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Sur la foi des premières dépêches reçues de Londres, on avait commis une confusion entre les deux fils du marquis de Queensberry. Le Temps a reçu à ce propos de lord Alfred Douglas la curieuse lettre suivante, datée de Rouen, hôtel de la Poste :

Sur la foi des premières dépêches reçues de Londres, nous avions commis une confusion entre les deux fils du marquis de Queensberry. Le Temps, qui était tombé dans la même erreur, a reçu de lord Alfred Douglas une lettre rectificative que nous nous faisons un devoir de mettre sous les yeux de nos lecteurs:

Monsieur,
Je viens de lire dans votre journal une version tout à fait inexacte de l’affaire de mon frère, le marquis de Queensberry. Ce n’est pas moi malheureusement qui s’est battu avec lord Queensberry, c’est mon frère aîné lord Douglas of Hawick. Ce n’est pas aussi, comme vous le dites à cause du verdict contre Taylor que mon frère a fait ce qu’il a fait, puisqu’il ne connaît pas Taylor et n’a jamais même parlé avec lui.
C’est parce que le marquis, depuis deux mois, n’a pas cessé d’écrire à la femme de mon frère des lettres d’une obscénité et d’une grossièreté incroyables.
Encore une erreur assez sérieuse que vous avez faite c’est de parler de madame ma mère, la marquise de Queensberry, comme la femme divorcée de mon père Permettez moi de vous faire connaître, monsieur, que c’est lui qui est le mari divorcé de cette dame, le mari divorcé à cause de sa cruauté et de son adulterie depuis huit ans. Ajoutons que le marquis s’est encore marié il y a quinze mois avec une jeune fille de dix-sept ans, et qu’il est encore divorcé.
Je vous prie, monsieur, de vouloir bien agréer mes excuses pour les fautes que j’ai dû faire dans une langue que je très peu acoutumé à écrire et en meme temps, mes compliments très distingués.
Alfred Douglas.

Le 22 mai.Monsieur,Je viens de lire dans votre journal une version tout à tait inexacte de l’affaire de mon frère, le marquis de Queensberry. Ce n’est pas moi malheureusement qui s’est battu avec lord Queensberry, c’est mon frère ainé lord Douglas of Hawick. Ce n’est pas aussi, comme vous le dites à cause du verdict contre Taylor que mon frère a fait ce qu’il a fait, puisqu’il ne connaît pas Taylor et n’a jamais même parlé de lui.C’est parce que le marquis, depuis deux mois, n’a pas cessé d’écrire à la femme de mon frère des lettres d’une obscénité et d’une grossièreté incroyables.Encore une erreur assez sérieuse que vous avez faites c’est de parler de madame ma mère, la marquise de Queensberry, comme la femme divorcée de mon père. Permettez-moi de vous faire connaître, monsieur, que c’est lui qui est le mari divorcé de cette dame le mari divorcé a cause de sa cruauté et de son adultérie depuis huit ans. Ajoutons que le marquis s’est encore marié il y a quinze mois avec une jeune fille de dix-sept ans, et qui est encore divorcé.Je vous prie, monsieur, de vouloir bien agréer mes excuses pour les fautes que j’ai dû faire dans une langue que je suis inaccoutumé à écrire, et en même temps mes compliments très distingués.Alfred Douglas.

Le 22 mai.Monsieur,Je viens de lire dans votre journal une version tout a fait inexacte de l’affaire de mon frère, le marquis de Queensberry. Ce n’est pas moi malheureusement qui s’est battu avec lord Queensberry, c’est mon frère aîné lord Douglas of Hawick. Ce n’est pas aussi, comme vous le dites, à cause du verdict contre Taylor que mon frère a fait ce qu’il a fait, puisqu’il ne connaît pas Taylor et n’a jamais même parlé avec lui.C’est parce que le marquis, de puis deux mois, n’a pas cessé d’écrire à la femme de mon frère des lettres d’une obscénité et d’une grossièreté incroyables.Encore une erreur assez sérieuse que vous avez faite, c’est de parler de madame ma mère, la marquise de Queensberry, comme la femme divorcée de mon père. Permettez-moi de vous faire connaître, Monsieur, que c’est lui qui est le mari divorcé de cette dame, le mari divorcé à cause de sa cruauté et de son adulterie depuis huit ans. Ajoutons que le marquis s’est encore marié il y a quinze mois avec une jeune fille de dix-sept ans, et qu’il est encore divorcé.Je vous prie, Monsieur, de vouloir bien agréer mes excuses […] fautes que j’ai dû faire dans une langue que je suis très peu accoutumé à encore, et en même temps mes compliments très distingués.Alfred Douglas.

