A propos de l'affaire Wilde

Nous recevons de notre correspondant de Londres des détails complémentaires sur le nouvel incident de l'affaire Wilde, que nous avons relaté sommairement dans notre numéro d'hier :

Nous recevons de notre correspondant de Londres des détails complémentaires sur le nouvel incident de l’affaire Wilde, que nous avons relaté sommairement dans notre numéro d’hier :

Londres, 23 mai. Contrairement à ce que le télégraphe vous a annoncé, c'est avec son fils aîné, lord Douglas de Hawick; et non avec lord Alfred Douglas, son cadet, que le marquis a maille à partir.

Londres, 23 mai. — Contrairement à ce que le télégraphe vous a annoncé, c’est avec son fils aîné, lord Douglas de Hawick, et non avec lord Alfred Douglas, son cadet, que le marquis a maille à partir.

Hier après-midi, vers 5 h. [...], lord Queensberry traversait Piccadilly, allant dans la direction d'Albemarle Street, où est situé son hôtel. Prêt à tourner le coin de cette rue, il fut accosté par son fils lord Douglas de Hawick, qui paraissait en proie à une vive surexcitation et qui, interpellant brusquement son père pour lui demander compte de lettres insultantes écrites par lui a lady Douglas, bouscula plutôt qu'il ne frappa le marquis.

Hier après midi, vers 5 h. 1/4, lord Queensberry traversait Piccadilly, allant dans la direction d’Albemarle Street, où est situé son hôtel. Prêt à tourner le coin de cette rue, il tue accosté par son fils lord Douglas de Hawick, qui paraissait en proie à une vive surexcitation et qui, interpellant brusquement son père pour lui demander compte de lettres insultantes écrites par lui a lady Douglas, bouscula plutôt qu'il ne frappa le marquis.

Hier après midi, vers 5 h. 1/4, lord Queensberry traversait Piccadilly, allant dans la direction d’Albemarle Street, où est situé son son hôtel. Prêt à tourner le coin de cette rue, il fut accosté par son fils lord Douglas de Hawick, qui paraissait en proie à une vive surexcitation et qui, interpellant brusquement son père pour lui demander compte de lettres insuffisantes écrites par lui à lady Douglas, bouscula plutôt qu’il ne frappa le marquis.

Hier après midi, vers 5 h. 1/4, lord Queensberry traversait Piccadilly, allant dans la direction d’Albemarle street, où est situé son son hôtel. Prêt à tourner le coin de cette rue, il fut accosté par son fils lord Douglas de Hawick, qui paraissait en proie à une vive surexcitation et qui, interpellant brusquement son père pour lui demander compte de lettres insuffisantes écrites par lui à lady Douglas ; bouscula plutôt qu’il ne frappa le marquis.

Celui-ci chancela quelque peu et son chapeau tomba, mais, recouvrant bientôt son équilibre, il fondit à poings fermés sur son assaillant.

Celui-ci chancela quelque peu et son chapeau tomba, mais, recouvrant bientôt son équilibre, il fondit à poings fermés sur son assaillant.

Celui-ci chancela quelque peu et son chapeau tomba, mais, recouvrant bientôt son équilibre, il fondit à poings fermés sur son assaillant.

Celui-ci chancela quoique peu et son chapeau tomba, mais, recouvrant bientôt son équilibre, il fondit a poings fermés sur son assaillant.

En ce moment, un policeman s'interposa qui, étendant le bras entre les deux antagonistes, les invita à s'abstenir de toute autre voie de fait.

En ce moment, un policeman s'interposa qui, étendant le bras entre les deux antagonistes, les invita à s’abstenir de toute autre voie de fait.

En ce moment, un policeman s'interposa qui, étendant le bras entre les deux antagonistes, les invita à s’abstenir de toute autre voie de fait.

En ce moment, un policeman s’interposa qui, étendant le bras entre les deux antagonistes, les invita à s’abstenir de toute autre voie de fait.

Toutefois, lord Douglas, au lieu d'obtempérer à cet ordre, rendit à son père le coup qu'il en avait reçu, et, en ce faisant, il atteignit violemment le policeman à la bouche. Après une courte discussion, le policeman jugea plus opportun de se retirer et de laisser les combattants à leur petit échange de vues. Ceux-ci en profitèrent pour recommencer leur partie de boxe à quelques mètres de là, dans Piccadilly.

