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OSCAR WILDE

On nous écrit de Londres, 13 juin :

Sur l'initiative partie de l’administration des bibliothèques publiques de la paroisse de Westminster, toutes les bibliothèques de la métropole avaient examiné la question de savoir s’il convenait de retirer définitivement de la circulation les livres du condamné Oscar Wilde. La paroisse de Westminster demandait à toutes les autres de prononcer cette suppression.

Sur l'initiative partie de l'administration des bibliothèques de la paroisse de Westminster, toutes les biblothèques de la métropole avaient examiné la question de savoir s'il convenait de retirer définitivement de la circulation les livres du condamné Oscar Wilde.

Dans une réunion générale tenue jeudi après midi à Westminster-Vestry, il a été résolu, à une assez forte majorité, que chaque bibliothèque, conserverait à cet égard sa liberté d’action. Parmi les administrateurs de bibliothèques publiques qui ont pris part au débat, plusieurs ont assure qu’une mesure de ce genre serait sans intérêt, aucun volume d’Oscar Wilde n'ayant été demandé depuis la condamnation de l’écrivain.

Dans une réunion générale tenue à Westminster-Vestry, il a été résolu, à une assez forte majorité, que chaque bibliothèque conserverait à cet égard sa liberté d'action. Parmi les administrateurs de bibliothèques publiques qui ont pris part au débat, plusieurs ont assuré qu'une mesure de ce genre serait sans intérêt, aucun volume d'Oscar Wilde n'ayant été demandé depuis la condamnation de l'écrivain.

Sur le même sujet, le Truth reçoit des renseignements, dont nous extrayons les plus positifs :

Je tiens de la meilleure source que le prisonnier Wilde est en parfait état de santé mentale et physique. Assurément il a souffert d’abord d’une manière fort aiguë et il fut si abattu par la sentence qu’avant son transfert à Pentonville, il eut une demi-défaillance. Mais une fois dans la prison, il reprit rapidement possession de lui-même. II est maintenant, selon toute apparence, réconcilié avec son destin. Sa conduite est bonne, exemplaire même : il ne donne aucune peine et se soumet volontiers aux règlements, qui en deviennent plus faciles à supporter. Loin de souffrir de son emprisonnement, on a tout lieu de prévoir qu’il en retirera un grand avantage physique, sinon moral.

Je tiens de la meilleure source que le prisonnier Wilde est en parfait état de santé mentale et physique. Assurément il a souffert d'abord d'une manière fort aiguë et il fut si abattu par la sentence qu'avant son transfert à Pentonville, il eut une demi-défaillance. Mais une fois dans la prison, il reprit rapidement possession de lui-même. Il est maintenant, selon toute apparence, réconcilié avec son destin. Sa conduite est bonne, exemplaire même : il ne donne aucune peine et se soumet volontiers aux règlements, qui en deviennent plus faciles à supporter. Loin de souffrir de son emprisonnement, on a tout lleu de prévoir qu'il en retirera un grand avantage physique, sinon moral.

Je tiens de la meilleure source que le prisonnier Wiide est en parfait état de santé mentale et physique. Assurément il a soulffert d'abord d'une manière fort aiguë et il fut si abattu par la sentence qu'avant son transfert à Pentonville, il eut une demi-défaillance. Mais une fois dans la prison, il reprit rapidement possession de lui-même. Il est maintenant, selon toute apparence, réconcilié avec son destin. Sa conduite est bonne, exemplaire même : il ne donne aucune peine et se soumet volontiers aux règlements, qui en deviennent plus faciles à supporter. Loin de souffrir de son emprisonnement, on a tout lieu de prévoir qu'il en retirera un grand avantage physique, sinon moral.

Mais une fois dans la prison, il reprit rapidement possession de soi-même. Il est maintenant, selon toute apparence, réconcilié avec son destin. Sa conduite est bonne, exemplaire même : il ne donne aucune peine et se soumet volontiers aux règlements, qui en deviennent plus faciles à supporter. Loin de souffrir de son emprisonnement, on a tout lieu de prévoir qu’il en retirera un grand avantage physique, sinon moral.

C'est également M. Labouchère qui reçoit du jeune lord Alfred Douglas une lettre dans laquelle l’ami de Wilde explique ainsi son départ d'Angleterre :

M. Labouchère, directeur du Truth, reçoit du jeune lord Alfred Douglas une lettre dans laquelle l'ami de Wilde s'exprime ainsi :

M. Labouchère, directeur du Truth, reçoit du jeune lord Alfred Douglas une lettre dans laquelle l'ami de Wilde s'exprime ainsi :

M. Labouchère, directeur du Truth. reçoit du jeune lord Afred Douglas une lettre dans laquelle l’ami de Wilde s’exprime ainsi :

Je suis resté trois semaines à Londres après l’arrestation de M. Wilde, je l’ai visité chaque jour et j’ai fait tout ce que mon imagination pouvait suggérer pour le secourir. C’est à son urgente requête que je suis parti, la veille du procès, alors que ses conseils légaux m’assuraient que ma présence ne pouvait que lui nuire et que, si j’étais appelé à déposer comme témoin, je détruirais infailliblement sa dernière chance d’acquittement... Eh bien! monsieur, rendez au diable ce qui est au diable et, en admettant, pour les besoins de la discussion, que je sois une exceptionnelle jeune canaille, toujours est-il que vous n’avez nul droit de m'accuser de lâcheté.

