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LE MOULIN DE DISCIPLINE

Les philosophes, les poètes et le progrès des mœurs publiques ont eu raison en France des rigueurs extravagantes du régime pénitentiaire de l'ancien temps.

La condamnation d'un Anglais de marque, Oscar Wilde, à la peine du « dur travail » justifie une excursion dans les prisons de nos voisins. Il ne faut pas manquer cette occasion d'examiner comment ces grands maîtres de la civilisation moderne, titre qu'on ne peut pas leur disputer sans les offenser, se sont débarrassés des barbares chinoiseries de leur moyen-âge.

Les Anglais ont, comme nous, les travaux forcés, qu'ils appellent servitude pénale. Il n'y a pas de différence sensible entre leurs bagnes et les nôtres, et nos forçats n'ont rien à envier à leurs forçats.

Les Anglais ont, comme nous, les travaux forcés, qu'ils appellent servitude pénale. Il n'y a pas de différence sensible entre leurs bagnes et les nôtres. Autre chose est le « dur travail ». Dreyfus est un heureux de la terre auprès d'Oscar Wilde, qui n'a pas trahi sa patrie.

Autre chose est la peine du « dur travail » que subit dès ce moment et pour de longs mois le dramaturge mondain si inopinément retranché de la haute société anglaise. Si quelque chose de pareil existait en France, l'opinion publique révoltée obligerait les Chambres à suspendre leur ordre du jour pour rayer dans les vingt-quatre heures des supplices aussi atroces du Code pénal.

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Le « dur travail » comporte l'emploi de divers moyens de torture. D'abord le moulin de discipline.

Il y avait autrefois dans les grandes auberges un tambour tourne-broche où l'on introduisait un pauvre diable de chien qui, par son poids et en marchant à une allure régulière, entretenait le mouvement de rotation du tambour.

Il y avait autrefois dans les grandes auberges un tambour tourne-broche où l'on introduisait un pauvre diable de chien qui, par son poids et en marchant à une allure régulière, entretenait le mouvement de rotation du tambour.

Ce même principe était appliqué dans les campagnes pour mouvoir les batteuses. On faisait marcher un mulet sur les marches d'un plan incliné sans fin faisant tourner l'axe du cylindre batteur.

Ce même principe était appliqué dans les campagnes pour mouvoir les batteuses. On faisait marcher un mulet sur les marches d'un plan incliné sans fin faisant tourner l'axe du cylindre batteur.

Ni le chien du tourne-broche ni le mulet des batteuses ne duraient longtemps à cet exercice épuisant.

Ni le chien du tourne-broche ni le mulet des batteuses ne duraient longtemps à cet exercice épuisant.

Le moulin de discipline des prisons anglaises participe ingénieusement de ces deux angins de torture.

Une roue énorme, de huit mètres de diamètre, dont la circonférence est garnie d'étroites palettes, affleure au bas d'une cabine qui n'a d'autre plancher que les palettes de cette roue. Le prisonnier introduit dans la cabine, la roue tournant, est obligé de suivre le mouvement et de marcher à petits pas rapides d'une palette à l'autre, sous peine d'avoir les jambes broyées entre les palettes qui fuient sous les lourdes pièces de l'échafaudage. Il s'appuie des mains à deux anneaux qui pendent au-dessus de sa tète et, dans cette position, il pèse de son poids sur les marches de cet étrange escalier tournant.

Qu'est-ce que le « hard labour » ? C'est l'emploi de divers moyens de torture. D'abord le moulin de discipline, un engin de torture des plus ingénieux. Au milieu de la prison une roue gigantesque est placée ; cette roue, de huit mètres de diamètre, dont la circonférence est garnie d'étroites palettes, affleure au bas d'une cabine qui n'a d'autre plancher que les palettes de cette roue. Le prisonnier introduit dans la cabine, la roue tournant, est obligé de suivre le mouvement et de marcher à petits pas rapides d'une palette à l'autre, sous peine d'avoir les jambes broyées entre les palettes qui fuient sous les lourdes pièces de l'échafaudage. Il s'appuie des mains à deux anneaux qui pendent au-dessus de sa tête et, dans cette position, il pèse, de son poids sur les marches de cet étrange escalier tournant.

