La Patrie - Saturday, May 25, 1895

L’affaire Oscar Wilde a recommencé hier devant la Cour centrale criminelle de Londres.

L'accusé était beaucoup plus pâle ; on dirait que le résultat du procès Taylor l'a sérieusement affecté. Le ministère public développe l'accusation avec une grande précision.

Pendant l'audition des témoins, le marquis de Queensberry est entré dans la salle ; son visage ne portait pas la moindre trace d'émotion, malgré sa récente rencontre avec son fils.

Dans l’audience d'avant-hier, un certain nombre de domestiques d'hôtel, garçons et femmes de chambre ont été entendus. Lecture a été faite des déclarations d'Oscar Wilde dans l'affaire de diffamation intentée par l’accusé actuel au marquis de Queensberry.

Un nouvel incident, qui cause à Londres une sensation très grande, s'est produit au cours de cotte audience.

Le juge a écarté la principale charge pesant sur l’accusé, par suite du manque de preuves, quant aux déclarations d’un témoin important.

En conséquence, la cause a été remise.

La Gazette de France - Thursday, May 2, 1895

L’affaire Wilde a été reprise hier, devant la Cour criminelle centrale de Londres.

Bien que le ministère public ait retiré l’accusation, en ce qu’elle a trait au concert de nombreuses personnes en vue de l’action criminelle, le juge s’est refusé à rendre, sur ce point, un verdict d’acquittement, ce que la défense lui demandait.

Sir Edward Clarke a pris la parole pour son client et a fait porter en grande partie sur la presse la responsabilité des accusations qui pèsent sur Wilde.

L’accusation du concert criminel ayant été retirée, Wilde a pu, suivant la loi anglaise, jouir du bénéfice d’être entendu comme témoin à l’égard de ses complices.

Une fois de plus il a nié avec énergie toutes les accusations portées contre lui.

Après Wilde, Taylor, l’autre accusé a été entendu, comme lui, à titre de témoin.

Lui aussi repousse toute accusation, aussi bien à l’endroit de Wilde qu’au sien.

Cet interrogatoire achevé, sir Edward Clarke a repris sa plaidoirie pour Wilde.

M. Yrain, avocat de Taylor, a parlé après lui, et M. Gill, représentant du ministère public, a répliqué sur les deux affaires.

Il n’hésite pas à condamner les actes imputés aux accusés.

L’audience levée le débat a été renvoyé à l’audience de ce jour.

Highlighted DifferencesNot significantly similar