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Next report Le Journal - Saturday, April 6, 1895

Chronique des Tribunaux
Pudique Albion!

Londres, 4 avril.

Le procès en diffamation intenté par M. Oscar Wilde au marquis de Queensberry est venu hier devant la Central Criminal Court d'Old Bailey, présidée par le juge Henri Collin, ayant pour assesseurs les shériffs de la Cité.

Le marquis de Queensberry, assis au banc des accusés, avait pour défenseur M. Carson, membre du Parlement, tandis que sir Edward Clarke, également député, occupait pour M. Oscar Wilde.

Serment prêté par les douze jurés, l'avocat du demandeur a sommairement exposé les faits de l'accusation. Les voici, pour mémoire, car nos lecteurs les connaissent déjà:

Le 18 février dernier, M. Oscar Wilde trouvait à son club une carte du marquis de Queensberry sur laquelle celui-ci avait écrit des mots injurieux, l'accusant d'avoir -- ou de poser pour avoir -- des mœurs inavouables. Le marquis prétend, on le sait, arracher son fils cadet, le jeune lord Alfred Douglas, à l'amitié de l'écrivain.

Le 28 février dernier M. Oscar Wilde trouvait à son club une carte du marquis de Queensberry sur laquelle le noble lord avait écrit des mots injurieux, l'accusant d'avoir — ou de poser pour avoir — des mœurs inavoubles. le marquis pretend, on le sait, arracher son fils cadet, le jeune lord Alfred Douglas, à l'amitié de l’écrivain.

Le 28 février dernier, M. Oscar Wilde trouvait à son club une carte du marquis de Queensberry sur laquelle le noble lord avait écrit des mots injurieux, l'accusant d'avoir -- ou de poser pour avoir -- des moeurs inavouables. Le marquis prétend, on le sait, arracher son fils cadet, le jeune lord Alfred Douglas, à l'amitié de l'écrivain.

Les lecteurs du Temps se la rappellent sans doute. Le 28 février dernier M. Oscar Wilde trouvait à son club une carte du marquis de Queensberry sur laquelle le noble lord avait écrit des mots injurieux, l'accusant d'avoir -- ou de poser pour avoir -- des mœurs inavouables. Le marquis prétend, on le sait, arracher son fils cadet, le jeune lord Alfred Douglas, à l'amitié de l'écrivain.

Le 28 février, un écrivain anglais bien connu, M. Oscar Wilde, trouvait à son club une carte du marquis de Queensberry, sur laquelle le noble lord avait écrit des mots injurieux, l’accusant d’avoir — ou de passer pour avoir — des moeurs inavouables. Il porta plainte; de là, arrestation du marquis, autorisation de poursuivre devant la cour d’assises et procès qui s’est jugé hier.

De là, plainte de M. Oscar Wilde, arrestation du marquis, autorisation de poursuivre devant la cour d'assises et procès.

De là plainte de M. Oscar Wilde, arrestation du marquis, autorisation de poursuivre devant la cour d'assises et procès.

Conformément à la loi anglaise, ce sont les avocats des parties qui interrogent les témoins. Inutile d'ajouter que sir Edward Clarke a fait beau jeu à son client.

M. Oscar Wilde déclare qu'il est marié depuis 1884, qu'il a deux fils et qu'il est un auteur «célèbre». Lord Aldred Douglas est son intime et le marquis de Queensberry a déjeuné avec les deux amis au café Royal. En 1893, M. Oscar Wilde apprend que des bruits injurieux sont répandus contre lui. Dans un vieux vêtement à lui donné par lord Alfred Douglas, un nommé Wood prétend avoir trouvé quatre lettres importantes signées de M. Oscar Wilde. Il en vend trois 500 fr. à leur auteur qui refuse de payer 1,500 francs la quatrième lettre, la plus importante de toutes, et qui était tombée entre les mains d'un nommé Allen.