Le 22 mai.Monsieur,Je viens de lire dans votre journal une version tout à fait inexacte de l’affaire de mon frère, le marquis de Queensberry. Ce n’est pas moi malheureusement qui s’est battu avec lord Queensberry, c’est mon frère ainé lord Douglas of Hawick. Ce n’est pas aussi, comme vous le cites à cause du verdict contre Taylor que mon frire a fait ce qu’il a fait, puisqu’il ne connaît pas Taylor et n’a jamais même parlé de lui.C’est parce que le marquis, depuis deux mois, n’a pas cessé d’écrire à la femme de mon frère des lettres d’une obscénité et d’une grossiéreté incroyables.Encore une erreur assez sérieuse que vous avez faites c’est de parler de madame ma mère, la marquise de Queensberry, comme la femme divorcée de mon père. Permettez-moi de vous faire connaisse, monsieur, que c’est lui qui est le mari divorcé de cette dame le mari divorcé a cause de sa cruauté et de son adultérie depuis huit ans. Ajoutons que marquis s’est encore marié il y a quinze mois avec une jeune fille de dix-sept ans, et qui est encore divorcé. Je vous prie, monsieur, de vouloir bien agréer mes excuses pour les fautes que j’ai dû faire dans une langue que je suis inaccoutumé à écrire, et en même temps mes compliments très distingués.Alfred Douglas.

HOTEL DE LA POSTE ROUENLe 22 mai.Monsieur,Je viens de lire dans votre journal une version tout à fait inexacte de l'affaire de mon frère, le marquis de Queensberry. Ce n'est pas moi malheureusement qui s'est battu avec lord Queensberry, c'est mon frère aîné lord Douglas of Hawick. Ce n'est pas aussi, comme vous le dites, à cause du verdict contre Taylor que mon frère a fait ce qu'il v fait, puisqu'il ne connaît pas Taylor et n'a jamais même parlé avec lui.C'est parce que le marquis, depuis deux mois, n'a pas cessé d'écrire à la femme de mon frère des lettrs d'une obscénité et d'une grossièreté incroyables.Encore une erreur assez sérieuse que vous avez faite, c'est de parler de madame ma mère, la marquise de Queensberry, comme la femme divorcée de mon père. Permettez-moi de vous faire connaître, Monsieur, que c'est lui qui est le mari divorcé de cette dame, le mari divorcé à cause de sa cruauté et de son adulterie depuis huit ans. Ajoutons que le marquis s'est encore marié il y a quinze mois avec une jeune fille de dix-sept ans, et qu'il est encore divorcé.Je vous prie, Monsieur, de vouloir bien agréer mes excuses pour les fautes que j'ai dû faire dans une langue que je suis très peu accoutumé à écrire, et en même temps mes compliments très distingués.ALFRED DOUGLAS.

INFORMATION

On the strength of the first dispatches received from London, a confusion had been committed between the two sons of the Marquess of Queensberry. On this subject, Le Temps received the following curious letter from Lord Alfred Douglas, dated Rouen, Hôtel de la Poste:

Sir,
I have just read in your newspaper a completely inaccurate version of the case of my brother, the Marquess of Queensberry. It was not I, unfortunately, who fought with Lord Queensberry, it was my elder brother, Lord Douglas of Hawick. It's also not, as you say because of the verdict against Taylor that my brother did what he did, since he doesn't know Taylor and never even spoke with him.
It's because the marquis, for two months, hasn't stopped writing letters of incredible obscenity and rudeness to my brother's wife.
Another rather serious error you have made is to refer to my mother, the Marchioness of Queensberry, as my father's divorced wife. Let me let you know, sir, that he is the divorced husband of this lady, the husband divorced because of her cruelty and adultery for eight years. Let us add that the Marquis was again married fifteen months ago to a young girl of seventeen, and that he is still divorced.
Please, sir, please accept my apologies for the mistakes I must have made in a language that I am very unaccustomed to writing and at the same time my very distinguished compliments.
Alfred Douglas.