Toutefois, lord Douglas, au lieu d'obtempérer à cet ordre, rendit à son père le coup qu’il en avait reçu, et, en ce faisant, il atteignit violemment le policeman à la bouche. Après une courte discussion, le policeman jugea plus opportun de se retirer et de laisser les combattants à leur petit échange de vues. Ceux-ci en profitèrent pour recommencer leur partie de boxe à quelques mètres de là, dans Piccadilly.

Cette fois les deux représentants de l'illustre maison des Douglas furent appréhendés au corps par les policemen et forcés de les suivre incontinent au poste de police de Vine street, où procès-verbal fut dressé par le constable à charge des aristocratiques pugilistes.

Cette fois les deux représentants de l’illustre maison des Douglas furent appréhendés au corps par les policemen et forcés de les suivre incontinent au poste de police de Vine street, où procès-vèrbal fût dressé par le constable à charge des aristocratiques pugilistes.

Cette fois les deux représentants de l'illustre maison des Douglas furent appréhendés au corps par les policemen et forcés de les suivre incontinent au poste de police de Vine Street, où procès-verbal fut dressé par le contestable à charge des aristocratiques pugilistes.

En raison de leur qualité, et leur identité n'ayant pas été difficile à établir, il leur fut permis de se retirer après avoir versé chacun une caution de 2 liv. st. et avoir été nantis d'une citation à comparaître le lendemain devant le tribunal de Bow street.

En raison de leur qualité, et leur identité n'ayant pas été difficile à établir, il leur fut permis de se retirer après-avoir versé chacun une caution de 2 liv. st. et avoir été nantis d’une citation à comparaître le lendemain devant le tribunal de Bow street.

En raison de leur qualité, et leur identité n’ayant pas été difficile à établir, il leur fut permis de se retirer après avoir versé chacun une caution de 2 liv. st. et avoir été nantis d’une citation à comparaître le lendemain devant le tribunal de Bow-street.

Chez un des champions

Quant aux causes de cette rixe, voici le récit que lord Queenberry m'en a fait dans la matinée :

Quant aux causes de cette rixe, voici le récit que lord Queenberry m’en a fait dans la matinée :

— J'imagine que mon fils aura été énervé par les événements auxquels notre nom est mêlé et que son exaspération aura été injustement tournée contre moi. La lettre qu'il m'a accusé d'avoir écrite à sa femme n'avait, dans ma pensée, que le caractère d'une simple plaisanterie.

— J’imagine que mon fils aura été énervé par les événements auxquels notre nom est mêlé et que son exaspération aura-été injustement tournée contre moi. La lettre qu’il m'a accusé d'avoir écrite à sa femme n'avait, dans ma pensée, que le caractère d'une simple plaisanterie.

« J'avais été « frappé par une certaine ressemblance d'une personne de ma connaissance, avec une créature figurée sur ce tableau ».

« J'avais été « frappé par une certaine resemblance d'une personne de ma connaissance avec une créature figurée sur ce tableau ».

Et ici, le marquis attira l'attention de son interviewer sur une planche de journal illustré, montrant un énorme iguanodon, tel qu'il dut s'offrir aux regards de ses contemporains préhistoriques. Il y avait une intention humoristique saisissante dans l'attitude prêtée par le dessinateur au vénérable dinosaure et le marquis ne pouvait s'empêcher de rire aux éclats en attirant l'attention de son interlocuteur sur cet effet caricatural.

Et ici, le marquis attira l’attention de son interviewer sur une planche de journal illustré, montrant un énorme iguanodon, tel qu’il dut s'offrir aux regards de ses contemporains préhistoriques. Il y avait une intention humoristique saisissante dans l'attitude prêtée par le dessinateur au vénérable dinosaure et le marquis ne pouvait s’empêcher de rire aux éclats en attirant l’attention de son interlocuteur sur cet effet caricatural.

Il y avait, remarque notre confrère, une intention humoristique saisissante dans l’attitude prêtée par le dessinateur au vénérable dinosaure, et le marquis ne pouvait s’empêcher de rire aux éclats en attirant l’attention de son interlocuteur sur cet effet caricatural.

J'envoyai, continua le marquis, un numéro de cette « illustration » à la femme de mon fils en accompagnant le portrait du monstre antédiluvien d'un commentaire tendant, si j'ai bonne mémoire, à représenter l'iguanodon comme un ancêtre probable d'Oscar Wilde. Mais, je vous le répète, je n'entendais que faire une simple plaisanterie.

