FEUILLETS

Mon collaborateur Paul Dollfus avec sa verve si française a touché hier, du bout de la plume, les débats singuliers du poète symbolise et très décadent anglais Oscar Wilde.

Il a terminé par un aperçu plein d'humour, proposant le Wilde pour conduire les dames au théâtre afin de rassurer les maris jaloux.

Mais l'esthétique du poète anglais n'est pas nouvelle dans le monde des arts de l'étranger. Ne franchissons pas la front 1ère.

Après cela, c’est une des plus faciles à lancer sur la réputation d'un homme. Parfois il se crée ainsi dos légendes dont les titulaires ne se débarrassen jamais. Un de ceux qui ont le plus insulté la France, le diffamateur de la Ville de Paris, Wagner, a eu à subir les éclaboussures de ces médisances boueuses. Rien ne prouve qu’elles soient vraies et je sais des gens de la meilleure honnêteté qui les déclarent fausses du tout au tout. A défaut de preuves, il serait téméraire et peut-être injuste d'y croire. Les amis de Wagner le servent pourtant assez mal; l’un d’eux n’a t-il pas publié, il y a quelques mois, tout une correspondance, sept inédites, datant de l’époque où le jeune mi de Bavière, surnommé le « Roi Vierge » venait d’accueillir et d’instiller le musicien dans son palais de Munich.

Pour ne pas prendre parti dans la querelle esthétique, comme on dit devent les tribunaux anglais, je me garderai de tout commentaire et il me suffira de piquer quelques passages au hasard.

« Munich, 4 mai 1864.

« Cour de Bavière.

Très chère amie,

« Je serai le plus ingrat des hommes si je ne vous faisais part sur le champ de mon immense bonheur!

« Vous savez que le jeune roi de Bavière m'a fait chercher, je lui ai été présenté aujourd'hui. Malheureusement, il est si beau, si intelligent, si ardent et si grand, que je crains que sa vie s'évanouisse dans ce monde vulgaire comme un rêve fugitif et divin. Il m'aime avec l’ardeur et la ferveur du premier amour, il sait et connaît tout ce qui me concerne. Il veut que je reste à jamais près de lui. »

Voilà qui n’est déjà pas banal, écoutons la suite:

Et puis ces soins charmants pour moi, cette exquise chasteté du cœur de chacune de ses expressions, quand il me parle du bonheur qu'il a de me posséder; nous restons souvent assis des heures ensemble, perdue dans la contemplation l’un do l’autre.

Et quelques ligues plus loin il affirme que par cette contemplation de chaqu jour « le sexe mâle s’est complètement réhabilité à ses yeux. »

Dans une autre lettre, il s’écrie:

J'ai done à présent un jeune roi qui m'aime avec exaltation; vous pouvez vous en faire une idée.

Un dernier extrait:

Je vous envoie une lettre de mon jeune roi et je vous prie de me la renvoyer bien vite comme restitution d’un dépôt d'amour.

« Hier, lorsque nous avons décidé de terminer et de fane exécuter mes Nibelunjen, j'ai été si saisi d’étonnement en face es faculté merveilleuses de ce divin jeune roi, que j'étais sur le point de tomber à genoux et de l'adorer. »

Quand ces lettres furent publiées, je crus à une mauvaise plaisanterie, et j'attendais une protestation qui ne se produisit pas; cette correspondance est donc bien authentique.—Elle ne prouve pas la vérité des accusations lancées contre le musicien allemand, mail elles donnent des armes à ceux qui jugent sur les apparences.

Il est vrai que parfois les apparence sont trompeuses; quoi qu’il en soit, le correspondants de Wagner ont manqué une belle occasion de se montrer discrets.

SHEETS

My collaborator Paul Dollfus with his so French verve touched yesterday, with the end of the pen, the singular debates of the symbolized and very decadent English poet Oscar Wilde.

He ended with a humorous preview, offering the Wilde to lead the ladies to the theater to reassure jealous husbands.

But the English poet's aesthetic is not new to the art world abroad. Let's not cross the front 1st.

After that, it's one of the easiest to cast on a man's reputation. Sometimes legends are thus created whose holders never get rid of them. One of those who insulted France the most, the defamer of the City of Paris, Wagner, had to suffer the splashes of this muddy slander. Nothing proves that they are true and I know people of the best honesty who declare them completely false. In the absence of evidence, it would be reckless and perhaps unfair to believe it. Wagner's friends, however, serve him rather badly; one of them did not publish, a few months ago, a whole correspondence, seven unpublished, dating from the time when the young Mi from Bavaria, nicknamed the "Virgin King" had just welcomed and to instill the musician in his palace in Munich.

In order not to take sides in the aesthetic quarrel, as they say in the English courts, I will refrain from any comment and it will be enough for me to pick a few passages at random.

“Munich, May 4, 1864.

“Court of Bavaria.

Very dear friend,

“I would be the most ungrateful of men if I did not tell you immediately of my immense happiness!

“You know that the young King of Bavaria sent for me, I was introduced to him today. Unfortunately, he is so handsome, so intelligent, so ardent and so great, that I fear his life will vanish in this vulgar world like a fleeting and divine dream. He loves me with the ardor and fervor of first love, he knows and knows everything that concerns me. He wants me to stay with him forever. »

This is already not trivial, let's listen to the rest:

And then that charming care for me, that exquisite chastity of heart in each of his expressions, when he speaks to me of the happiness he has in possessing me; we often sit for hours together, lost in contemplation of each other.

And a few leagues later he affirms that by this contemplation of each day “the male sex has completely rehabilitated itself in his eyes. »

In another letter he exclaims:

So now I have a young king who loves me with exaltation; you can get an idea.

A final excerpt:

I send you a letter from my young king and I beg you to send it back to me as soon as possible as a return for a deposit of love.

"Yesterday, when we decided to finish and perform my Nibelunjen , I was so amazed at the marvelous faculties of this divine young king, that I was about to fall on my knees and leave. 'love. »

When these letters were published, I thought it was a bad joke, and I expected a protest, which did not come; this correspondence is therefore quite authentic. It does not prove the truth of the accusations launched against the German musician, but they give arms to those who judge by appearances.

It is true that sometimes appearances are deceiving; Be that as it may, Wagner's correspondents missed a great opportunity to be discreet.

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