Voici la traduction de cette lettre:

« Mon cher garçon (les mots anglais my own insistent sur l'idée de possession, en français on aurait sans doute employé le tutoiemment), votre sonnet est ravissant, et il est merveilleux que vos lèvres rouges, semblables à des feuilles de roses, soient aussi bien faites pour la musique du chant que pour la folie du baiser. Votre âme vogue entre la passion et la poésie. Je suis sûr qu'Hyacinthe, si follement aimé d'Apollon, n'était autre que vous dans l'antiquité grecque. Pourquoi êtes-vous seul à Londres et quand allez-vous à Salisbury? Allez-y et rafraichissez vos mains dans la grise pénombre des choses gothiques et venez ici dès que vous voudrez. C'est un endroit délicieux. Il n'y manque que vous. Mais allez d'abord à Salisbury. Toujours avec un amour impérissable: Votre Oscar. »

« Mon cher garçon (les mots anglais my own insistent sur l'idée de possession), votre sonnet est ravissant, et il est merveilleux que vos lèvres rouges, semblables à des feuilles de roses, soient aussi bien faites pour la musique du chant que pour la folie du baiser. Votre âme vogue entre la passion et la poésie. Je suis sûr qu'Hyacinthe, si follement aimé d'Apollon, n'était autre que vous dans l'antiquité grecque. Pourquoi etes-vous seul à Londres et quand allez-vous à Salisbury? Allez-y et rafraîchissez vos mains dans la grise pénombre des choses gothiques et venez ici dès que vous voudrez. C'est un endroit délicieux. Il n'y manque que vous. Mais allez d'abord à Salisbury. Toujours avec un amour impérissable: Votre Oscar. »

Mon cher garçon (les mots anglais my own insistent sur l'idée de possession), votre sonnet est ravissant, et il est merveilleux que vos lèvres rouges, semblables à des feuilles de roses, soient aussi bien faites pour la musique du chant que pour la folie du baiser. Votre ame vogue entre la passion et la poésie. Je suis sûr qu’Hyacinthe, si follement aimé d’Àpollon, n'était autre que vous dans l’antiquité grecque. Pourouoi êtes-vous seul à Londres et quand allez-vous à Salisbury? Allez-y et rafraîchissez vos mains dans la grise pénombre des choses gothiques et venez ici dès que vous voudrez. C’est un endroit délicieux. Il n’y manque que vous. Mais allez d’abord à Salisbury. Toujours avec un amour impérissable : Votre Oscar. »

« Mon cher garçon (les mots anglais my own insistent sur l'idée de possession), votre sonnet est ravissant, et il est merveilleux que vos lèvres rouges,semblables à des feuilles de roses, soient aussi bien faites pour la musique du chant que pour la folie du baiser. Votre âme vogue entre la passion et la poésie. Je suis sûr qu'Hyacinthe, si follement aimé d'Apollon, n'était autre que vous dans l'antiquité grecque. Pourquoi êtes-vous seul à Londres et quand allez-vous à Salisbury? Allez-y et rafraîchissez vos mains dans la grise pénombre des choses gothiques et venez ici dès que vous voudrez. C'est un endroit délicieux. Il n'y manque que vous. Mais allez d'abord à Salisbury. Toujours avec un amour impérissable: Votre Oscar. »

« Mon cher garçon, sisait sans cette lettre M. Wilds à lord Douglas, votre sonnet est ravissant, et il est merveilleux que vos lèvres rouges, semblables à des feuilles de roses, soient aussi bien faites pour la musique du chant que pour la folie du baiser. Votre âme vogue entre la passion et la poésie. Je suis sûr qu'Hyacinthe, si follement aimé d'Apollon, n'était autre que vous dans l'antiquité grecque. Pourquoi êtes-vous seul à Londres et quand allez-vous à Salisbury? Allez-y et rafraîchissez vos mains dans la grise pénombre des choses gothiques et venez ici dès que vous voudrez. C'est un endroit délicieux. Il n'y manque que vous. Mais allez d'abord à Salisbury. Toujours avec un amour impérissable: Votre Oscar. »

