Nouvelles de la derniere heure
Le Procès Queensbury.
Presse Associée du Sud.

Londres, 4 avril. - La Gazette de St. James annonce que par suite de la nature des témoignages du procès Wile-Queensbury, le journal a décidé de ne pas rapporter les débats.

Le procès a continué aujourd'hui. M. Carson a fait subir un contre-interrogatoire au plaignant qui a déclaré avoir été présenté à Wood par un individu nommé Taylor.

Il a fréquemment visité la maison de ce dernier et pris part à des "thés."

Taylor, ajoute-t'il avait l'habitude de brûler des parfums dans la chambre, mais le gaz n'était pas allumé. Chaque fois qu'il a visité Taylor, il a rencontré le jeune homme Mavori, qui a disparu depuis.

Wilde dit avoir été instruit de l'arrestation de Taylor, mais il ne savait pas que ce dernier avait l'habitude de présenter des jeunes gens aux hommes plus agés. Taylor lui a présenté cinq jeunes gens n'ayant ni métier ni emploi quelconque, autant qu'il a pu savoir. Il leur a donné de l'argent pour la raison qu'ils étaient très pauvres.

Wilde a été questionné au sujet de ses rapports avec les frères Parker. Il a répondu qu'il les connait et a diné avec eux. Il ne savait pas que l'un était un valet et l'autre un groom. Tous les deux étaient sans emploi. Il a donné de l'argent à l'un d'eux, à un thé dans une chambre de la maison de la rue St. James.

Sa conduite a été convenable. Lorsque Taylor et un des Parkers ont été arrétés, ils étaient habillés en femme. Ils étaient accusés de pratiques criminelles.

Mr. Carson. -- Lorsque vous apprites l'arrestation de Taylor, changea-t-elle votre amitié pour lui?
M. Wilde. -- Je fus profondément afligé et je lui écrivis. Son arrestation n'a pas affecté mon amitié.

A la conclusion de l'interrogatoire de Wilde, la poursuite a déclaré ses témoignages terminés. Avant de quitter le banc des témoins, le plaignant a exprimé son penchant pour la société des jeunes gens en disant son aversion pour les vieux et les délicats. La compagnie de jeunes gens heureux, insouciants et spirituels a un charme extraordinaire. La plus simple action de leur jeunesse est étonnante.

Les questions posées à Wilde par M. Carson ont été sans pitié et la plupart ne peuvent être reproduites. Il a été remarqué que pendant l'interrogatoire plusieurs noms ont été écrits sur des feuilles de papier et présentés à la cour.

Au contre-interrogatoire, Sir Edward Clark a lu un certain nombre de lettres écrites par le marquis de Queensbury à son fils, lord Alfred Douglas, dans lesquelles il le condamne pour sa conduite avec Wilde.

Il a donné lecture également d'une lettre du marquis injuriant lord Rosberry, M. Gladstone et la Reine, avant son élévation à la pairie de Drumlaurig.

Dans une des lettres le marquis de Queensbury déclare que lord Alfred Douglas n'est pas son fils.

M. Carson, en commençant sa plaidoirie, déclare que tout ce que le marquis de Queensbury a fait et maintient, ne le fera pas condamner. Il avait à sauver son fils de l'influence de Wilde qui, de son propre aveu, est un ami d'une personne connue pour procurer des jeunes gens en une de pratiques criminelles.

Le discours de M. Carson a duré jusqu'à l'ajournement, à 5 heures, et il n'avait pas terminé.

Au cours de ses remarques, M. Carson a fait allusion en termes flatteurs à la démarche de M. Berbohm Tree, qui a envoyé au plaignant une copie de la lettre anonyme délivrée à un acteur Anglais.

Le juge Collins a fait observer qu'il n'y avait pas nécessité de mentionner le nom de M. Berbhom Tree.

Tout le monde sait, a répondu le juge, que les rapports de M. Tree sont en tous points honorables et dignes d'eloges.

Wilde est revenu dans la salle d'audience quelques instants avant l'ajournement.

Les débats excitaient un tel intérêt qu'une force spéciale de police a été requise pour disperser les attroupements devant le palais de justice. L'auditoire comprenait beaucoup d'avocats et de reporters.