Cette roue sert de moteur principal pour les divers ateliers de la prison. Elle tourne sous une douzaine de cabines où l'on enferme autant de condamnés qui en actionnent le mouvement de rotation. C'est une économie de charbon.

Cette roue sert de moteur principal pour les divers ateliers de la prison. Elle tourne sous une douzaines de cabines où l'on enferme autant de condamnés qui en actionnent le mouvement de rotation. C'est une économie de charbon.

Après deux heures et demie de cette gymnastique, durée ordinaire de cette terrible corvée quotidienne, l'homme est dans un état de délabrement physique et moral qui l'empêche d'agir et de penser. Du reste la loi ne permet pas au juge de faire durer ce châtiment plus de deux ans, l'expérience ayant démontré que les plus robustes n'y résistent pas au delà de ce terme.

Après deux heures et demie de cette gymnastique, durée ordinaire de cette terrible corvée quotidienne, l'homme est dans un état de délabrement physique et moral qui l'empêche d'agir et de penser. Du reste la loi ne permet pas au juge de faire durer ce châtiment plus de deux ans.

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Le condamné est pesé nu le premier jour. D'après les règlements il faut qu'il maigrisse et il passe fréquemment sur la bascule pour que l'effet du régime soit régulièrement constaté.

Le condamné est pesé nu le premier jour. D'après les règlements il faut qu'il maigrisse et il passe fréquemment sur la bascule pour que l'effet du régime soit régulièrement constaté. S'il ne maigrit pas assez vite suivant l'ordonnance, on augmente son lot de tours de roue.

S'il ne maigrit pas assez vite suivant l'ordonnance, on augmente son lot de tours de roue.

On le repose de ce travail par un autre non moins pénible et qui consiste à effilocher de vieux câbles de marine pour les réduire en étoupe. La peau des mains se déchire contre les mailles goudronnées, les ongles s'y cassent ; d'ailleurs, ni adoucissement ni arrêt. Le refus de travailler entraîne la correction immédiate du fouet.

Il y a un tarif réglementaire des coups de fouet. Tant pour un cri d'impatience, tant pour un geste de révolte, tant pour une injure adressée au surveillant.

Le fouet est à cinq lanières de cuir, terminées chacune par un nœud. Le patient, dépouillé de ses vêtements, est étendu face contre terre, et il reçoit les coups sur le dos. Le premier enlève la peau. Le second cingle en pleine chair vive et sanglante.

Ceux qui ont connu Oscar Wilde ont maintenant une idée des beaux jours qui lui sont faits.

Tels sont les supplices qui alternent sur l'être humain condamné au « dur travail » anglais, hard labour. On comprend que si l'âme n'est pas fortement verrouillée dans un corps à l'épreuve de toutes ces horreurs, elle doit être pressée de s'envoler.

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Ce qui nous semble bien curieux, c'est que la loi anglaise ne punit pas avec cette cruauté des attentats autrement dommageables pour la société que le crime d'immoralité commis par ce misérable. A l'incendiaire, à l'assassin, la potence ou la servitude pénale. Même le soldat traître n'est pas condamné au « dur travail » réservé aux récidivistes incorrigibles, aux forçats révoltés et à quelqu'une de ces catégories d'esprits pervers dans lesquelles Oscar Wilde a été classé.

J'ajoute que pour ces condamnés le régime cellulaire est absolu. Ils ne voient jamais que leur geôlier, ne peuvent parler avec aucun compagnon de chaîne, ne reçoivent ni lettres ni visites, n'ont rien à lire, pas de papier pour écrire, et n'ont que la ressource de monologuer avec leur propre pensée.