« Mon cher garçon, votre sonnet est ravissant, et il est merveilleux que vos lèvres rouges, semblables à des feuilles de roses, soient aussi bien faites pour la musique du chant que pour la folie du baiser. Votre âme vogue entre la passion et la poésie. Je suis sûr que'Hyacinthe, si follement aimé d’Apollon, n’était autre que vous dans l’antiquité grecque. Pourquoi êtes-vous seul à Londres et quand allez-vous à Salisbury? Allez-y et rafraîchissez vos mains dans la grise pénombre des choses gothiques et venez ici dès que vous voudrez. C’est un endroit délicieux. Il n’y manque que vous. Mais allez d'abord à Salisbury. Toujours avec un amour impérissable: Votre Oscar. »

En février dernier, lorsqu'on donna à Saint-Saens la pièce de M. Oscar Wilde: l'Importance d'être sérieux, il fit refuser l'entrée du théâtre au marquis de Queensberry, qui, disait-on, préparait un esclandre et se disposait à jeter sur la scène des bouquets de légumes.

Peu après, M. Oscar Wilde recevait au club la carte incriminée.

Jusqu'ici, tout avait bien marché pour M. Oscar Wilde. Mais lorsque M. Carson, avocat du marquis de Queensberry, a commencé son interrogatoire, les choses ont changé de face.

M. Carson, en effet, examine un livre de M. Oscar Wilde, le Portrait de Dorian Grey, où il est question d'un homme qui «adore avec folie avec extravagance, absurdement» un jeune homme d'une beauté merveilleuse.

Puis l'avocat s'attaque à un livre de M. O. Wilde intitulé: le Portrait de Dorian Grey. Il y est question d'un homme qui «adore avec folie, avec extravagance, absurdement», un jeune homme merveilleusement beau.

Puis l'avocat s'attaque à un livre de M. O. Wilde intitulé le Portrait de Dorian Grey. Il y est question d'un homme qui « adore avec folie, avec extravagance, absurdement », un jeune homme merveilleusement beau.

Puis l’avocat s’attaque à un livre de M. O. Wilde, intitulé : Le Portrait de Dorian Crey. Il y est question d’un homme qui adore avec folie, avec extravagance, absurdement, un jeune homme merveilleusement beau.

-- Avez-vous jamais adoré de la sorte? demande l'accusateur.
-- Je n'ai jamais adoré que moi-même, riposte le témoin.

-- Avez-vous jamais adoré de la sorte? demande l'accusateur. -- Je n'ai jamais adoré que moi-même, riposte le témoin.

— Avez-vous jamais adoré de la sorte ? demande l’accusateur. — Je n’ai jamais adoré que moi-même, riposte le témoin.

-- Avez-vous jamais adoré de la sorte? demande l'accusateur. -- Je n'ai jamais adoré que moi-même, riposte le témoin.

-- Avez-vous jamais adoré de la sorte? a demandé l'accusateur. -- Je n'ai jamais adoré que moi-même, a riposté le témoin.

Mais M. Carson serre de près l'accusateur devenu accusé, et, les assaisonnant de détails d'une netteté toute physiologique, lui pose les questions suivantes :

« Comment M. Oscar Wilde explique-t-il son amitié si intime avec Wood, qui n'est qu'un maître chanteur? Pourquoi l'appeler par son prénom, lui donner de l'argent, dîner avec lui en cabinet particulier, s'il est vrai qu'il n'a pas eu avec ce jeune homme de dix-huit ans, d'une situation sociale si inférieure à la sienne, des relations compromettantes? »

-- Comment M. Oscar Wilde explique-t-il son amitié si intime avec Wood, qui n'est qu'un maître chanteur? Pourquoi l'appeler par son prénom, lui donner de l'argent, dîner avec lui en cabinet particulier, s'il est vrai qu'il n'a pas eu avec ce jeune homme de dix-huit ans, d'une situation sociale si inférieure à la sienne, des relations compromettantes? »

Comment M. Oscar Wilde explique-t-il son amitié si intime avec ce Wood qui n'est qu'un maître chanteur? Pourquoi l'appeler par son prénom, lui donner de l'argent; dîner avec lui en cabinet particulier, s'il est vrai qu'il n'a pas eu avec ce jeune homme de dix-huit ans, d'une situation sociale si inférieure à la sienne, des relations compromettantes?

