TRIBUNAUX ÉTRANGERS
(De notre correspondant particulier)
LES PROCÈS WILDE ET TAYLOR

Londres, 21 mai.

Les conseils d'Oscar Wilde sont arrivés ce matin, à Old Bailey, aussi exactement que ceux de Taylor. C'est que les deux affaires restent connexes malgré l'apparente disjonction consentie par le juge. L'audience d'hier avait été presque entièrement consacrée à l'audition et au contre-interrogatoire de témoins moins renseignés sur Taylor que sur les faits et gestes de Wilde. Le procès de Taylor n'a vraiment commencé qu'aujourd'hui: il a été occupé en grande partie, par l'interrogatoire de l'accusé, qui a nié tous les faits à sa charge; puis le ministère public et le défenseur ont parlé; enfin le juge Wills a prononcé son « résumé ». Il l'a fait dans la grande manière et avec la belle indépendance du juge anglais, minutieusement, impartialement, sans négliger aucun des points et grosse difficulté vaincue --sans prononcer une seule fois le nom d'Oscar Wilde qu'il a appelé constamment, lorsqu'il parlait des visites reçues par Taylor: « une autre personne qui n'est pas en cause actuellement. »

A trois heures, le jury entre en délibération. Les questions posées sont toutes relatives à la consommation d'actes obscènes avec des jeunes gens mineurs. Le juge Wills n'a pas ajouté la formule qui équivaut ici à l'admission des circonstances atténuantes: « Je recommande l'accusé à la pitié du jury ».

A trois heures, le jury entre: en délibération. Les questions posées sont toutes relatives à la consommation d'actes obscènes avec des jeunes gens mineurs. Le juge Wills n'a pas ajouté la formule qui équivaut à l'admission des circonstances atténuantes: « Je recommande l'accusé à la pitié du jury ». Après vingt minutes, le jury rentre en séance, et son chef informe le juge qu'il est d'accord avec ses collègues pour rendre un verdict affirmatif.

Après vingt minutes, le jury rentre en séance, et son chef informe le juge qu'il est d'accord avec ses collègues pour rendre un verdict affirmatif.

Taylor est déclaré coupable d'avoir commis ces actions obscènes avec deux des individus mentionnés par l'accusation. Ainsi qu'il est de règle en Angleterre, ce verdict a été rendu à l'unanimité. En entendant la déclaration du jury, Taylor a baissé la tête et s'est caché le visage dans ses deux mains une minute à peine. Il reprend bientôt, ou il s'efforce de reprendre l'attitude niaisement souriante qu'il a gardée depuis le commencement de l'affaire. Mais son émotion est plus forte que sa volonté, et l'on voit trembler le chapeau qu'il tient à la main.

Enfin, il murmure: « Je n'ai pas mérité cela. » Il a dû jusqu'au bout espérer un verdict négatif sur toutes les questions.

Il a dû jusqu'au bout espérer un verdict négatif sur toutes les questions.

M. le juge Wills rend sa liberté au jury et ajourne sa sentence. C'est donc devant un nouveau jury que viendra l'affaire Wilde: elle sera appelée demain.

M. le juge Wills rend sa liberté au jury et ajourne sa sentence. C'est donc devant un nouveau jury que viendra l'affaire Wilde: elle sera appelée demain.

Le verdict de culpabilité contre Taylor était à peine rendu depuis quelques minutes qu'une violente altercation se produisait, dans Piccadilly, entre le marquis de Queensberry et son fils aîné, le jeune lord Alfred Douglas. Tous deux venaient de quitter la cour, d'où ils remportaient, on le pense bien, des impressions fort différentes à la vue l'un de l'autre, ils parurent également exaspérés et échangèrent une première volée de coups de canne. Un policeman les sépara, non sans avoir reçu pour sa peine, en pleine mâchoire, un coup qui lui cassa plusieurs dents. Quelques pas plus loin, nouvelle scène de boxe, au cours de laquelle le père offensé pocha l'œil de son fils. On alla se calmer dans la station de police de Vine street, où le premier marquis d'Ecosse et le futur chef de la famille des Douglas furent formellement accusés d'avoir causé du désordre dans la rue. Remis en liberté, sous caution de 50 francs chacun, ils comparaîtront demain devant le magistrat.

