TRIBUNAUX ÉTRANGERS
LE PROCÈS D'OSCAR WILDE
(De notre correspondant particulier)

Londres, 26 avril,

Une foule considérable assiégeait la rue, les portes, les couloirs autour de la cour criminelle d'Old Bailey, dès sept heures du matin, malgré la pluie qui s'est abattue en rafales sur Londres depuis trente-six heures. Les policemen de service, d'ordinaire assez accommodants devant l'offre discrète d'une demi-couronne, auront refusé, ce matin, d'assez rondes aubaines. La salle est petite et il a fallu tout le bon vouloir de l'under-sheriff pour faire droit aux réclamations des représentants de la presse et les mieux installer cette fois. Dès avant dix heures, la salle est comble, presque tous les sièges étant occupés par les membres du barreau, du jeune barreau surtout. Un peu avant dix heures et demie, les prisonniers sont introduits et placés dans le dock. Il n'y a plus à douter du mauvais état de santé d'Oscar Wilde. Toute son allure accuse une fatigue accablée, et son visage une douloureuse pâleur. La tenue est plus soignée qu'à la dernière audience de Bow street et l'attitude un rien plus crâne, plus calme. Disons cependant que les privations de la captivité sont étrangères à cet aspect souffreteux; à Newgate, où il est détenu depuis mercredi, Wilde a joui, comme à Holloway, de faveurs qui rendaient le régime presque confortable.

La mise de Taylor provoque des sourires. Le complice a cette fois calqué son costume sur celui de l'accusé principal. Il porte comme Wilde un pardessus à collet de velours, un chapeau de soie tout neuf, des gants de Suède clairs. En entrant dans le « dock » il inspecte la salle curieusement, en souriant. A dix heures et demie, le juge, M. Charles, prend possession de son siège et salue le jury. Neuf avocats sont à la barre MM. C.-F. Gill, Horace Avory et A. Gill pour soutenir les charges instruites par M. Angus Lewis au nom du ministère public: -- Wilde est défendu par sir Edward Clarke, MM. Charles Mathews et Travers Humphreys; -- MM. J.-P. Grain et Paul Taylor se présentent pour l'accusé Taylor; -- enfin M. Léonard Kershaw se réserve d'intervenir comme partie civile, s'il y a lieu, au nom d'un témoin nommé Mavor.

Les chefs d'accusation sont au nombre de vingt-cinq.

Sir Edward Clarke, au nom d'Oscar Wilde, demande que les débats soient scindés en deux parties, selon la nature des faits reprochés. D'une part, Wilde est accusé d'avoir commis des actes obscènes, d'autre part de manœuvres, de complots ayant eu pour objet et pour effet d'entraîner des mineurs à la débauche. Ces faits ne relèvent pas de la même loi et semblent, en bonne logique, devoir être jugés successivement.

Bien que M. C.-F. Gill, au nom du ministère public, déclare s'en rapporter à la justice, M. le juge Charles n'accorde point la disjonction demandée, cette disjonction, dit-il, devant ressortir des débats et se formuler sous forme de questions posées au jury.

Interrogé, Wilde déclare plaider «non coupable». Quand la même question est adressée à Taylor, l'auditoire l'attend avec curiosité. Le bruit courait depuis deux jours que le prisonnier entrerait en aveux sur l'un des points de l'accusation. Mais Taylor répond: « Non coupable » d'une voix tranquille.

