CHRONIQUE
OSCAR WILDE EN PRISON

Dans l'un de mes derniers articles, je m'élevai contre la condamnation du hard labour infligée à Oscar Wilde et j'indiquai la férocité de la peine qui est un outrage à l'humanité indigne d'une nation civilisée. Ma protestation concordait avec le mouvement de l'opinion publique en France ; aussi a-t-elle été entendue ici-et de l'autre côté du détroit. Les témoignages d'approbation me sont venus nombreux et je les accueillis avec la joie fière de servir une cause humaine.

Mais il est advenu qu'on a nié l'odieux traitement dont souffre le prisonnier de Pentonville. Jamais les tortionnairees légaux n'ont le courage de leurs méfaits ; toujours la justice a honte d'elle-même. C'est ainsi qu'on voulut détourner l'attention de la géhenne d'Oscar Wilde en représentant comme une légende le supplice du hard labour. On eut la naïveté d'interroger le geôlier sur le service de la geôle et naturellement il qualifia de « cruelles niaiseries » le récit des tourments. La plupart des quotidiens anglais, plusieurs journaux français à leur suite, accueillirent avec trop de complaisance les facéties du garde chiourme.

Or le correspondant du Gaulois à Londres rendit visite avant-hier à l'un des maîtres du barreau anglais, le propre défenseur du prisonnier, sir Edward Clarke, solicitor général dans le précédent cabinet de Lord Salisbury.

Le grand avocat, qui est l'un des premiers jurisconsultes de l'Angleterre donne à notre confrère les renseignementd suivants, qui précisent sinistrement le sort de l'infortuné Wilde :

Mon opinion est qu'Oscar Wilde fera toute sa peine. Il a subi la condamnation la plus sévère qui pût lui être infligée. Vous n'avez point idée de l'extrême sévérité de cette peine. Le hard labour, dont la traduction littérale en français est : travail dur, comprend un régime implacable dans son absorbante régularité et ses exigences.

» Mon opinion est que Oscar Wilde fera toute sa peine. Il a subi la condamnation la plus sévère qui pût lui être infligée. Vous n'avez point idée de l'extrême sévérité de cette peine. Le hard labour, dont la traduction littérale en français est travail dur, comprend un régime implacable dans son absorbante régularité et ses exigences.

Oscar Wilde, dont les cheveux, les longs cheveux d'esthéte, ont été coupés ras, est vêtu d'un costume de toile à voile marqué d'une flèche, ce qu'on appelle un broad arrow, signe distinctif des convicts. Sa cellule, très étroite, a pour tout meuble un lit ou pour mieux dire une planche reposant sur quatre pied et sur laquelle on a placé une couverture. Il n'y a pas de matelas et l'oreiller est en bois. A quelques pas de là, un escabeau.

» Oscar Wilde, dont les cheveux, les longs cheveux d'esthète, ont été coupés ras, est vêtu d'un costume de toile à voile marqué d'une flèche, ce qu'on appelle un broad arrow, signe distinctif des convicts. Sa cellule, très étroite, a pour tout meuble un lit ou pour mieux dire une planche reposant sur quatre pieds et sur laquelle on a placé une couverture. Il n'y a pas de matelas et l'oreiller est en bois. A quelques pas de là, un escabeau.

Oscar Wilde est soumis à trois sortes de travaux. D'abord, dans sa chambre il doit procéder, pendant un certain nombre d'heures, assis sur son escabeau, à la réduction en tout petits morceaux, d'énormes cordes goudronnées, de ces cordes dont on se sert pour amarrer les navires. Il fait ce travail â l'aide d'un clou — et de ses ongles. Travail pénible, atroce, fait pour déchirer, abîmer irrémédiablement les mains.

Orcar Wilde est soumis à trois sortes de travaux. D'abord dans sa chambre il doit procéder pendant un certain nombre d'heures, assis sur son escabeau, à la réduction en tout petits morceaux, d'énormes cordes goudronnées, de ces cordes dont on se sert pour amarrer les navires. Il fait ce travail à l'aide d'un clou — et de ses ongles. Travail pénible, atroce, fait pour déchirer, abîmer irrémédiablement les mains.

» Oscar Wilde est soumis à trois sortes de travaux. D'abord dans sa chambre il doit procéder, pendant un certain nombre d'heures, assis sur son escabeau, à la réduction en tout petits morceaux, d'énormes cordes goudronnée, de ces cordes dont on se sert pour amarrer les navires. Il fait ce travail à l'aide d'un clou — et de ses ongles. Travail pénible, atroce, fait pour déchirer, abîmer irrémédiablement les mains.

