La Libre parole - Friday, April 5, 1895

Hier, ont continué, à Londres, les débats de l’affaire Oscar Wilde contre le marquis de Queensbury.

Si dépravés que soient les Français aux yeux des gens d’Outre-Manche, il nous est impossible d’entrer dans le détail de cette affaire et de raconter les aventures aux quelles M. Oscar Wide se plaint de voir son nom mêlé.

Les Français perdraient toutes leurs illusions sur la vertu austère dont se vante le protestantisme anglais. Comme il est généralement, mauvais d’enlever aux gens leurs illusions, nous n’insistons pas, afin que nos compatriotes gardent celles-là... s’il y a moyen.

L'Intransigeant - Saturday, April 6, 1895

Londres, 4 avril.

Les assises ont continué aujourd'hui les débats de l'affaire Oscar Wilde contre le marquis de Queensbury.

L'interrogatoire s'est poursuivi encore pendant cette audience, roulant toujours sur des sujets extrêmement scabreux.

M. O. Wilde, questionné sur ses relations avec un certain nombre de jeunes gens de vingt ans environ, jeunes gens qu'il emmenait avec lui en voyage, auxquels il offrait à souper dans des Cabinets particuliers, et qu'il gratifiait généralement ensuite d'un porte-cigare émargent, se contente de répondre qu'il aimait leur société parce qu'ils étaient jeunes, et qu'il détestait celle des-vieux; mais ajoute-t- il, on ne peut lui reprocher aucun acte répréhensible.

Tout à coup une stupéfaction véritable s'empare de l'assistance: on lit une lettré du marquis de Queensbery au père de sa première femme. Cette lettre contenait cette phrase:

« Il (Oscar Wilde) a montré qu'il était un lâche et le dernier dé ces misérables du type de lord Rosebery. »

La lecture d'une autre lettre du marquis mentionnait également le nom du premier ministre. Ces deux citations donnent lieu à des commentaires nombreux.

Le conseil du marquis de Queensbury a commencé ensuite la défense de son client et L'audience a été renvoyée à demain.

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