J'envoyai, continua le marquis, un numéro de cette « illustration » à la femme de mon fils en accompagnant le portrait du monstre antédiluvien d'un commentaire tendant, si j’ai bonne mémoire, à représenter l’iguanodon comme un ancêtre probable d'Oscar Wilde. Mais, je vous le répète, je n’entendais que faire une simple plaisanterie.

J’envoyai, continua le marquis, un numéro de cette « illustration » à la femme de mon fils, en accompagnant le portrait du monstre antédiluvien d’un commentaire tendant, si j’ai bonne mémoire, à représenter l’iguanodon comme un ancêtre probable d’Oscar Wilde. Mais, je vous le répète, je n’entendais que faire une simple plaisanterie.

Sans doute, à un certain point de vue, je considère l'esclandre de ce soir comme très regrettable, mais pour d'autres motifs je l'envisage plutôt comme un bien que comme un mal. Nous nous étions fait beaucoup de mauvais sang, depuis quelque temps, mon fils et moi, l'un à propos de l'autre, et j'estime que la frottée d'aujourd'hui aura rendu de la circulation et de la légèreté à nos humeurs ! Dans tous les cas je me sens disposé à beaucoup plus d'indulgence pour mon fils que durant ces années dernières, et j'espère qu'il me jugera de son côté avec plus de bienveillance ! »

Sans doute, à un certain point de vue, je considère l'esclandre de ce soir comme très regrettable, mais pour d’autres motifs je l’envisage plutôt comme un bien que comme un mal. Nous nous étions fait beaucoup de mauvais sang, depuis quelque temps, mon fils et moi, l’un à propos de l’autre, et j’estime que la frottée d'aujourd’hui aura rendu de la circulation et de la légèreté à nos humeurs ! Dans tous les cas je me sens disposé à beaucoup plus d'indulgence pour mon fils que durant ces années dernières, et j'espère qu’il me jugera de son côté avec plus de bienveillance! »

Sans doute, à un certain point de vue, je considère l’esclandre de ce soir comme très regrettable, mais pour d’autres motifs, je l’envisage plutôt comme un bien que comme un mal. « Nous nous étions fait beaucoup de mauvais sang, depuis quelque temps, mon fils et moi, l’un à propos de l’autre, et j’estime que la frottée d’aujourd’hui aura rendu de la circulation et de la légèreté à nos humeurs ! » Dans tous les cas, je me sens disposé à beaucoup plus d’indulgence pour mon fils que durant ces années dernières, et j’espère qu’il me jugera de son côté avec plus de bienveillance!

Et, sur ces déclarations paternellement optimistes, moralité assez inattendue, on l'avouera, du conflit dont on vient de lire les orageuses péripéties, je me retirai en laissant le facétieux marquis s'esclaffer à ventre déboutonné devant la charge de l'iguanodon.

Et sur ces déclarations paternellement optimistes, moralité assez inattendue, on l'avouera, du conflit dont on vient de lire les orageuses péripéties, je me retirai en laissant le facétieux marquis s’esclaffer à ventre déboulonné devant la charge de l'iguanodon.

L'épilogue

Et maintenant, voici l'épilogue de cette aventure tragi-burlesque devant le tribunal de Bow street :

Et maintenant, voici l'épilogue de cette aventure tragi-burlesque devant le tribunal de Bow Street :

Lord Queensberry et son fils ont été condamnés à déposer une caution de 500 livres comme garantie que, pendant six mois, il ne se produirait pas de querelle, entre eux en public.

Lord Queensberry et son fils ont été condamnés à déposer une caution de 500 livres comme garantie que, pendant six mois, il ne se produirait pas de querelle entre eux en public.

Lord Queensberry et son fils ont été condamnés a d.poser une caution de 500 livres comme garantie que, pendant six mois, il ne se produirait pas de querelle entre eux, en public.

P.S. - Lord Queensberry et son fils ont été condamnés aujourd'hui à déposer une caution de 500 livres, comme garantie que pendant six mois ils ne se produirait pas du querelle entre eux, en public.

Lord Queensberry et son fils été condamnés aujourd'hui à déposer une caution de 500 livres comme garantie que pendant 6 mois il ne se produirait pas de querelle entre eux en public.

Le tribunal les a condamnés à fournir caution de 500 livres comme garantie que, pendant six mois, il ne se produirait pas de querelle entre eux en public.

Le tribunal les a condamnés à fournir caution de 500 livres comme garantie que pendant six mois il ne se produirait pas de querelle entre eux en public.

