REPORTAGE ANGLAIS

Londres, 30 mai.

Le bruit courait ce matin qu'Oscar Wilde était tombé gravement malade depuis son arrivée à la maison de force de Pantonville et que son état devait faire entrevoir l'imminence d'un dénouement fatal. Ni les amis qui restent au prisonnier ni les hommes de loi qui l'ont défendu devant le jury criminel ne sont renseignés à cet égard. Ils ne peuvent l'être, aucun rapport ne devant exister entre le condamné et qui que ce soit pendant les premiers mois de la peine. La famille ne serait même pas avisée en cas de danger.

« Le bruit courait ce matin qu’Oscar Wilde était tombé gravement malade de puis son arrivée à la maison de force de Pantonville et que son état devait faire entrevoir l’imminence d’un dénouement fatal. Ni les amis qui restent au prisonnier, ni les hommes de loi qui l’ont défendu devant le jury criminel, ne sont renseignés à cet égard. Ils ne peuvent l’être, aucun rapport ne devant exister entre le condamné et qui que ce soit pendant les premiers mois de la peine. La famille ne serait même pas avisée en cas de danger.

Au greffe de Pantonville on rapporte que Wilde a assisté dimanche aux offices et qu'il a travaillé lundi selon les rigoureuses conditions légales. Mardi matin seulement, il a déclaré n'avoir plus dormi depuis trois jours et trois nuits et ne pouvoir se lever. Il a cependant travaillé jusqu'à onze heures du matin ; à ce moment il a été pris d'un étourdissement, et reconduit aussitôt dans sa cellule et dispensé de travail jusqu'au lendemain. Mercredi il n'a pu supporter le « hard labour » que pendant quelques heures. Il est probable qu'il sera demain transféré à l'infirmerie de la prison pour y recevoir les soins qu'exige son état.

» Au greffe de Pantonville, on rapporte que Wilde a assisté dimanche aux offices et qu’il a travaillé lundi selon les rigoureuses conditions légales. Mardi matin seulement, il a déclaré n’avoir plus dormi depuis trois jours et trois nuits et ne pouvoir se lever. Il a cependant travaillé jusqu’à onze heures du matin ; à ce moment il a été pris d’un étourdissement et reconduit aussitôt dans sa cellule et dispensé de travail jusqu’au lendemain. Mercredi il n’a pu supporter le « hard labour » que pendant quelques heures. Il est probable qu’il sera transféré demain à l’infirmerie de la prison pour y recevoir les soins qu’exige son état.

Taylor est également malade, mais n'a pas encore cessé son travail.

» Taylor est également malade, mais n’a pas encore cessé son travail. »

Taylor est également malade, mais n'a pas encore cessé son travail.

On a des nouvelles d'un autre prisonnier, celui-ci détenu préventivement à la prison d'Holloway : Jabez Spencer Balfour, qui comparaîtra devant le jury criminel pendant la session de juin. L'ancien député mange bien, boit tant que le règlement le lui permet et dort du sommeil de l'innocence. Il est autorisé à recevoir des journaux, à conférer avec ses avocats et à recevoir trois fois par semaine les demoiselles Freeman, qui l'ont accompagné depuis sa fuite de Londres jusqu'au moment où il a été embarqué à Buenos-Ayres pour être ramené en Angleterre.

L'affaire Jabez Balfour sera jugée en juin, mais n'a pas encore pris rang au rôle de la session.

ENGLISH REPORT

London, May 30.

It was rumored this morning that Oscar Wilde had fallen seriously ill since his arrival at the prison in Pantonville and that his condition was to indicate the imminence of a fatal outcome. Neither the friends who remain with the prisoner nor the lawyers who defended him before the criminal jury are informed in this regard. They cannot be, no relationship must exist between the condemned person and anyone during the first months of the sentence. The family would not even be notified in case of danger.

At the Pantonville registry, it is reported that Wilde attended services on Sunday and that he worked on Monday according to the rigorous legal conditions. Tuesday morning only, he said he had not slept for three days and three nights and could not get up. However, he worked until eleven o'clock in the morning; at this moment he was seized with dizziness, and immediately taken back to his cell and exempted from work until the following day. On Wednesday he was only able to endure the "hard ploughing" for a few hours. It is probable that tomorrow he will be transferred to the prison infirmary to receive the care required by his condition.

Taylor is also ill, but has not yet stopped working.

We have news of another prisoner, this one held on remand at Holloway prison: Jabez Spencer Balfour, who will appear before the criminal jury during the June session. The former deputy eats well, drinks as much as the regulations allow him and sleeps the sleep of innocence. He is authorized to receive newspapers, to confer with his lawyers, and to receive three times a week the Misses Freeman, who accompanied him from his flight from London until he was embarked at Buenos Ayres to be brought back. in England.

The Jabez Balfour case will go to trial in June, but has not yet entered the docket for the session.