M. C.-F. Gill prend la parole au nom du ministère public.

Il rappelle que Wilde a provoqué ce procès dès le 1er mars dernier, jour où il requit l'arrestation de lord Queensberry sous l'inculpation de calomnie, et il retrace rapidement les trois audiences qui se dénouèrent par l'acquittement du marquis, en conséquence d'un verdict affirmant que les accusations énoncées par lui contre Wilde étaient vraies en substance et en fait. Le contre-examen auquel procéda l'avocat Carson, les dépositions entendues, la sténographie des débats, tout commandait l'arrestation de Wilde, et la justice n'y a pas failli. Si donc Oscar Wilde est dans le « dock », il ne devra s'en prendre qu'à lui-même, car c'est de son initiative seule, de sa téméraire provocation, que découle ce procès. L'accusation nous montre d'abord Taylor, ce domestique sans place, compromis déjà dans des poursuites répugnantes, sans aucun moyen d'existence et qui occupe dans Little-College street un appartement de trois livres par semaine (300 francs par mois), qui meuble cet appartement avec luxe, y brûle des parfums, y fait provision de vins de Champagne et de whisky -- les boissons préférées de Wilde -- qui n'admet aucun domestique et qui reçoit seulement Oscar Wilde, accompagné de jeunes gens sans moralité. Taylor ne possède pas un centime, ne gagne pas un centime, et vit comme un gentleman pourvu d'environ 12,000 francs de rente. Et cela depuis deux ans au moins, sans travail ni revenu. L'accusateur s'est ensuite occupé d'Oscar Wilde en précisant les faits lamentables déjà connus. On remarque l'extrême modération de langage de M. C.-F. Gill, et qui contraste avec le véhément plaidoyer prononcé par M. Carson dans les audiences des 3, 4 et 5 avril. C'est en termes d'une modération parfaite et souvent d'une élévation attachante qu'il a résumé la triste histoire de ces deux derniers mois, en montrant l'abaissement où quelques brèves semaines avaient précipité un homme jusqu'alors comblé de toutes les faveurs de la fortune.

En terminant, il se fait fort de démontrer la culpabilité du prisonnier sur tous les points de l'accusation.

Cette exposition répond d'ailleurs à une simple formalité. Selon la loi anglaise les débats ne s'ouvrent véritablement que par l'interrogatoire et le contre-examen des témoins par les avocats, le juge intervenant le moins possible.

Le premier témoin entendu est Charles Parker. Il raconte comment se trouvant sans place avec son frère William, tous deux furent racolés par Taylor dans un restaurant de Saint-James street. On sait ce qui s'en suivit, mais le juge Charles exige que cela soit conté de nouveau en détail:
-- Les jurés doivent tout savoir. A mon grand regret, j'exige que l'interrogatoire soit minutieusement suivi.

On n'attend pas que nous reproduisions cette confession révoltante qui a consterné l'auditoire. Wilde l'a écoutée jusqu'au bout, sans un frémissement, adossé au «dock», les bras croisés, les yeux fixés sur Parker. Taylor, pendant cependant, s'efforçait de trouver une contenance, levait ses yeux vers le plafond, regardait dans la salle, avec des sourires, des mouvements d'épaules...
Sir Edward Clarke. -- Et qu'est-ce que vous faites maintenant? Travaillez-vous?
M. C.-F. Gill. -- Peu importe.
Sir Edward Clarke. -- Il m'importe à moi.
Parker. --J'appartiens maintenant à l'armée. Je me suis engagé après avoir été arrêté et compromis pour l'affaire de moeurs de Fitzroy square.

Le juge s'oppose à ce que le témoin désigne l'armée dans laquelle il sert, ni donne le numéro de son régiment.

Après la suspension d'audience, sir Edward Clarke entame le contre-examen du témoin Charles Parker. Il rappelle d'abord que, devant le juge de Bow street, cet homme a avoué avoir fait chanter un personnage compromis dans l'affaire de Fitzroy square et avoir reçu des complices intéressés à ce chantage une somme de 30 livres (750 fr.) pour sa part.

Sir Edward Clarke. --Je n'ai pas à savoir le nom du gentleman (Rires) auquel vous avez arraché cet argent, mais je veux connaître les noms de vos complices. --R. C'étaient Wood et Allen.
D. Le Wood dont il est question dans cette affaire-ci?
--R. Le même Wood.
D. Le gentleman menacé est venu chez vous, dans Camera square, où vous l'attendiez avec vos deux amis. Combien a-t-il donné? --R. Je ne me rappelle plus bien, 300 ou 400 livres (7,500 ou 10,000 francs).
D. Et c'est après avoir reçu votre part que vous êtes allé vous engager dans l'armée? --R. Oui, j'avais tout dépensé en deux jours.