La nuit, brisés de fatigue par les épouvantables corvées de la journée, ils dorment sur un banc de bois en toute saison, avec une seule couverture grossière pour se garder du froid ; ils en viennent promptement à perdre la notion des jours et du temps, à ne plus savoir depuis combien de mois ils sont dans cet enfer et combien de temps encore dureront leurs tourments.

On en cite qui, remis en liberté au terme de leur peine, sortent stupéfiés, abrutis, demandant s'ils ont été graciés avant l'heure.

Comment se fait-il que des traitements aussi effroyablement inhumains, qui ne seraient pas même excusables chez les Asiatiques, aient été conservés dans la législation anglaise ? C'est inconcevable et déshonorant.

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Le « moulin de discipline » des Anglais a dû être copié sur la « meule » des anciens Romains. Ils condamnaient les voleurs à tourner la meule qui broyait le blé des greniers publics, dont on distribuait la farine à la plèbe.

Le « hard labour », c'est la « meule » des Romains qui, jadis, condamnaient les malfaiteurs à tourner la meule qui broyait le blé des greniers publics, dont on distribuait la farine à la plèbe.

Nos voisins utilisent de même et transforment en force motrice la peine des malheureux voués au « dur travail ». Ils en font des bêtes de somme, remplaçant de coûteuses machines.

Cependant leur renommée de philanthropie remplit le monde et ils sont superbement dédaigneux du relâchement des mœurs des peuples qui ne professent pas leurs doctrines humanitaires.

Leurs journaux ont chanté mille litanies sur les duretés de la vie des déportés russes dans la Sibérie, défrichant de force des terres incultes, creusant des canaux, construisant des chemins de fer et des routes, fouillant les profondeurs de la terre pour en extraire des métaux.

Il y a pourtant quelque différence entre ces forçats assujettis à des métiers que les travailleurs libres du monde entier ne trouvent pas au-dessous de leur dignité et les martyrs du hard labour que l'on abêtit au « moulin de discipline ».

Nos bastilles de l'ancien régime n'avaient pas, parmi leurs divers instruments de torture, cette roue de désespoir où l'on supplicie des hommes nés dans ce dix-neuvième siècle et dans la plus grande capitale du monde chrétien.

Cela fait penser au tonneau hérissé de clous où Carthage enfermait les prisonniers qu'elle punissait de l'avoir combattue, aux cages de fer de pratique courante à la cour des Plantagenets et chez notre Louis XI. Mais c'étaient les mœurs du temps et les fourches patibulaires étaient les attributs de la souveraineté, comme la hache des licteurs à Rome.

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Cela prouve que la génération présente tient encore au monde hier encore barbare dont elle est issue. La réforme pénitentiaire chez nous est de date toute récente et n'est pas encore achevée. Nous avons, nous aussi, nos moulins de discipline, sinon en bois et en fer comme les Anglais, mais en effigie, et s'ils ne broient pas les membres des pensionnaires de la vindicte publique, ils n'en brisent pas moins leur vie en les rendant incapables de se relever et de redevenir hommes dans la foule des vivants.

La raison et la charité ne peuvent pas admettre qu'une peine temporaire soit prolongée indéfiniment au delà de son terme. La dette une fois payée, chacun devrait être quitte.

Un faux monnayeur qui avait fait son temps à Nouméa s'en revint dans son pays, désireux de reconquérir sa place au soleil parmi ses contemporains. Il ne trouva point d'amis. Ses proches eux-mêmes lui fermèrent leur porte.

— J'ai voulu, disait-il, faire concurrence au gouvernement, qui fait argent de tout papier ; je me suis battu, j'ai été vaincu, et j'ai payé ma rançon. Et l'on me tient encore rigueur comme si je m'étais dérobé, en mauvais joueur ?

