Le Procès Oscar Wilde

Depuis vendredi, il ne s'agit plus du procès en diffamation intenté au marquis de Queensberry par M. Oscar Wilde, mais des poursuites ordonnées contre cet écrivain. Après son incarcération, qui eut lieu vendredi dans une cellule de Bow-street, M. Oscar Wilde passa une nuit fort agitée. Aussi paraissait-il hagard et défait lorsqu'il comparut, samedi matin, sur le coup d'onze heures, devant sir John Bridge, magistrat présidant le tribunal de police de Bow street.

M. F.-C. Gill, qui poursuit au nom du ministère public, et M. Humphrey, avoué chargé provisoirement de la défense, venaient à peine de gagner leurs places, lorsqu'on vit entrer, entre deux détectives, l'individu que recherchait la police et qui passe pour le pourvoyeur de M. Wilde. Il venait d'être arrête près de sa maison de Pimlico. C'est un nommé Alfred Taylor. Son attitude pendant les débats est la même que celle de M. Wilde, avec une nuance de cynisme en plus, car il sourit aux détails particulièrement répugnants racontés par les témoins.

M. F.-C. Gill, qui poursuit au nom de la trésorerie, et M. Humphrey, avoué chargé provisoirement de la défense, venaient à peine de gagner leurs places, lorsqu'on vit entrer, entre deux détectives, l'individu que recherchait la police et qui passe pour le pourvoyeur de M. Wilde. Il vient d'être arrêté près de sa maison de Pimlico. C'est un nommé Alfred Taylor: il est fort bien mis et paraît intelligent; son attitude pendant les débats est la même que celle de M. Wilde, avec une nuance de cynisme en plus, car il sourit aux détails particulièrement répugnants racontés par les témoins.

Ceux-ci réitèrent le récit des faits honteux déjà confessés aux avoués du marquis de Queensberry.

Ceux-ci réitèrèrent le récit des faits honteux déjà confessés aux avoués du marquis de Queensberry.

Le jeune Parker, un valet sans emploi, fut présenté, avec son frère le groom, à M. Wilde par Taylor! ils dînèrent ensemble en cabinet particulier, et, après force libations au Champagne, Parker accompagna l'écrivain à l'hôtel Savoy. Ils devaient y avoir tous deux plusieurs tête-à-tête qui rapportaient au jeune valet de 50 à 75 francs en moyenne.

Le jeune Parker, un valet sans emploi, fut présenté, avec son frère le groom, à M. Wilde par Taylor; ils dinèrent ensemble en cabinet particulier et, après force libations au champagne, Parker accompagna l'écrivain à l'hôtel Savoy. Ils devaient y avoir tous deux plusieurs tête-à-tête qui rapportaient au jeune valet de 50 à 75 francs en moyenne.

Wood raconte à peu près la même histoire; seulement, plus avisé que Parker, il rompit bientôt ses relations avec de « pareilles gens ».

Puis c'est le tour du masseur de l'hôtel Savoy, dont les accusations contre M. Wilde sont confirmées par une femme de chambre.

Voici enfin Mme Grant, propriétaire de la maison jadis habitée, à Little-Collège street, par Taylor, qui dépose que ce personnage recevait fréquemment des jeunes gens dans ses chambres fastueusement meublees, éclairées d'une lumière spéciale et où brûlarent des parfums. Taylor paraissait en un élégant déshabillé « tel qu'une petite maîtresse ».

Voici enfin Mme Grant, propriétaire de la maison jadis habitée, à Little-College street, par Taylor, qui dépose que ce personnage recevait fréquemment des jeunes gens dans ses chambres fastueusement meublées, éclairées d'une lumière spéciale et où brûlaient des parfums. Aux afternoon tea qu'il y donnait, Taylor paraissait en un élégant déshabillé, « tel qu'une petite maîtresse »...

A la fin d'une des dépositions, le ministère public fait cette remarque:

« Nous sommes ici pour nous occuper de l'affaire Wilde. Mais je crois savoir que d'autres personnes assistaient aux réunions dont on vient de parler. »

C'est ce que confirme le témoin, qui signale la départ de deux d'entre elles pour le continent. Et, à ce propos, il est sérieusement question de l'arrestation imminente d'un haut personnage compromis dans la mème affaire de moeurs.

Après que M. Humphrey eut, au nom de M. Wilde, réservé son droit de procéder à un contre-interrogatoire des témoins, sir John Bridge annonce l'ajournement des débats à jeudi prochain. La demande de mise en liberté sous caution, formulée en faveur du prisonnier, est rejetée.

Après que M. Humphrey eut, au nom de M. Wilde, réservé son droit de procéder à un contre-interrogatoire des témoins, sir John Bridge annonça l'ajournement des débats à jeudi prochain. La demande de mise en liberté sous caution, formulée en faveur du prisonnier, fut rejetée.

Après que M. Humphrey eut, au nom de M. Wilde, réservé son droit de procéder à un contre-interrogatoire des témoins, sir John Bridge annonça l'ajournement des débats à jeudi prochain. La demande de mise en liberté sous caution, formulée en faveur du prisonnier, fut rejetée.

The Oscar Wilde Trial

Since Friday, it is no longer a question of the libel suit brought against the Marquess of Queensberry by Mr. Oscar Wilde, but of the proceedings ordered against this writer. After his incarceration, which took place on Friday in a cell in Bow-street, Mr. Oscar Wilde spent a very restless night. So he looked haggard and defeated when he appeared on Saturday morning, at the stroke of eleven o'clock, before Sir John Bridge, presiding magistrate of the Bow Street Magistrate's Court.

MF-C. Gill, who is prosecuting in the name of the public ministry, and Mr. Humphrey, the attorney temporarily in charge of the defence, had barely taken their places when the person sought by the police was seen entering, between two detectives, and passing for Mr. Wilde's provider. He had just been arrested near his home in Pimlico. It's a man named Alfred Taylor. His demeanor during the proceedings is the same as that of Mr. Wilde, with an added touch of cynicism, as he smiles at the particularly repugnant details recounted by the witnesses.

These reiterate the account of the shameful facts already confessed to the attorneys of the Marquess of Queensberry.

Young Parker, an unemployed valet, was introduced, along with his brother the bellboy, to Mr. Wilde by Taylor! they dined together in a private room, and, after many champagne libations, Parker accompanied the writer to the Hotel Savoy. They were both to have several tete-a-tetes which brought in the young valet from 50 to 75 francs on average.

Wood tells much the same story; only, wiser than Parker, he soon broke off his relations with "such people."

Then it's the turn of the masseur at the Savoy Hotel, whose accusations against Mr. Wilde are confirmed by a chambermaid.

Finally, there is Mrs. Grant, owner of the house formerly inhabited, in Little College Street, by Taylor, who deposes that this personage frequently received young people in her sumptuously furnished rooms, lighted with a special light and where perfumes burned. Taylor appeared in an elegant negligee "like a little mistress."

At the end of one of the depositions, the Crown makes this remark:

“We are here to take care of the Wilde case. But I understand that other people attended the meetings that have just been mentioned. »

This is confirmed by the witness, who reports the departure of two of them for the continent. And, in this connection, there is serious question of the imminent arrest of a high personage compromised in the same affair of morals.

After Mr. Humphrey had, in Mr. Wilde's name, reserved his right to cross-examine the witnesses, Sir John Bridge announced the adjournment of the proceedings until Thursday next. The request for release on bail, formulated in favor of the prisoner, is rejected.

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