Sur interrogations suivantes, le témoin expose que Taylor n'a rien négligé pour le décider à entrer en relations avec Wilde qui, disait-il, était très riche, gagnait beaucoup d'argent et donnerait satisfaction à tous ses caprices. Il ajoute que, n'allant pas au théâtre, ne lisant jamais ni livres ni journaux, il ignorait le nom de Wilde, au moment où il a rencontré Taylor.
D. Avez-vous dit à Taylor que vous aimiez l'argent, le luxe, les bonnes choses, la paresse ?
R. Oui, certainement, mais parce qu'il me le demandait. Si on vous demandait cela, à vous, vous répondriez de même.

Parker est alors invité à donner par écrit le nom et l'adresse du maître qui venait de le congédier quand il rencontra Taylor et fut présenté à Wilde. Il donne le renseignement par écrit en ajoutant qu'il était resté neuf mois chez ce gentleman et avoue avoir été congédié après un vol d'effets.
D. Quand Taylor vous a proposé de vous mettre en rapport avec Wilde, vous saviez à quelles fins et vous consentiez pour de l'argent?
--R. Oui.

Le deuxième témoin est William Parker, l'aîné. Il confirme la déposition de son frère et les propositions faites au nom de Wilde. Charles écrivit son nom et son adresse sur un chiffon de papier afin que Taylor put lui fixer un rendez-vous par lettre pour le dîner du lendemain. Ce papier a été retrouvé chez Taylor, dans un carton à chapeaux. On le présente au témoin qui le reconnaît.

Le troisième témoin est Mme Ellen Grant, propriétaire de la maison habitée par Taylor dans Little-College street. L'appartement était luxueusement meublé et toujours clos. Jamais de lumière naturelle, toujours des lampes ou des bougies dont la flamme était entourée de gazes roses. Taylor possédait une garde-robe de femme, des perruques blondes et rousses, une entre autres dont les deux tresses avaient au moins un mètre cinquante de long. Le témoin a vu aussi chez lui des bijoux de femme; et un matin qu'elle frappait à sa porte, il est venu lui ouvrir portant sous son veston une chemise décolletée attachée avec une broche en or ornée de perles. Le témoin reconnaît Wilde pour l'avoir vu se rendre chez Taylor, soit seul, soit quand déjà des jeunes gens s'y trouvaient.

Mais il est cinq heures. Et M. le juge Charles, présumant que l'interrogatoire et le contre-examen du témoin Wood prendront du temps, déclare l'audience levée.

Lord Alfred Douglas a dû quitter Londres ce matin. Pour éviter que ce départ soit interprété comme un abandon de son ami Oscar Wilde, il écrit aux journaux qu'il est appelé par télégramme en Italie, auprès de sa mère malade.

L'autre fils du marquis de Queensberry, lord Sholto Douglas, qui avait été arrêté à Bakersfield (Californie) sur la demande de ses amis désirant l'empêcher d'épouser une servante, a été remis en liberté, sur l'assurance donnée par les médecins, que son état mental ne justifiait nullement une détention. Il va probablement intenter des poursuites aux personnes dont l'amitié trop empressée l'avait fait arrêter.

FOREIGN COURTS
THE TRIAL OF OSCAR WILDE
(From our private correspondent)

London, April 26,

A considerable crowd besieged the street, the doors, the corridors around the criminal court of Old Bailey, from seven o'clock in the morning, in spite of the rain which fell in gusts on London for thirty-six hours. The policemen on duty, usually fairly accommodating to the discreet offer of a half-crown, will have refused, this morning, fairly round bargains. The room is small and it took all the goodwill of the under-sheriff to grant the complaints of the representatives of the press and install them better this time. From before ten o'clock, the room is full, almost all the seats being occupied by members of the bar, especially the young bar. A little before ten-thirty, the prisoners are introduced and placed in the dock. There is no longer any doubt about the poor state of health of Oscar Wilde. His whole demeanor shows an overwhelmed fatigue, and his face a painful pallor. The outfit is more polished than at the last Bow Street audience and the attitude is a bit more spunky, calmer. Let us say, however, that the privations of captivity have nothing to do with this sickly aspect; at Newgate, where he has been detained since Wednesday, Wilde enjoyed, as at Holloway, favors that made the regime almost comfortable.