Comment M. Ocar Wilde explique-t-il son amitié si intime avec ce Wood qui n'est qu'un maître chanteur? Pourquoi l'appeler par son prénom, lui donner de l'argent, dîner avec lui en cabinet particulier, s'il est vrai qu'il n'a pas eu avec ce jeune homme de dix-huit ans, d'une situation sociale si inférieure à la sienne, des relations compromettantes?

« Comment expliquer encore l'amitié du témoin pour un jeune employé de librairie nommé Shelley, qu'il emmène aussi dîner, auquel il donne de l'argent, plus de 300 francs? Pour Alfonso Conwel, un jeune vagabond, qu'il habille des pieds à la tête pour l'amener à Brighton ou ils passent une nuit ensemble? »

« Comment expliquer encore l'amitié du témoin pour un jeune employé de librairie nommé Shelley, qu'il emmène aussi dîner, auquel il donne de l'argent, plus de 300 francs? Pour Alfonso Conwel, un jeune vagabond, qu'il habille des pieds à la tête pour l'amener à Brighton ou ils passent une nuit ensemble? »

Comment expliquer encore l'amitié du témoin pour un jeune employé de librairie nommé Shelley, qu'il emmène aussi dîner, auquel il donne de l'argent, plus de 300 francs? Pour Alfonso Conwell, un jeune vagabond, qu'il habille des pieds à la tête. pour l'amener à Brighton où ils passent une nuit ensemble?

Comment expliquer encore l'amitié du témoin pour un jeune employé de librairie nommé Shelley, qu'il emmene aussi dîner, auquel il Sonne de l'argent, plus de 300 francs? Pour Alfonso Conwell, un jeune vagabond, qu'il habille des pieds à la tête pour l'amener à Brighton, où ils passent une nuit ensemble?

M. Oscar Wilde, à ces questions, se contente d'opposer des dénégations, et la suite des débats est renvoyée à ce matin.

M. Oscar Wilde, à ces questions, se contente d'opposer des dénégations, et la suite des débats est renvoyée à ce matin.

Au début de l'audience d'aujourd'hui, M. Carson a continué l'interrogatoire de M. Oscar Wilde.

Est-il besoin d'ajouter que cet interrogatoire a porté sur des matières extrêmement scabreuses?

M. Oscar Wilde a dû répondre à une foule de questions délicates sur ses relations avec un certain nombre de jeunes gens, âgés de vingt ans environ, auxquels il offrait, en cabinet particulier, des soupers qui se terminaient généralement par le don symbolique d'un porte-cigarette en argent. M. Oscar Wilde reconnaît le fait, mais ajoute qu'il aime la société des jeunes gens et déteste celle des vieillards. Il n'y a là, ajoute-t-il, rien de répréhensible.

Tout à coup, M. Carson, pour bien démontrer la conviction de son client, lit une lettre du marquis de Queensberry à son beau-père. On y remarque cette phrase:

« Oscar Wilde a montré qu'il était un lâche et le dernier de ces misérables du type de lord Rosebery. »

« Oscar Wilde a montré qu’il était un lâche et le dernier de ces misérables du type de lord Rosebery. »

« Oscar Wilde a montré qu'il était un lâche et le dernier de ces misérables du type de lord Rosebery. »

« Oscar Wilde a montré qu’il était un lâche et le dernier de ces misérables du type de lord Rosebery. »

« Oscar Wilde a montré qu'il était un lâche et le dernier de ces misérables du type de lord Rosebery ».