Le verdict de culpabilité contre Taylor était à peine rendu depuis quelques minutes qu'une violente altercation se produisait, dans Picadilly, entre le marquis de Queensberry et son fils aîné, le jeune lord Douglas. Tous deux venaient de quitter la cour, d'où ils remportaient, on le pense bien, des impressions for différentes; à la vue l'un de l'autre, ils parurent également exaspérés et échangèrent une première volée de coups de canne. Un policeman les sépara, - non sans avoir reçu pour sa peine, en pleine mâchoire, un coup qui lui cassa plusieurs dents. Quelques pas plus loin, nouvelle scène de boxe, au cour de laquelle le père offensé pocha l'oeil de son fils. On alla se calmer dans la station de police de Vine street, où le premier marquis d'Ecosse et le futur chef de la famille Douglas furent formellement accusés d'avoir causé du désordre dans la rue. Remis en liberté, sous caution de 50 francs, chacun ils comparaîtront demain devant le magistrat.

Le verdict de culpabilité contre Taylor était à peine rendu depuis quelques minutes qu'une violente altercation se produisait, dans Piccadilly, entre le marquis de Queensberry et son fils aîné, le jeune lord Alfred Douglas. Tous deux venaient de quitter la cour, d'où ils remportaient, on le pense bien, des impressions fort différentes; à la vue l'un, de l'autre, ils parurent également exaspérés et échangèrent une première volée de coups de canne. Un policeman les sépara, - non sans avoir reçu pour sa peine, en pleine mâchoire, un coup qui lui cassa plusieurs dents. Quelques pas plus loin, nouvelle scène de boxe, au cours de laquelle le père offensé pocha l'oeil de son fils. On alla se calmer dans la station de police de Vine street, où le premier marquis d'Ecosse et le futur chef de la famille des Douglas furent formellement accusés d'avoir causé du désordre dans la rue. Ils furent remis, en liberté sous caution de 50 francs chacun.

Ce verdict était à peine rendu depuis quelques minutes qu'une violente altercation se produisait, dans Piccadilly, entre ie marquis de Queensberry ot son fils aîné, le jeune lord Alfred Douglas. Tous deux venaient de quitter la cour, d'où ils remportaient, on le pense bien, des impressions fort différentes; à la vue l'un de l'autre ils parurent également exaspérés et échangèrent une première volée de coups de canne. Un policeman les sépara, -- non sans avoir, reçu pour sa peine, en pleine mâchoire, un coup qui lui cassa plusîeurs dents. Quelques pas plus loin, nouvelle scène de boxe, au cours de laquelle le pére offensé pocha l'oeil de son fils. On alla se calmer dans la station de police de Vine Street, ou le premier marquis d'Ecosse et le futur chef de la famille des Douglas furent formellement accusés d'avoir causé du désordre daus la rue. Remis en liberté, ils ont comparu hier devant le tribunal de police pour désordre dans la rue et ont été condamnés à fournir caution de 500 livres garantissant leurs bons rapports en public pendant six mois.

Le verdict de culpabilité contre Taylor était à peine rendu hier depuis quelques minutes qu'une violente altercation se produisait, dans Piccadilly, entre le marquis de Queensberry et son fils aîné, le jeune lord Alfred Douglas. Tous deux venaient de quitter la cour, d'où ils remportaient, on le pense bien, des impressions fort différentes; à la vue l'un de l'autre, ils parurent également exaspérés et échangèrent une première volée de coups de canne. Un policeman les sépara, - non sans avoir reçu pour sa peine, en pleine mâchoire, un coup qui lui cassa plusieurs dents. Quelques pas plus loin, nouvelle scène de boxe, au cours de laquelle le père offensé pocha l'oeil de son fils.