Taylor's putting brings smiles. The accomplice this time modeled his costume on that of the main accused. Like Wilde, he wears an overcoat with a velvet collar, a brand new silk hat, light suede gloves. Upon entering the "dock" he inspects the room curiously, smiling. At ten-thirty, the judge, Mr. Charles, took his seat and saluted the jury. Nine lawyers are at the bar MM. C.-F. Gill, Horace Avory and A. Gill in support of the charges brought by Mr. Angus Lewis on behalf of the Crown: -- Wilde is defended by Sir Edward Clarke, MM. Charles Mathews and Travers Humphreys; -- Messrs. J.-P. Grain and Paul Taylor present themselves for the accused Taylor; -- finally, Mr. Léonard Kershaw reserves the right to intervene as a civil party, if necessary, on behalf of a witness named Mavor.

The charges are twenty-five in number.

Sir Edward Clarke, on behalf of Oscar Wilde, requests that the proceedings be split into two parts, depending on the nature of the charges. On the one hand, Wilde is accused of having committed obscene acts, on the other hand of maneuvers and conspiracies having as their object and effect the involvement of minors in debauchery. These facts do not fall under the same law and seem, logically, to have to be judged successively.

Although MC-F. Gill, on behalf of the public prosecutor, declares to refer to justice, Mr. Justice Charles does not grant the disjunction requested, this disjunction, he says, must emerge from the debates and be formulated in the form of questions put to the jury.

When questioned, Wilde declares to plead “not guilty”. When the same question is addressed to Taylor, the audience waits with curiosity. A rumor had been circulating for two days that the prisoner would confess on one of the points of the accusation. But Taylor replies, "Not guilty" in a quiet voice.

MC-F. Gill speaks on behalf of the Crown.

He recalls that Wilde provoked this trial as early as March 1 last, the day on which he demanded the arrest of Lord Queensberry on the charge of slander, and he quickly retraces the three hearings which ended in the acquittal of the Marquess, consequently of a verdict affirming that the charges set forth by him against Wilde were true in substance and in fact. The cross-examination carried out by the lawyer Carson, the depositions heard, the stenography of the proceedings, all called for the arrest of Wilde, and justice did not fail there. If therefore Oscar Wilde is in the “dock”, he will only have to blame himself, because it is from his initiative alone, from his reckless provocation, that this trial ensues. The prosecution first shows us Taylor, this houseless servant, already compromised in repugnant pursuits, without any means of existence and who occupies an apartment in Little College Street at three pounds a week (300 francs a month), who furnishes this apartment with luxury, burns perfumes there, stocks up wines of Champagne and whiskey -- Wilde's favorite drinks -- who admits no servants and who receives only Oscar Wilde, accompanied by young people without morals . Taylor does not own a penny, does not earn a penny, and lives like a gentleman with an income of about 12,000 francs. And this for at least two years, without work or income. The accuser then dealt with Oscar Wilde by specifying the lamentable facts already known. We notice the extreme moderation of language of MC-F. Gill, and which contrasts with the vehement plea given by Mr. Carson in the hearings of April 3, 4 and 5. It was in terms of perfect moderation and often endearing elevation that he summed up the sad story of the last two months, showing the depression into which a few brief weeks had precipitated a man hitherto filled with all the favors of fortune.

In closing, he makes a point of demonstrating the prisoner's guilt on all the points of the accusation.

This exhibition responds to a simple formality. According to English law, the proceedings only truly open through the examination and cross-examination of witnesses by the lawyers, with the judge intervening as little as possible.

