FAITS DIVERS

UNE LETTRE DE LORD DOUGLAS. L'ami d'OScar Wilde a adressé au Journal du Havre la lettre suivante que nous reproduisons à titre de curiosité:

1er août.
Boulevard François-Ier, 66.
Monsieur,

Je viens de lire dans votre journal les choses insultantes que vous avez écrit sur moi. Pour moi qui a déjà tant souffert, ça ne fait absolument rien du tout si un petit journal provincial m'accuse de tous les crimes qu'on peut s'imaginer, mais pour mon petit mousse, ce pauvre innocent, et les autres braves gens, ces « amis » dont vous parlez si légèrement, ça doit être autre chose. Constatons, monsieur, que j ai loué un petit yacht et que j'ai aussi engagé un mousse, et que j'ai fait dans ce yacht et avec ce mousse et un de ses camarades, et avec plusieurs des pficheurs du Havre qui ont l'habitude de promenader les étrangers, plusieurs promenades en mer; est-ce là une raison pour insulter et salir, je ne dis pas moi, mais ces autres braves gens vos compatriotes?

Pour moi, qui ai déjà tant souffert, ça ne fait absolument rien du tout si un petit journal provincial m'accuse de tous les crimes qu'on peut imaginer; mais, pour mon petit mousse, ce pauvre innocent, et les autres braves gens, ces « amis », dont vous parlez si légèrement, ça doit être autre chose. Constatons, monsieur, que j'ai loué un petit yacht et que j'ai aussi engagé un mousse, et que j'ai fait dans ce yacht et avec ce mousse et un de ses camarades, et avec plusieurs des pêcheurs du Havre qui ont l'habitude de « promenader » les étrangers, plusieurs promenades en mer. Est-ce là une raison pour insulter et salir, je ne dis pas moi, mais ces autres braves gens, vos compatriotes ?

Pour moi, c'est déjà trop évident que tous le monde a le droit de m'insulter et de m'injurier, parce que je suis l'ami d'Oscar Wilde. Voila mon crime, non pas que j'étais son ami mais que je le suis toujours, et que je le serai jusqu'à la mort (et même après si Dieu veut).

Pour moi, c'est déjà trop évident que tout le monde a le droit de m'insulter et de m'injurier parce que je suis l'ami d'Oscar Wilde. Voilà mon crime, non pas que j'étais son ami mais que je le suis toujours, et que je le serai jusqu'à la mort, et meme après si Dieu le veut ! Eh bien ! monsieur, ça n'entre pas dans mon système de moralité de lâcher un ami ni de le renier, même si cet ami est en prison ou dans l'enfer.

Et bien, monsieur, ça n'entre pas dans mon système de moralité de lâcher un ami ni de le renier, même si cet ami est en prison ou dans l'enfer.

Peut-être que j'ai tort, mais en tout cas, je préfère consulter ma conscience que celle du Petit Havrais. Agréez, monsieur, mes compliments et mes excuses pour les fautes que j'ai sans doute fait dans une langue étrangère.

ALFRED DOUGLAS.

MISCELLANEOUS FACTS

A LETTER FROM LORD DOUGLAS. Oscar Wilde's friend sent the following letter to the Journal du Havre, which we reproduce as a curiosity:

1st of August.
Boulevard François-Ier, 66.
Sir,

I just read in your journal the insulting things you wrote about me. For me, who has already suffered so much, it doesn't matter at all if a small provincial newspaper accuses me of all the crimes one can imagine, but for my little ship's boy, this poor innocent, and the other good people , these “friends” of which you speak so lightly, it must be something else. Let us note, sir, that I have hired a small yacht and that I have also hired a ship's boy, and that I have done in this yacht and with this ship's boy and one of his comrades, and with several of the fishermen from Le Havre who have used to walk strangers, several walks at sea; is this a reason to insult and smear, I do not say me, but these other good people your compatriots?

For me, it's already too obvious that everyone has the right to insult and insult me, because I'm a friend of Oscar Wilde. Here is my crime, not that I was his friend but that I still am, and that I will be until death (and even after, God willing).

Well, sir, it's not in my system of morality to let go of a friend or disown him, even if that friend is in jail or hell.

Maybe I'm wrong, but in any case, I prefer to consult my conscience than that of Petit Havrais. Accept, sir, my compliments and my apologies for the mistakes I have undoubtedly made in a foreign language.

ALFRED DOUGLAS.