Peu de personnages distingués étaient présents. Après la suspension d'audience de midi, la foule était plus nombreuse dans la salle, et les couleurs et l'escaliers étaient remplies de personnes attendant l'occasion d'entrer.

Lord Alfred Douglas se trouvait le matin à la Cour, mais il n'est pas revenu l'après-midi.

La plupart des journaux reproduisent les débats presque mot pour mot, mais le caractère des témoignages est tel que la Gazette de St. James dit: La nature des témoignages et de toutes les circonstances de l'affaire est telle que nous ne pouvons pas les reproduire.

Puis la feuille ajoute: Le public anglais est maintenant entrainé dans une orgie d'indécence que permettent les débats publics et une presse entreprenante. La Gazette demande le jugement à huis-clos de tous les cas semblables.

breaking news
The Queensbury Trial.
Southern Associated Press.

London, April 4. - The St. James Gazette announces that due to the nature of the evidence in the Wile-Queensbury trial, the newspaper has decided not to report the proceedings.

The trial continued today. Mr. Carson cross-examined the Complainant who testified that he was introduced to Wood by an individual named Taylor.

He frequently visited the latter's house and took part in "teas."

Taylor, he adds, used to burn perfumes in the bedroom, but the gas wasn't on. Each time he visited Taylor, he met the young man Mavori, who has since disappeared.

Wilde says he learned of Taylor's arrest, but he didn't know Taylor had a habit of introducing younger men to older men. Taylor introduced him to five young people who had no trades or jobs, as far as he could tell. He gave them money because they were very poor.

Wilde was questioned about his relationship with the Parker brothers. He replied that he knows them and has dined with them. He didn't know that one was a valet and the other a bellhop. Both were unemployed. He gave money to one of them, at a tea party in a room in the house in St. James Street.

His conduct was decent. When Taylor and one of the Parkers were arrested, they were dressed as women. They were accused of criminal practices.

Mr Carson. -- When you learned of Taylor's arrest, did it change your friendship for him?
Mr Wilde. -- I was deeply distressed and I wrote to him. His arrest did not affect my friendship.

At the conclusion of Wilde's interrogation, the prosecution declared his testimony terminated. Before leaving the witness box, the plaintiff expressed his fondness for the society of young people by saying his dislike for the old and the delicate. The company of happy, carefree and spiritual young people has an extraordinary charm. The simplest act of their youth is astonishing.

The questions posed to Wilde by Mr. Carson were merciless and most cannot be reproduced. It was noticed that during the interrogation several names were written on sheets of paper and presented to the court.

On cross-examination, Sir Edward Clark read a number of letters written by the Marquess of Queensbury to his son, Lord Alfred Douglas, in which he condemned him for his conduct with Wilde.

He also read a letter from the Marquess insulting Lord Rosberry, Mr. Gladstone and the Queen, before his elevation to the Peerage of Drumlaurig.

In one of the letters the Marquess of Queensbury declares that Lord Alfred Douglas is not his son.

Mr. Carson, beginning his pleading, declares that whatever the Marquess of Queensbury has done and maintains, will not convict him. He had to save his son from the influence of Wilde who, by his own admission, is a friend of a person known to engage young people in criminal practices.

Mr. Carson's speech lasted until the adjournment, at 5 o'clock, and he had not finished.

During his remarks, Mr. Carson alluded in flattering terms to the action of Mr. Berbohm Tree, who sent the complainant a copy of the anonymous letter delivered to an English actor.

Judge Collins observed that there was no need to mention Mr. Berbhom Tree's name.

Everyone knows, replied the judge, that Mr. Tree's reports are in all respects honorable and worthy of praise.

Wilde returned to the courtroom moments before adjournment.

The proceedings aroused such interest that a special police force was called in to disperse the crowds in front of the courthouse. The audience included many lawyers and reporters.

Few distinguished personages were present. After the noon adjournment, the crowd grew in the hall, and the colors and stairs were filled with people waiting for an opportunity to enter.

Lord Alfred Douglas was at Court in the morning, but did not return in the afternoon.

Most newspapers reproduce the proceedings almost verbatim, but the character of the evidence is such that the St. James Gazette says: The nature of the evidence and all the circumstances of the case is such that we cannot reproduce it .

Then the sheet adds: The English public is now drawn into an orgy of indecency enabled by public debate and an enterprising press. The Gazette calls for the closed trial of all such cases.

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