« Oscar Wilde a montré qu'il était un lâche et le dernier de ces misérables du type de lord Rosebery. »

« Oscar Wilde a montré qu'il était un lâche et le dernier de ces misérables du type de lord Rosebery. »

« Oscar Wilde a montré qu'il était un lâche et le dernier de ces misérables du type de lord Rosebery. »

« Oscar Wilde a montré qu’il était un lâche et le dernier de ces misérables du type de lord Rosebery. »

« Oscar Wilde a montré qu’il était un lâche et le dernier de ces misérables du type de lord Rosebery.»

« Oscar Wilde a montré qu’il était un lâche et le dernier de ces miserables du type de lord Rosebery. »

« Oscar Wilde a montré qu’il était un lâche et le dernier de ces misérables du type de lord Rosebery. »

« Oscar Wilde a montré qu'il était un lâche et le dernier de ces misérables du type de lord Rosbery. »

« Il (Oscar Wilde) a montré qu'il était un lâche et le dernier dé ces misérables du type de lord Rosebery. »

« Il (Oscar Wilde) a montré qu'il était un lâche et le dernier de ces misérables du type de lord Rosebery. »

« Il (Oscar Wilde) a montré qu’il était un lâche et le dernier de ces miserables du type de Lord Rosebery.

« Il (Oscar Wilde) a montré qu'il était un làche et le dernier de ces misérables du type de lord Rosebery. »

« Il (Oscar Wilde) a montré qu’il était un lâche et le dernier de ces misérables du type de lord Rosebery. »

« Il (Oscar Wilde) a montré qu'il était un làcne et le dernier de ces misérables du type de lord Rosebery.

« Il (Oscar Wilde) a montré qu'il était un lâche et le dernier de ces misérable du type de lord Rosebery.

» Oscar Wilde a montré qu'il était un lâche et le dernier des misérables du type de lord Rosebcry »

Or, dans cette lettre se trouvait le passage suivant: Oscar Wilde a montré qu'il était un lâche et le dernier de ces misérables du type de lord Rosebery.

Inutile d'ajouter que cette mise en cause du premier ministre provoque une profonde émotion, qu'accroît encore la lecture d'une seconde lettre ou le nom de lord Rosebery est également prononcé dans des conditions analogues.

Le conseil du marquis de Queensberry a commencé ensuite la défense de son client, qui sera continuée demain.

Le conseil du marquis de Queensberry a commencé ensuite la défense de son client et l'audience a été renvoyée à demain.

Le conseil du marquis de Queensbury a commencé ensuite la défense de son client et L'audience a été renvoyée à demain.

Le conseil du marquis de Queensbury a commencé ensuite la défense de son client et l'audience a été renvoyée à demain.

Le conseil du marquis de Queensberry a commencé ensuite la défense de son client et l'audience a été renvoyee au lendemain.

Le conseil du marquis de Queensberry a commencé ensuite La Défense de son client et […] a été renvoyée à aujourd’hui.

Le conseil du marquis de Queensberry a commencé ensuite sa plaidoirie.

Chronicle of the Courts
Modest Albion!

London, April 4.

The action for libel brought by Mr. Oscar Wilde against the Marquess of Queensberry came yesterday before the Central Criminal Court of the Old Bailey, presided over by Judge Henri Collin, with the sheriffs of the City as assessors.

The Marquess of Queensberry, seated in the dock, had Mr. Carson, MP, as defender, while Sir Edward Clarke, also MP, stood for Mr. Oscar Wilde.

Oath taken by the twelve jurors, the plaintiff's lawyer summarily exposed the facts of the prosecution. Here they are, for the record, because our readers already know them:

On February 18, Mr. Oscar Wilde found at his club a card from the Marquis of Queensberry on which the latter had written insulting words, accusing him of having – or posing to have – unmentionable morals. The Marquis claims, as we know, to snatch his youngest son, the young Lord Alfred Douglas, from the friendship of the writer.

From there, complaint of Mr. Oscar Wilde, arrest of the marquis, authorization to prosecute before the court of assizes and lawsuit.