Oscar Wilde est soumis à trois sortes de travaux. D'abord dans sa chambre il doit procéder, pendant un certain nombre d’heures, assis sur son escabeau, à la réduction en tout petits morceaux, d’énormes cordes goudronnées, de ces cordes dont on se sert pour amarrer des navires.

Oscar Wilde est soumis à trois sortes de travaux. D’abord dans sa chambre il doit procéder, pendant un certain nombre d’heures, assis sur son escabeau, à la réduction en tout petits morceaux, d’énormes cordes goudronnées, de ces cordes dont on se sert pour amarrer des navires.

Oscar Wilde est soumis à trois sortes de travaux. D’abord dans sa chambre il doit procéder, pendant un certain nombre d’heures, assis sur son escabeau, à la réduction en tout petits morceaux, d’énormes cordes goudronnées, de ces cordes dont on se sert pour amarrer les navires.

Oscar Wilde est soumis à trois sortes de travaux. D’abord dans sa chambre il doit procéder, pendant un certain nombre d'heures, assis sur son escableau, à la réduction en tout petits morceaux, d’énormes cordes goudronnées, de ces cordes dont on se sert pour amarrer les navires.

Puis on le conduit dans une cour où il déplace un certain nombre de boulets de canon, les transportant un à un d'un endroit à un autre et les plaçant en des tas symétriques. Le travail n'est pas plutôt achevé qu'il est détruit par Wilde lui-meme et le prisonnier est obligé de reporter les boulets à l'endroit primitif, un à un.

» Puis, on le conduit dans une cour où il déplace un certain nombre de boulets de canon, les transportant un à un d'un endroit à un autre et les plaçant en des tas symétriques. Le travail n'est pas plutôt achevé qu'il est détruit par Wilde lui-même et le prisonnier est obligé de reporter les boulets à l'endroit primitif, un à un.

Puis, on le conduit dans une cour où il déplace un certain nombre de boulets de canon, les transportant un à un d'un endroit à un autre et en les plaçant en des tas symétriques. Le travail n'est pas plutôt achevé qu'il est détruit par Wilde lui-même et le prisonnier est obligé de reporter les boulets à l'endroit primitif, un à un.

Enfin il est soumis à la peine du tread mill, la plus dure de toutes. Figurez-vous une immense roue à l'intérieur de laquelle se trouvent des marches circulaires. Oscar Wilde, placé sur une des marches, fait mouvoir aussitôt la roue à l'aide de ses pieds. Les marches se succèdent ainsi sous ses pieds dans une évolution rapide et régulière. Ses jambes sont soumises par là à un mouvement précipité qui devient une fatigue énervante, affolante au bout de quelques minutes. Mais il doit maîtriser cette fatigue, cet énervement, cette souffrance, et continuer à jouer des jambes, sous peine d'être renversé par l'action même de la roue, enlevé et projeté. Cet exercice fantastique dure un quart d'heure. On donne à Wilde cinq minutes de repos, puis l'exercice recommence.

» Enfin, il est soumis à la peine du tread mill, la plus dure de toutes. Figurez-vous une immense roue à l'intérieur de laquelle se trouvent des marches circulaires. Oscar Wilde, placé sur une des marches, fait mouvoir aussitôt la roue à l'aide de ses pieds. Les marches se succèdent ainsi sous ses pieds dans une évolution rapide et régulière. Ses jambes sont soumises par là à un mouvement précipité qui devient une fatigue énervante, affolante au bout de quelques minutes. Mais il doit maîtriser cette fatigue, cet énervement, cette souffrance, et continuer à jouer des jambes, sous peine d'être renversé, par l'action même de la roue, enlevé et projeté. Cet exercice fantastique dure un quart-d'heure. On donne à Wilde cinq minutes de repos, puis l'exercice recommence.

Enfin, il est soumis à la peine du tread mill, la plus dure de toutes. Figurez-vous une immense roue à l'intérieur de laquelle se trouvent des marches circulaires. Oscar Wilde, placé sur une des marches, fait mouvoir aussitôt la roue à l'aide de ses pieds. Les marches se succèdent ainsi sous ses pieds dans une évolution rapide, régulière. Ses jambes sont soumises par là à un mouvement précipité qui devient une fatigue énervante, affolante au bout de quelques minutes. Mais il doit maîtriser cette fatigue, cet énervement, cette souffrance, et continuer à jouer des jambes, sous peine d'être renversé, par l'action même de la roue, enlevé et projeté. Cet exercice fantastique dure un quart-d'heure. On donne à Wilde cinq minutes de repos, puis l'exercice recommence.