Le tribunal les a condamnés à fournir caution de 500 livres comme garantie que pendant six mois il ne se produirait pas de querelle entre eux en public.

Le tribunal les a condamnés à fournir caution de 500 livres comme garantie que pendant six mois il ne se produirait pas de querelle entre eux en public.

Le tribunal a condamné le marquis et son fils à fournir une caution de 500 livres comme garantie que, pendant six mois, il ne se produirait pas de querelle entre eux en public.

Le tribunal a condamné les deux pugilists à fournir une caution de 12,500 francs comme garantie que -- pendant six mois -- il ne se produirait pas de querelle entre eux en public.

L'affaire Wilde vient de recommencer. Le ministère public établit fortement les charges.

L’affaire Wilde vient de recommencer. Le ministère public établit fortement les charges.

L'affaire Wilde vient de commencer, le ministère public établit nettement ses charges.

L’affaire Oscar Wilde est revenue aujourd'hui devant les assises. Le ministère public établit fortement les charges.

About the Wilde case

We receive from our London correspondent further details of the new incident in the Wilde case, which we reported summarily in our issue yesterday:

London, May 23. Contrary to what the telegraph told you, it is with his eldest son, Lord Douglas of Hawick; and not with Lord Alfred Douglas, his younger brother, whom the Marquess has trouble with.

Yesterday afternoon, around 5 o'clock. [...], Lord Queensberry was crossing Piccadilly, going in the direction of Albemarle Street, where his hotel is situated. About to turn the corner of this street, he was accosted by his son Lord Douglas of Hawick, who seemed greatly excited and who, abruptly calling on his father to ask him to account for insulting letters written by him to Lady Douglas, jostled rather than strike the marquis.

The latter staggered a little and his hat fell, but, soon recovering his balance, he swooped down on his assailant.

At this moment, a policeman intervened who, extending his arm between the two antagonists, invited them to abstain from any further assault.

However, Lord Douglas, instead of obeying this order, returned the blow he had received to his father, and in doing so he struck the policeman violently in the mouth. After a short discussion, the policeman thought it best to withdraw and leave the combatants to their little exchange of views. They took the opportunity to start their boxing game a few meters away, in Piccadilly.

This time the two representatives of the illustrious house of Douglas were apprehended in the body by the policemen and forced to follow them immediately to the police station in Vine Street, where a report was drawn up by the constable in charge of the aristocratic pugilists.

Because of their quality, and their identity not having been difficult to establish, they were allowed to withdraw after having each paid a deposit of 2 pounds. st. and having been given a summons to appear the next day in Bow street court.

At one of the champions

As to the causes of this brawl, here is the account which Lord Queenberry gave me of it that morning:

“I imagine my son will have been angered by the events involving our name and that his anger will have been unfairly turned against me. The letter he accused me of having written to his wife had, in my mind, only the character of a simple joke.

“I had been 'struck by a certain resemblance of a person of my acquaintance, with a creature figured in this painting'.

And here the Marquis drew the attention of his interviewer to a plate from an illustrated newspaper, showing an enormous iguanodon, such as he must have offered himself to the gaze of his prehistoric contemporaries. There was a striking humorous intention in the attitude lent by the cartoonist to the venerable dinosaur and the marquis could not help laughing out loud when drawing the attention of his interlocutor to this caricatural effect.

I sent, continued the marquis, a number of this "illustration" to my son's wife, accompanying the portrait of the antediluvian monster with a comment tending, if I remember correctly, to represent the iguanodon as a probable ancestor. by Oscar Wilde. But, I repeat it to you, I intended only to make a simple joke.

Undoubtedly, from a certain point of view, I consider tonight's scandal to be very regrettable, but for other reasons I consider it rather as a good thing than as a bad thing. We had been fretting a lot lately, my son and I, about each other, and I think today's scrub will have restored circulation and lightness to our moods! In any case, I feel disposed to much more indulgence for my son than during these last years, and I hope that he will judge me on his side with more benevolence! »

And, on these paternally optimistic declarations, a rather unexpected morality, it will be admitted, of the conflict whose stormy adventures we have just read, I withdrew, leaving the facetious marquis to guffaw with unbuttoned stomach at the charge of the iguanodon.

The epilogue

And now, here is the epilogue of this tragi-burlesque adventure before the court of Bow street:

Lord Queensberry and his son were ordered to post bail of £500 as a guarantee that for six months no quarrel would arise between them in public.

The Wilde affair has just begun again. The Crown strongly establishes the charges.

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