Renié chez lui, il chercha vainement, dans plusieurs villes, un asile où on ne lui demandât pas compte d'un passé sur lequel il estimait ne plus rien devoir. Las d'aller et de venir, toujours montré au doigt, il s'en retourna à la Nouvelle-Calédonie, dans une société inférieure, mais indulgente, et il y créa un modeste établissement qui prospère encore.

Quand on a été marqué par la Justice, c'est pour longtemps, c'est pour toujours. On est condamné à une peine de quelques mois, erreur : c'est à perpétuité.

Des sages ont entrepris de remédier à cette injuste aggravation des condamnations judiciaires. Ils n'ont pas encore trouvé la formule réparatrice.

JEAN FROLLO

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THE DISCIPLINE MILL

The philosophers, the poets, and the progress of public morals got the better of the extravagant rigors of the penitentiary system of ancient times in France.

The condemnation of a distinguished Englishman, Oscar Wilde, to the penalty of "hard work" justifies an excursion to the prisons of our neighbors. We must not miss this opportunity to examine how these great masters of modern civilization, a title that cannot be disputed without offending them, got rid of the barbarous chinoiseries of their Middle Ages.

The English have, like us, forced labour, which they call penal servitude. There is no perceptible difference between their prisons and ours, and our convicts have nothing to envy their convicts.

Something else is the pain of the "hard work" which the society playwright, so unexpectedly cut off from English high society, underwent from that moment and for many months. If something similar existed in France, revolted public opinion would oblige the Chambers to suspend their agenda in order to strike such atrocious tortures from the Penal Code within twenty-four hours.

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"Hard labor" involves the use of various means of torture. First the discipline mill.

There used to be in large inns a spit-turning drum into which a poor devil of a dog was introduced, which, by its weight and walking at a regular pace, maintained the rotating movement of the drum.

This same principle was applied in the countryside to move the threshers. A mule was made to walk on the steps of an endless inclined plane rotating the axis of the beating cylinder.

Neither the hammer of the spit nor the mule of the threshers lasted long in this exhausting exercise.

The disciplinary mill of English prisons ingeniously participates in these two forms of torture.

An enormous wheel, eight meters in diameter, the circumference of which is lined with narrow pallets, is flush with the bottom of a cabin which has no other floor than the pallets of this wheel. The prisoner introduced into the cabin, the wheel turning, is obliged to follow the movement and to walk with small rapid steps from one pallet to another, under pain of having his legs crushed between the pallets which leak under the heavy parts. of the scaffolding. He leans on two-ringed hands that hang above his head and, in this position, he presses with his weight on the steps of this strange winding staircase.

This wheel serves as the main engine for the various workshops in the prison. It rotates under a dozen cabins where as many convicts are locked up who activate the rotation movement. It's coal saving.

After two and a half hours of this gymnastics, the usual duration of this terrible daily drudgery, the man is in a state of physical and moral decay which prevents him from acting and thinking. Moreover, the law does not allow the judge to make this punishment last more than two years, experience having shown that the strongest do not resist it beyond this term.

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The convict is weighed naked on the first day. According to the regulations, he must lose weight and he frequently goes over the scale so that the effect of the diet is regularly observed.

If he does not lose weight fast enough according to the prescription, we increase his share of wheel revolutions.

He is relieved of this work by another, no less painful, which consists of unraveling old marine cables to reduce them to tow. The skin of the hands is torn against the tarred mesh, the nails are broken there; besides, neither softening nor stopping. Refusal to work entails the immediate correction of the whipping.

There is a regulation fee for lashes. So much for a cry of impatience, so much for a gesture of revolt, so much for an insult addressed to the supervisor.

The whip has five leather straps, each ending with a knot. The patient, stripped of his clothes, is lying face down on the ground, and he receives the blows on his back. The first removes the skin. The second slashes through living, bloody flesh.

Those who knew Oscar Wilde now have an idea of the heyday that happened to him.