Il est toujours seul et ne peut parler à son geôlier qu'à certains moments. Toute correspondance lui est interdite et toute lecture, sauf celle d'une bible et d'un livre de prières placés à la tête de la planche qui lui sert de lit. On pense que ses parents ne serent admis à le voir qu'à la fin de l'année.

» Il est toujours seul et ne peut parler à son geôlier qu'à certains moments. Toute correspondance lui est interdite et toute lecture, sauf celle d'une bible et d'un livre de prières placés à la tête de la planche qui lui sert de lit. On pense que ses parents ne seront admis à le voir qu'à la fin de l'année.

Il est toujours seul et ne peut parler à son geôlier qu’à certains moments. Toute correspondance lui est interdite, et toute lecture, sauf celle d’une Bible et d’un livre de prières placés à la tête de la planche qui lui sert de lit.

Il est toujours seul et ne peut parler à son geôlier qu’à certains moments. Toute correspondance lui est interdite, et toute lecture sauf celle d’une Bible et d’un livre de prières placés à la tête de la planche qui lui sert de lit.

Il est toujours seul et ne peut parler à son geôlier qu’à certains moments. Toute correspondance lui est interdite, et toute lecture, sauf celle d’une bible et d’un livre de prières placés à la tête de la planche qui lui sert de lit.

Il est toujours seul et ne peut parler à son geôlier qu’à certains moments. Toute correspondance lui est interdite, et toute lecture, sauf celle d'une bible et d’un livre de prières placés à la tète de la planche qui lui sert de lit.

Comme nourriture, on lui sert de la viande et du pain noir. Il ne boit que de l'eau, naturellement. Les repas sont à heure fixe, car il est de toute importance qu'il suive un régime régulier pour accomplir les travaux si durs auxquels il est soumis tous les jours.

Comme nourriture, on lui sert de la viande et du pain noir. Il ne boit que de l’eau, naturellement. Les repas sont à heure fixe, car il est de toute importance qu’il suive un régime régulier pour accomplir ces travaux si durs auxquels il est soumis tous les jours.

Comme nourriture, on lui sert de la viande et du pain noir. Il ne boit que de l’eau, naturellement. Les repas sont à heure fixe, car il est de toute importance qu’il suive un régime régulier pour accomplir ces travaux si durs auxquels il est soumis tous les jours.

» Comme nourriture, on lui sert de la viande et du pain noir. Il ne boit que de l'eau, naturellement. Les repas sont à heure fixe, car il est de toute importance qu'il suive un régime régulier pour accomplir ces travaux si durs auxquels il est soumis tous les jours.

Comme nourriture, ou lui sert de la viande et du pain noir. Il ne boit que de l’eau, naturellement. Les repas sont à heure fixe, car il est de toute importance qu’il suive un régime régulier pour accomplir ces travaux si durs auxquels il est soumis tous les jours.

Comme nourriture, on lui sort de la viande et du pain noir. Il ne boit que de l’eau, naturellement. Les repas sont à heure fixé, car il est de toute importance qu’il suive un régime, régulier pour accomplir ces travaux si durs auxquels il est soumis tous les jours.

* * *

Comme vous voyez, poursuit l'éminent avocat, la hard labour est d'une sévérité particulière. Beaucoup de convicts, dans le cas d'Oscar Wilde, ont dit, en sortant de prison, qu'ils eussent préféré dix ans de servitude pénale à ces deux années de hard labour. La souffrance morale égale la souffrance physique. Je vous le répète, c'est la peine la plus sévère dont notre loi dispose.

» Comme vous voyez, poursuit l'éminent avocat, le hard labour est d'une sévérité particulière. Beaucoup de convicts, dans le cas d'Oscar Wilde, ont dit, en sortant de prison, qu'ils eussent préféré dix ans de servitude pénale à ces deux années de hard labour. La souffrance morale égale la souffrance physique. Je vous le répète, c'est la peine la plus sévère dont notre loi dispose. Ce qui n'a pas empêché le président du tribunal de dire, dans l'affaire Oscar Wilde, qu'il regrettait de ne pas pouvoir frapper l'esthète d'une condamnation encore plus cruelle. Et il a ajouté :

Cette longue citation établit irréfragablement la vérité : telle est la parole d'un homme à qui sa haute situation, son autorité considérable interdisent d'altérer ou d'aggraver les faits. Il faut qu'ils soient reproduits par tous les journaux, connus de l'Europe, de tout le monde civilisé. On y découvrira l'âme de l'Angleterre, de ce peuple qui se réclame d'un libéralisme menteur en jugeant les autres nations, alors que chez soi il tranche par la torture les questions de morale et applaudit à l'application de lois qui seraient les plus grotesques des vieilleries si elles ne comportaient pas une monstrueuse férocité.