Le verdict de culpabilité contre Taylor était à peine rendu hier depuis quelques minutes qu’une violente altercation se produisait, dans Piccadilly, entre le marquis de Queensberry et son fils aîné, le jeune lord Alfred Douglas. Tous deux venaient de quitter la cour, d’où ils remportaient, on le pense bien, des impressions fort différentes; à la vue l’un de l’autre, ils parurent également exaspérés et échangèrent une première volée de coups de canne. Un policeman les sépara, — non sans avoir reçu pour sa peine, en pleine mâchoire, un coup qui lui cassa plusieurs dents. Quelques pas plus loin, nouvelle scène de boxe, au cours de laquelle le père offensé pocha l’œil de son fils.

Ajoutons à ces détails transmis par notre correspondant que, d'après une interview qu'il a accordée à un représentant du New-York Herald, le marquis de Queensberry serait très satisfait de sa rencontre avec le jeune lord Alfred: « Mon fils et moi (aurait-il déclaré) nous nous étions fait pas mal de mauvais sang l'un contre l'autre... Eh! bien il a coulé, nous en avons perdu une partie! En tout cas je me sens incliné envers ce garçon à plus de bienveillance que je n'en avais éprouvé depuis des années et j'imagine qu'il a aussi meilleure opinion de moi.»

Ajoutons à ces détails que, d'après une interview qu'il a accordée à un représentant du New York Herald, le marquis de Queensberry serait très satisfait de sa rencontre avec le jeune lord Alfred: « Mon fils et moi (aurait-il déclaré) nous nous étions fait pas mal de mauvais sang l'un contre l'autre ... Eh! bien, il a coulé, nous en avons perdu une partie! En tout cas je me sens incliné envers ce garçon à plus de bienveillance que je n'en avais éprouvé depuis des années et j'imagine qu'il a aussi meilleure opinion de moi. »

Ajoutons que, d'après une interview qu'il a accordée à un représentant du New-York Herald, le marquis de Queensberry serait très satisfait de sa rencontre avec le jeune lord Alfred: «Mon fils et moi (aurait-il déclaré) nous nous étions fait pas mal de mauvais sang l'un contre l'autre ... Eh bien! il a coulé, nous en avons perdu une partie! En tout cas, je me sens incliné envers ce garçon à plus de bienveillance que je n'en avais éprouvé depuis des années et j'imagine qu'il a aussi meilleure opinion de moi.»

Ajoutons que, d’après une interview qu’il a accordée à un représentant du New-York Herald, le marquis de Queensberry serait très satisfait de sa rencontre avec le jeune lord Alfred : « Mon fils et moi (aurait-il déclaré) nous nous étions fait pas mal de mauvais sang l’un contre l’autre... Eh bien ! il a coulé, nous eu avons perdu une partie ! En tout cas, je me sens incliné envers ce garçon à plus de bienveillance que je n’en avais éprouvé depuis des années et j’imagine qu’il a aussi meilleure opinion de moi. »

D'après une interview qu'il a accordée à un représentant de New-York Herald, le marquis de Queensberry serait très satisfait de sa rencontre avec le jeune lord Alfred: « Mon fils et moi (aurait-il déclaré) nous nous étions fait pas mal de mauvais sang l'un contre l'autre... Eh! bien il a coulé, nous en avons perdu une partie! En tous cas, je me sens incliné envers ce garçon à plus de bienveillance que je n'en avais éprouvé depuis des années et j'imagine qu'il a aussi meilleure opinion de moi. »

Le marquis fait observer au journaliste que le jeune lord a été deux fois agresseur: « C'est que, dit-il pour l'excuser, le verdict du jury l'a irrité. Et puis il a mal pris une innocente plaisanterie que je m'étais permise.» Le marquis exhibe alors une illustration représentant un iguanodon, dont l'image, irrésistiblement comique, avait paru dans une revue hebdomadaire; et il confesse en avoir envoyé un exemplaire à la mère de lord Alfred Douglas (sa femme divorcée), avec ces mots: « Un possible ancêtre d'Oscar Wilde. »

Le marquis fait observer au journaliste que le jeune lord a été deux fois agresseur: « C'est que, dit-il pour l'excuser, le verdict du jury l'a irrité ..... Et puis il a mal pris une innocent plaisanterie que je m'étais permise.» Le marquis exhibe alors une illustration représentant un iguanodon, dont l'image, irrésistiblement comique, avait paru dans une revue hebdomadaire; et il confesse en avoir envoyé un exemplaire à la mère de lord Alfred Douglas (sa femme divorcée), avec ces mots: «Un possible ancêtre d'Oscar Wilde. »