In accordance with English law, it is the lawyers for the parties who question the witnesses. Needless to add that Sir Edward Clarke played his client well.

Mr. Oscar Wilde states that he has been married since 1884, has two sons and is a "famous" author. Lord Aldred Douglas is his close friend and the Marquess of Queensberry lunched with the two friends at the Cafe Royal. In 1893, Mr. Oscar Wilde learned that abusive rumors were being spread against him. In an old garment given to him by Lord Alfred Douglas, a man named Wood claims to have found four important letters signed by Mr. Oscar Wilde. He sells three for 500 fr. to their author who refuses to pay 1,500 francs for the fourth letter, the most important of all, and which had fallen into the hands of a man named Allen.

Here is the translation of this letter:

"My dear boy (the English words my own emphasize the idea of possession, in French we would no doubt have used the tutoiemment), your sonnet is lovely, and it is marvelous that your red lips, like the leaves of roses, are as well made for the music of the song as for the madness of the kiss. Your soul wanders between passion and poetry. I am sure that Hyacinthe, so madly loved by Apollo, was none other than you in Greek antiquity. Why are you alone in London and when are you going to Salisbury? Go ahead and refresh your hands in the gray twilight of goth things and come here whenever you want. It's a delicious place. All that's missing is you. But go to Salisbury first. Always with undying love: Your Oscar. »

Last February, when Saint-Saens was given the play by M. Oscar Wilde: The Importance of Being Serious, he refused entry to the theater to the Marquis of Queensberry, who, it was said, was preparing a scandal. and prepared to throw bouquets of vegetables on the stage.

Shortly after, Mr. Oscar Wilde received the offending card at the club.

So far, everything had gone well for Mr. Oscar Wilde. But when Mr. Carson, solicitor for the Marquess of Queensberry, began his questioning, things changed.

Mr. Carson, indeed, examines a book by Mr. Oscar Wilde, The Picture of Dorian Grey, in which it is told of a man who "foolishly extravagantly, absurdly adores" a young man of wondrous beauty.

-- Have you ever worshiped like this? asks the accuser.
"I have never adored anyone but myself," replies the witness.

But Mr. Carson squeezes the accuser-turned-accused close, and, seasoning them with details of physiological clarity, asks him the following questions:

“How does Mr. Oscar Wilde explain his intimate friendship with Wood, who is only a blackmailer? Why call him by his first name, give him money, dine with him in private, if it is true that he did not have with this young man of eighteen, of a social situation so inferior to his, compromising relationships? »

“How else can the witness's friendship for a young bookstore clerk named Shelley be explained, whom he also takes to dinner, to whom he gives money, more than 300 francs? For Alfonso Conwel, a young vagrant, whom he dresses from head to toe to bring to Brighton where they spend a night together? »

Mr. Oscar Wilde, to these questions, is content to oppose denials, and the continuation of the debates is postponed until this morning.

At the start of today's hearing, Mr. Carson continued questioning Mr. Oscar Wilde.

Is it necessary to add that this interrogation related to extremely scabrous matters?

Mr. Oscar Wilde had to answer a host of delicate questions about his relations with a certain number of young people, aged around twenty, to whom he offered, in private rooms, suppers which generally ended with the symbolic gift of a silver cigarette holder. Mr. Oscar Wilde recognizes the fact, but adds that he likes the society of young people and hates that of old people. There is nothing reprehensible there, he adds.

Suddenly, Mr. Carson, to demonstrate his client's conviction, reads a letter from the Marquess of Queensberry to his father-in-law. Note this sentence:

“Oscar Wilde has shown himself to be a coward and the last of those wretches of the type of Lord Rosebery. »

Needless to add that this calling into question of the Prime Minister provokes deep emotion, which is further heightened by the reading of a second letter in which the name of Lord Rosebery is also pronounced under similar conditions.

Counsel for the Marquess of Queensberry then commenced their client's defence, which will be continued tomorrow.

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