The first witness heard is Charles Parker. He tells how finding himself without a place with his brother William, both were solicited by Taylor in a restaurant in Saint-James street. We know what followed, but Judge Charles demands that it be recounted in detail:
-- The jurors must know everything. To my great regret, I demand that the interrogation be carefully followed.

We are not expected to reproduce this revolting confession which appalled the audience. Wilde listened to it to the end, without a shudder, leaning against the "dock", arms folded, eyes fixed on Parker. Taylor, meanwhile, forced himself to compose himself, raised his eyes to the ceiling, looked around the room, with smiles, shrugging...
Sir Edward Clarke. -- And what are you doing now? Do you work?
MC-F. Gil. -- Never mind.
Sir Edward Clarke. -- He matters to me.
Parker. --I now belong to the army. I enlisted after being arrested and compromised for the Fitzroy Square vice case.

The judge objected to the witness designating the army in which he served, nor giving the number of his regiment.

After the adjournment, Sir Edward Clarke begins the cross-examination of witness Charles Parker. He first recalls that, before the Bow Street judge, this man confessed to having blackmailed a compromised figure in the Fitzroy Square affair and to having received from the accomplices interested in this blackmail the sum of 30 pounds (750 fr.) For its part.

Sir Edward Clarke. --I don't need to know the name of the gentleman (Laughter) from whom you extracted this money, but I want to know the names of your accomplices. --R. They were Wood and Allen.
D. Le Wood involved in this case?
--R. The same Wood.
D. The threatened gentleman came to your house, in Camera square, where you were waiting for him with your two friends. How much did he give? --R. I no longer remember well, 300 or 400 pounds (7,500 or 10,000 francs).
Q. And it was after receiving your share that you joined the army? --R. Yes, I had spent it all in two days.

On further questioning, the witness explains that Taylor neglected nothing to persuade him to enter into relations with Wilde who, he said, was very rich, earned a lot of money and would satisfy all his whims. He adds that, not going to the theater, never reading books or newspapers, he did not know Wilde's name when he met Taylor.
D. Did you tell Taylor that you liked money, luxury, good things, laziness?
A. Yes, certainly, but because he asked me to. If you were asked that, you would answer the same.

Parker is then asked to write down the name and address of the master who had just fired him when he met Taylor and was introduced to Wilde. He gives the information in writing, adding that he had stayed nine months with this gentleman and admits having been fired after a theft of belongings.
D. When Taylor offered to put you in touch with Wilde, you knew for what purpose and you consented for money?
--R. Yes.

The second witness is William Parker, the eldest. He confirms his brother's testimony and the proposals made on Wilde's behalf. Charles wrote his name and address on a scrap of paper so that Taylor could arrange to meet him by letter for dinner the next day. This paper was found at Taylor's, in a hat box. It is presented to the witness who recognizes it.

The third witness is Mrs. Ellen Grant, owner of the house inhabited by Taylor in Little-College street. The apartment was luxuriously furnished and always closed. Never any natural light, always lamps or candles whose flame was surrounded by pink gauze. Taylor had a woman's wardrobe, blond and red wigs, including one whose two braids were at least five feet long. The witness also saw women's jewelry in his home; and one morning when she was knocking at his door, he came to open the door for her, wearing under his jacket a low-cut shirt fastened with a gold brooch adorned with pearls. The witness recognizes Wilde for having seen him go to Taylor's, either alone or when young people were already there.

But it's five o'clock. And Mr. Justice Charles, assuming that the examination and cross-examination of the witness Wood will take time, declares the session adjourned.

Lord Alfred Douglas had to leave London this morning. To prevent this departure from being interpreted as an abandonment by his friend Oscar Wilde, he wrote to the newspapers that he had been called by telegram to Italy, to his sick mother.

The other son of the Marquess of Queensberry, Lord Sholto Douglas, who had been arrested at Bakersfield (California) at the request of his friends wishing to prevent him from marrying a servant, has been set free, on the assurance given by the doctors, that his mental state did not in any way justify detention. He will probably sue the people whose over-eager friendship got him arrested.

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