Je suis resté trois semaines à Londres après l’arrestation de M. Wilde, je l’ai visité chaque jour et j’ai fait tout ce que mon imagination pouvait me suggérer pour le secourir. C’est à son urgente requête que je suis parti la veille du procès, alors que ses conseils légaux m’assuraient que ma présence ne pouvait que lui nuire, et que, si j’étais appelé à déposer comme témoin, je détruirais infailliblement sa dernière chance d’acquittement... Eh bien, monsieur, rendez au diable ce qui est au diable, et en admettant, pour les besoins de la discussion, que je sois une exceptionnelle canaille, toujours est-il que vous n’avez nul droit, de m’accuser de lâcheté.

Je suis resté trois semaines à Londres après l'arrestation de M. Wilde, je l'ai visité chaque jour, et j'ai fait tout ce que mon imagination pouvait me suggérer pour le secourir. C'est à son urgente requête que je suis parti la veille du procès, alors que ses conseils légaux m'assuraient que ma préseace ne pouvait que lui nuire, et que, si j'étais appelé à déposer comme témoin, je détruirais infailliblement sa dernière chance d'acquittement... Eh bien, monsieur, rendez au diable ce qui est au diable, et en admettant, pour les besoins de la discussion, que je sois une exceptionnelle canaille, toujours est-il que vous n'avez nul droit de m'accuser de lâcheté.

Je suis resté trois semaines à Londres après l'arrestation de M. Wilde, je l'ai visité chaque jour, et j'ai fait tout ce que mon imagination pouvait me suggérer pour le secourir. C'est à son urgente requête que je suis parti la veille du procès, alors que ses conseils légaux m'assuraient que ma préseace ne pouvait que lui nuire, et que, si j'étais appelé ét déposer comme témoin, je détruirais infailliblement sa dernière chance d'acquittement. Eh bien, monsieur, rendez au diable ce qui est au diable, et en admettant, pour les besoins de la discussion, que je sois une exceptionnelle canaille, toujours est-il que veus n'avez nul droit de m'accuser de lâcheté.

A quoi M. Labouchère ajoute :

Cet exceptionnel moraliste a certainement le courage de ses opinions; mais, étant ce qu’elles sont, je regrette vivement qu’on ne lui ait pas offert l'occasion de les reviser dans la réclusion de Pentonville house.

OSCAR WILDE

They write to us from London, June 13:

On the initiative of the administration of the public libraries of the parish of Westminster, all the libraries of the metropolis had considered the question as to whether the books of the convict Oscar Wilde should be permanently withdrawn from circulation. The parish of Westminster asked all the others to pronounce this suppression.

In a general meeting held Thursday afternoon at Westminster-Vestry, it was resolved, by a fairly large majority, that each library would retain its freedom of action in this respect. Among the administrators of public libraries who took part in the debate, several assured that a measure of this kind would be without interest, no volume of Oscar Wilde having been requested since the condemnation of the writer.

On the same subject, the Truth receives information, from which we extract the most positive:

I have it from the best sources that Prisoner Wilde is in perfect mental and physical health. Assuredly he suffered at first in a very acute manner and he was so dejected by the sentence that before his transfer to Pentonville he had a partial faintness. But once in the prison, he quickly regained possession of himself. He is now, to all appearances, reconciled with his fate. His conduct is good, even exemplary: he gives no trouble and willingly submits to the rules, which become easier to bear. Far from suffering from his imprisonment, there is every reason to foresee that he will derive a great physical, if not moral, advantage from it.

It was also Mr. Labouchère who received a letter from the young Lord Alfred Douglas in which Wilde's friend explained his departure from England as follows:

I stayed in London for three weeks after Mr. Wilde's arrest, visited him every day, and did everything my imagination could suggest to help him. It was at his urgent request that I left, the day before the trial, when his legal advisers assured me that my presence could only harm him and that, if I were called to testify as a witness, I would infallibly destroy his last chance of acquittal... Well! Sir, give to the devil what is to the devil and, assuming, for the sake of discussion, that I am an exceptional young scoundrel, you still have no right to accuse me of cowardice.

To which Mr. Labouchere adds:

This exceptional moralist certainly has the courage of his opinions; but, being what they are, I very much regret that he was not offered the opportunity of revising them in the seclusion of Pentonville house.

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