HENRY BAUER

CHRONIC
OSCAR WILDE IN JAIL

In one of my last articles, I spoke out against the condemnation of hard labor inflicted on Oscar Wilde and pointed out the ferocity of the punishment which is an outrage on humanity unworthy of a civilized nation. My protest coincided with the movement of public opinion in France; so it has been heard here-and across the strait. Many testimonies of approval came to me and I welcomed them with the proud joy of serving a human cause.

But it has happened that the odious treatment suffered by the prisoner of Pentonville has been denied. The legal torturers never have the courage for their misdeeds; justice is always ashamed of itself. This is how they wanted to divert attention from Oscar Wilde's gehenna by representing the torture of hard labor as a legend. They had the naivety to ask the jailer about the service of the jail and naturally he described as "cruel nonsense" the story of the torments. Most of the English dailies, and several French newspapers in their wake, welcomed the pranks of the police officer with too much complaisance.

The day before yesterday, however, the correspondent of the Gaulois in London paid a visit to one of the masters of the English bar, the prisoner's own defender, Sir Edward Clarke, Solicitor General in the former cabinet of Lord Salisbury.

The great lawyer, who is one of the first jurisconsults in England, gives our colleague the following information, which ominously specifies the fate of the unfortunate Wilde:

My opinion is that Oscar Wilde will do his best. He suffered the most severe sentence that could be inflicted on him. You have no idea of the extreme severity of this punishment. The hard labour, whose literal translation in French is: hard work, includes an implacable regime in its absorbing regularity and its requirements.

Oscar Wilde, whose hair, the long hair of an esthete, has been cut short, is dressed in a sailcloth suit marked with an arrow, what is called a broad arrow, a distinctive sign of the convicts. His cell, which is very narrow, has for its only furniture a bed, or rather a plank resting on four legs and on which a blanket has been placed. There is no mattress and the pillow is wooden. A few steps away, a stepladder.

Oscar Wilde is subjected to three kinds of work. First, in his room he has to proceed, for a certain number of hours, seated on his stool, to the reduction into very small pieces, enormous tarred ropes, the ropes which are used to moor ships. He does this work with the help of a nail—and his fingernails. Painful, atrocious work, made to tear, irreparably damage the hands.

Then he is led into a yard where he moves a number of cannonballs, carrying them one by one from place to place and placing them in symmetrical piles. The work is no sooner finished than it is destroyed by Wilde himself and the prisoner is obliged to carry the balls back to the original place, one by one.

Finally, he is subjected to the penalty of the treadmill, the hardest of all. Imagine a huge wheel inside which there are circular steps. Oscar Wilde, placed on one of the steps, immediately moves the wheel with his feet. The steps follow one another under his feet in a rapid and regular evolution. His legs are thus subjected to a hasty movement which becomes an enervating, maddening fatigue after a few minutes. But he must master this fatigue, this nervousness, this suffering, and continue to play with his legs, on pain of being knocked down by the very action of the wheel, carried off and thrown. This fantastic exercise lasts a quarter of an hour. Wilde is given five minutes rest, then the exercise starts again.

He is always alone and can only talk to his jailer at certain times. All correspondence is forbidden to him and all reading, except that of a Bible and a prayer book placed at the head of the board which serves as his bed. It is believed that his parents will not be allowed to see him until the end of the year.

As food, he is served meat and black bread. He only drinks water, of course. The meals are at fixed times, for it is of the utmost importance that he follow a regular diet in order to accomplish the hard work to which he is subjected every day.

* * *

As you can see, continues the eminent lawyer, hard labor is particularly severe. Many convicts, in the case of Oscar Wilde, have said, on leaving prison, that they would have preferred ten years of penal servitude to these two years of hard labour. Moral suffering equals physical suffering. I repeat to you, it is the most severe penalty available to our law.

This long quotation irrefutably establishes the truth: such is the word of a man whose high position and considerable authority forbid him to alter or aggravate the facts. They must be reproduced by all the newspapers, known to Europe, to the whole civilized world. We will discover there the soul of England, of this people who claim to be a lying liberalism by judging other nations, while at home they decide through torture questions of morality and applaud the application of laws which would be the most grotesque of old things if they did not contain a monstrous ferocity.

HENRY BAUER