Such are the tortures which alternate on the human being condemned to the English "hard work", hard labour. We understand that if the soul is not firmly locked in a body proof against all these horrors, it must be in a hurry to fly away.

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What seems very curious to us is that English law does not punish with such cruelty attacks that are more harmful to society than the crime of immorality committed by this wretch. To the arsonist, the assassin, the gallows or penal servitude. Even the traitorous soldier is not condemned to the "hard work" reserved for incorrigible repeat offenders, rebellious convicts and one of those categories of perverse spirits in which Oscar Wilde has been classified.

I add that for these convicts the solitary confinement is absolute. They only ever see their jailer, cannot speak with any chain mate, receive neither letters nor visits, have nothing to read, no paper to write on, and have only the resource to monologue with their own thoughts. .

At night, exhausted by the dreadful drudgery of the day, they sleep on a wooden bench in all seasons, with a single coarse blanket to keep out the cold; they quickly come to lose track of days and time, no longer knowing how many months they have been in this hell and how much longer their torments will last.

Some are quoted who, released at the end of their sentence, come out stupefied, stupefied, asking if they have been pardoned before their time.

How is it that such appallingly inhuman treatment, which would not even be excusable among Asians, has been retained in English law? It is inconceivable and dishonorable.

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The "mill of discipline" of the English must have been copied from the "millstone" of the ancient Romans. They condemned thieves to turn the millstone which ground the wheat from the public granaries, the flour of which was distributed to the plebs.

Our neighbors use the same and transform into a driving force the sorrow of the unfortunates dedicated to "hard work". They turn them into beasts of burden, replacing expensive machines.

However, their reputation for philanthropy fills the world and they are superbly disdainful of the laxity of the morals of peoples who do not profess their humanitarian doctrines.

Their diaries sang a thousand litanies about the hardships of life for Russian deportees in Siberia, forcibly clearing wastelands, digging canals, building railroads and roads, digging the depths of the earth to extract metals .

There is, however, some difference between these convicts subjected to trades which the free workers of the whole world do not find below their dignity and the martyrs of hard labor who are dulled in the "mill of discipline".

Our bastilles of the old regime did not have, among their various instruments of torture, this wheel of despair where they torture men born in this nineteenth century and in the greatest capital of the Christian world.

This is reminiscent of the barrel bristling with nails where Carthage locked up the prisoners whom she punished for having fought her, of the iron cages common practice at the court of the Plantagenets and in our Louis XI. But these were the mores of the time and sinister pitchforks were the attributes of sovereignty, like the ax of the lictors in Rome.

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This proves that the present generation still clings to the yesterday still barbaric world from which it came. The penitentiary reform in our country is of very recent date and is not yet complete. We, too, have our mills of discipline, if not of wood and iron like the English, but in effigy, and if they do not grind the limbs of the boarders of public vindictiveness, they none the less destroy their lives. by making them incapable of getting up and becoming men again in the crowd of the living.

Reason and charity cannot allow a temporary sentence to be prolonged indefinitely beyond its term. The debt once paid, everyone should be quit.

A counterfeiter who had had his day in Noumea returned to his country, eager to regain his place in the sun among his contemporaries. He found no friends. His relatives themselves closed their doors to him.

'I wanted,' he said, 'to compete with the government, which makes money out of paper; I fought, I was defeated, and I paid my ransom. And they still hold me rigor as if I had slipped away, like a bad player?

Disowned at home, he sought in vain, in several towns, an asylum where he would not be asked to account for a past to which he felt he no longer owed anything. Tired of coming and going, always pointed at, he returned to New Caledonia, in an inferior but indulgent society, and there he created a modest establishment which still thrives.

When one has been marked by Justice, it is for a long time, it is forever. We are condemned to a sentence of a few months, error: it is in perpetuity.

Wise men undertook to remedy this unjust aggravation of judicial convictions. They have not yet found the restorative formula.

JEAN FROLLO

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