamné les boxeurs à fournir une caution de cinq cents livres comme garantie que « pendant six mois il ne se produirait pas de querelle entre eux en public. »

Sans commentaires. Mais la famille Alphonse, du Gros-Caillou, remonte dans mon estime !

P. B.

With family.

It was not his son who was embroiled in the Oscar Wilde affair, but his eldest son, Lord Douglas of Hawick, that the Marquess of Queensbury administered a memorable street thrashing. My collaborator Marsolleau told you about it yesterday, according to the first dispatches. But the information complements and clarifies each other. They are delightful in their simplicity.

The cause of the quarrel, first. The Marquess of Queensbury wrote letters of revolting obscenity and coarseness to the wife of his eldest son. Lord Douglas meets his father in Piccadilly, at the corner of Bow Street, reproaches him for his conduct and threatens to chastise him.

Here the scene becomes very English. We see the opponents camp in a boxing position. This is well reflected in a correspondence sent from London to the Debates:

“The marquis replied that he was ready to fight his son anywhere and at any time, but that he wanted to avoid a scene in the street.

At the same time father and son raised their umbrellas, and without further ado the Marquess suddenly gave Lord Alfred a mighty blow. A struggle ensued, and the young man had his hat thrown off, while the Marquis, wishing to avoid a violent attack from his son, was about to fall into the arms of a policeman.

As is usual in these sorts of incidents, the main damage was inflicted on the third party, the hapless policeman, who received a huge slap in the mouth and was knocked to the ground. At this point, that part of the incident ended; but that was not all.

When the Marquess crossed Bow Street, he was followed by Lord Douglas, who resumed hostilities. This time the assault was even more violent and furious than the first. The Marquess displayed far more skill than his son, and in the end fared much better, as Lord Alfred Douglas took a serious beating and, not to mention other injuries, he had a horribly black eye.

However, the police arrived in force and the combatants were taken to Vine-Street police station, where the Marquess again expressed the opinion that, despite the difference in age, he would have beaten his son without difficulty. »

You see: the sporting point of view, if I dare express myself thus, seems to be the only one in question; the family point of view is secondary. Who boxed the best? That is the question. Also, the young Douglas, the friend of Oscar Wilde, who is at this moment in Rouen, writing to the newspapers, to Figaro and to Le Temps, to rectify the confusion made between his brother and him, expresses himself thus:

"It was not I, unfortunately, who fought (sic) with Lord Queensbury..."

And he adds that he deeply regrets not having been able to "correct" the Marquis, his father, with his own hand.

Moreover, the police court before which Lord Queensbury and his eldest son appeared for disorder in the street does not seem to have any illusions about the spirit which animates the members of this noble family. He ordered the boxers to post a bond of five hundred pounds as a guarantee that “for six months no quarrel would arise between them in public. »

No comments. But the Alphonse family, from Gros-Caillou, is rising in my esteem!

PB

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