Le marquis fait observer au journaliste que ie jeune lord a été deux fois agresseur: « C'est que, dit-il pour l'excuser, le verdict du jury l'a irrité. Et puis il a mal pris une innocente plaisanterie que je m'étais permise. » Le marquis exhibe alors une illustration représentant un ignanodon, dont l'image, irrésistiblement comique, avait paru dans une revue hebdomadaire; et il confesse en avoir envoyé un exemplaire à la mère de lord Alfred Douglas (sa femme divorcée), avec ces mots; « Un possible ancêtre d'Oscar Wilde. »

FOREIGN COURTS
(From our private correspondent)
THE WILDE AND TAYLOR TRIALS

London, May 21.

Oscar Wilde's advice arrived this morning at the Old Bailey as exactly as Taylor's. It is that the two cases remain related despite the apparent disjunction granted by the judge. Yesterday's hearing had been devoted almost entirely to the hearing and cross-examination of witnesses who knew less about Taylor than about Wilde's doings. Taylor's trial only really started today: it has been largely taken up with the questioning of the defendant, who has denied all the facts against him; then the public prosecutor and the defender spoke; finally Judge Wills delivered his “summary”. He did it in the grand manner and with the beautiful independence of the English judge, minutely, impartially, without neglecting any of the points and overcoming a great difficulty -- without once pronouncing the name of Oscar Wilde, whom he constantly called , when speaking of the visits received by Taylor: “another person who is not currently in question. »

At three o'clock, the jury goes into deliberation. The questions asked are all related to the consumption of obscene acts with underage young people. Wills J. did not add the formula which here amounts to the admission of mitigating circumstances: "I commend the accused to the mercy of the jury".

After twenty minutes, the jury goes back into session, and its chief informs the judge that he agrees with his colleagues to return an affirmative verdict.

Taylor is found guilty of committing these lewd actions with two of the individuals named by the prosecution. As is the rule in England, this verdict was rendered unanimously. Upon hearing the jury's statement, Taylor lowered her head and hid her face in both hands for just a minute. He soon resumes, or tries to resume, the stupidly smiling attitude he has maintained since the beginning of the affair. But his emotion is stronger than his will, and we see the hat he is holding tremble.

Finally, he whispers, “I didn't deserve this. He had to hope until the end for a negative verdict on all questions.

Mr. Justice Wills frees the jury and adjourns their sentence. It is therefore before a new jury that the Wilde case will come: it will be called tomorrow.

The verdict of guilty against Taylor had hardly been rendered for a few minutes when a violent altercation broke out in Piccadilly between the Marquess of Queensberry and his eldest son, the young Lord Alfred Douglas. Both had just left the yard, from where they gained, it is well imagined, very different impressions at the sight of each other, they seemed equally exasperated and exchanged a first volley of blows of the cane. A policeman separated them, not without having received for his trouble, in the jaw, a blow which broke several teeth. A few steps further, another boxing scene, during which the offended father poked out his son's eye. We went to calm down in the police station of Vine street, where the first Marquess of Scotland and the future head of the family of the Douglases were formally accused of having caused disorder in the street. Released on bail of 50 francs each, they will appear tomorrow before the magistrate.

Let us add to these details transmitted by our correspondent that, according to an interview which he granted to a representative of the New York Herald, the Marquess of Queensberry would be very satisfied with his meeting with the young Lord Alfred: "My son and I (he would have declared) we had done a lot of bad blood against each other... Hey! well it sank, we lost some of it! In any case, I feel inclined towards this boy with more benevolence than I have felt in years and I imagine that he also thinks better of me.

The marquis pointed out to the journalist that the young lord had twice been an aggressor: “It's because, he said to excuse him, the jury's verdict irritated him. And then he took it badly for an innocent joke that I had allowed myself. The marquis then exhibited an illustration representing an iguanodon, the image of which, irresistibly comic, had appeared in a weekly magazine; and he confesses to having sent a copy to the mother of Lord Alfred Douglas (his divorced wife), with these words: "A possible ancestor of Oscar Wilde." »